Neïba

Lorsqu’un Noir africain reconstruisait la Kaaba à la Mecque

Culture

Lorsqu’un Noir africain reconstruisait la Kaaba à la Mecque

Par Sandro CAPO CHICHI 11 juillet 2019

Pour ne rien manquer de l'actualité,
téléchargez l'application depuis ce lien
Recevez du contenu exclusif, de l'actualité, des codes promos Nofi Store ainsi que notre actualité évenementielle chaque week-end !

La Kaaba est un des lieux de culte sacrés et les plus fameux de l’Islam. Peu savent qu’un architecte noir africain l’a autrefois reconstruite.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.media

La Kaaba, un lieu de culte sacré de l’Islam

La Kaaba est un édifice en forme de cube dans l’actuelle Arabie Saoudite. Elle se trouve à la Mecque dans l’enceinte de la Mosquée sacrée. Sa construction date d’avant l’avènement de l’Islam au 7ème siècle de notre ère. Avant cette date, il s’agit d’un lieu de culte d’idoles.

Avant 608, la Kaaba n’est qu’un petit enclos avec des murs faits de pierres sèches  un peu plus hauts que ‘la hauteur d’un homme’. L’enclos renferme alors des pierres sacrées.

Depuis l’avènement de l’Islam, la Kaaba est vide de ces objets. L’absence de pierres est une référence à l’impossibilité, pour le musulman, d’adorer des idoles.

La reconstruction de la Kaaba en 608

Entre temps, en 608, l’édifice est en très mauvais état. Les Quraysh, la tribu de naissance de Mahomet contrôlent alors la Mecque. Pour reconstruire la Kaaba, ils font alors appel à un architecte et charpentier.

Une source le nomme Baqom. Une autre le décrit comme étant un chrétien copte. Les sources sont contradictoires quant à son origine.

L’influence architecturale abyssine sur l’Arabie des débuts de l’Islam

Toutefois, la description  de l’architecture de l’édifice qu’il a contribué à créer montre qu’il s’agissait d’une personne originaire de l’ancienne Abyssinie (Ethiopie et Erythrée actuels).

Deux fois plus haute que la construction précédente et avec un toît plat,  il se caractérise par une alternance de couches de bois et de pierres. Ce type d’architecture n’est pas originaire de l’Arabie. On retrouve toutefois dans la description d’une église à la Mecque du septième siècle ce même type de construction. La description mentionne aussi l’utilisation de bûches projetées vers l’extérieur comme liant entre les deux couches.

Ces caractéristiques sont typiques de l’Abyssinie, plus précisément de la région d’Axoum. On y appelle les bouts des petites bûches rondes dans l’architecture ‘têtes de singe’. Ces caractéristiques se retrouvent dans des constructions du monastère de Debre Damo.

Cette structure est à l’origine des motifs des obélisques d’Axoum. On y retrouve des alternances entre des rangées entre lesquels apparaissent les ‘têtes de singe’.

Lire aussi : L’empire d’Axoum

kaaba

Détail d’une obélisque d’Axoum
(Crédit Photo : UNESCO)

Baqom n’est pas un nom arabe. Il s’agit plus vraisemblablement du diminutif d’Enbaqom, le nom abyssin du prophète Habakkuk. Son influence sur la Kaaba est rarement mentionnée bien que typique des relations entre Afrique noire et Arabie du début de l’Islam. Malheureusement, Dès la fin du 7ème siècle, un incendie entraînera la destruction et la reconstruction entière, obscurcissant l’impact architectural noir africain sur l’Arabie et sur le monde arabe.

Source :   Keppel Archibald Cameron Creswell, Early Muslim Architecture

VOUS AIMEREZ AUSSI:

Bilal, premier Muezzin de l’Islam