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Le 6 février: « Journée Internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines »

Société

Le 6 février: « Journée Internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines »

Par SK 6 février 2018

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L’association GAMS (Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles) est née en 1982 en France.Elle pour but de sensibiliser les femmes et les hommes sur les dangers des mutilations sexuelles faites aux femmes. Appuyée par d’autres organismes (OMS, ONG), elle lutte en France et en Afrique pour que l’excision soit abolie.

Qu’est-ce que l’excision

Dans ce cas précis, l’excision est l’ablation du clitoris chez la femme. Considérée comme illégale en France, elle est surtout pratiquée en Afrique subsaharienne, dans une partie de l’Asie et au Moyen-Orient. Traditionnellement, l’excision est considérée comme un rituel de passage pour la fillette, la jeune fille qui devient femme puis, épouse. Ce sont les doyennes du village ou du quartier, appelées exciseuses, qui pratiquent chez elles l’intervention. Le clitoris est sectionné à l’aide d’une lame (stérilisée ou non) ainsi que les petites lèvres du vagin puis,  la plaie est recousue. Elle peut aussi être effectuée avec  de la gomme de Munask, élément naturel qui, appliqué sur la partie externe du clitoris de la femme, atrophie le membre jusqu’à sa disparition.

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L’infibulation

Egalement appelée « circoncision pharaonique », l’infibulation consiste à souder les grandes lèvres, après sectionnement du clitoris, afin que l’orifice soit bouché. Seul l’accès à l’urètre reste alors ouvert afin que la jeune femme puisse uriner. Lors du premier rapport sexuel de la femme excisée avec son mari, un médecin doit séparer les lèvres pour permettre à l’homme de pénétrer la mariée. Si le médecin n’est pas disponible, la séparation se fait à l’aide d’un couteau, dans des conditions d’hygiène déplorables. Beaucoup de femmes meurent d’hémorragies dues à l’excision et au choc du rapport sexuel. Les autres, meurent d’infections ou de fistules.

Pourquoi excise-t-on ?

Cet acte remonte à des temps immémoriaux, il est considéré comme traditionnel, coutumier, voire religieux. D’un espace à l’autre, on dit que l’excision permet de retirer chez la femme sa partie masculine, représentée par cette excroissance de chair, le clitoris. On prétend que grâce à cette ablation, la femme pourra pleinement s’épanouir en tant que telle et surtout, ne pas menacer l’équilibre du foyer, en concurrençant le mâle. Ailleurs, on dit également que cette action est nécessaire pour que la femme préserve sa virginité jusqu’au mariage. Incapable d’éprouver du désir, la jeune fille ne sera pas tentée de mettre en danger sa vertu avec des garçons, elle sera insensible aux hormones qui la travaillent et ne déshonorera pas sa famille.

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Une pratique dangereuse

Sans jugement de valeur, il convient d’alerter les autorités sanitaires et locales de ce problème de santé publique. Car, l’excision concerne une femme sur trois (1/3), rien qu’en Afrique. 30 000 femmes et filles issues de l’immigration seraient excisées en France. Beaucoup d’entre elles meurent suite à des infections, des fistules ou des hémorragies. Enfin, pour les survivantes, à moins d’une opération chirurgicale de reconstruction, la femme excisée ne retrouve jamais le désir sexuel, le plaisir sexuel. Sans prise en charge psychologique, elle associe pour toujours cette partie de son corps à la douleur et à la honte et est empêchée de s’épanouir en tant qu’être sexué, en tant que femme.