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Otis Redding, l’âme éternelle du Rythm and Blues

Culture

Otis Redding, l’âme éternelle du Rythm and Blues

Par SK 10 décembre 2017

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Otis Redding trouve la mort dans un accident d’avion le 10 décembre 1967, alors qu’il n’a que 26 ans. Il est considéré comme l’un des maîtres de la musique Soul et du Rythm and Blues. Son impact sur l’histoire de la musique tient surtout du fait qu’il réussît à porter sur la scène mondiale une musique profondément noire américaine. Bien que star brièvement, son oeuvre a surtout perduré à travers les productions d’autres artistes,  qui lui rendirent hommage.  

La Musique d’Otis Redding, comme celle de la plupart de ses contemporains artistes, retranscrivait avec fidélité la vie pénible des noirs américains. Les années 1960, durant lesquelles l’Amérique pratique la ségrégation raciale, voit le mouvement pour les droits civiques atteindre son paroxysme. Ce contexte social tendu impact évidemment le travail des musiciens qui, grâce à la magie de leur génie créatif, parviennent à transcender ces désagrément pour les transformer en de puissantes oeuvres musicales. En 1963, le non moins connu Sam Cook (Stan by me), écrit « A change is donna come » , un an avant sa mort. Ce morceau deviendra rapidement l’emblème de la lutte pour les droits civiques. Elle sera reprise par Redding en 1965, sur son album « Otis Blue: Otis Redding singe soul », considéré comme le meilleur album du chanteur:

La version originale de Sam Cook:

Le morceau figure d’ailleurs dans la bande-originale du film Malcolm X, de Spike Lee (1993) :

https://www.youtube.com/watch?v=zsT9wDBXyjE

Ainsi que sur la bande-annonce du film « Ali » (2001), d’après l’interprétation d’ Al Green:

En 1968, elle fut l’un des plus grands succès de la chanteuse Etta James, qui la reprît sous le titre « I’d rather go blind » (« Je préfère devenir aveugle »):

Otis Redding rependra par ailleurs, sur le même album, d’autres morceaux de Sam Cook comme « What a wondeful world », qui devint plus tard le générique de la série « La vie de famille » et « Stand by me ». Redding vouait une grande admiration à cette autre légende de la Soul au destin avorté.

Otis Reding, ses plus belles ballades

Une voix, une âme, une inspiration. Otis Redding est l’un des ces artistes avec lequel chacun peut avoir un souvenir particulier. En l’occurrence, un souvenir sentimentale sensuel. Il a offert une monde des ballades enthologiques avec lesquelles même les meilleurs chanteurs de R&B ne sauraient rivaliser. Le genre de morceau qui fait remonter la température en ce temps glacial. En voici un échantillon:

L’indétrônable « You send me » (reprise de Sam Cook):

Revisitée par la star R.Kelly, en même temps que « Try a Little tenderness », chanson originale de Redding (1967):

https://www.youtube.com/watch?v=ixeaK_xOiRI

« Cigarrettes and Coffee » (1966):

https://www.youtube.com/watch?v=NyMg-EhZ1Es

La vibrante supplication « For Your Precious love »:

https://www.youtube.com/watch?v=RjISISGyz1A

Cette balade déjà presque parfaite, sera brillamment reprise par la chanteuse Truth Hurts:

C’est cette version qui sera retenue pour la bande-originale du film « Ali » (2001):

Avant cela, Jerry Buttler et The Impressions en 1958 ainsi que Linda Jones en 1972 avaient fait de même:

« You’re still my baby » (1966):

 

Otis Redding, ses tubes les plus repris

Sur l’album « Otis Blue: Otis Redding singe soul », de 1965, figure le titre « Respect »:

Mais c’est la reprise de la chanteuse Aretha Franklin, en 1967, qui en fera un tube planétaire:

En France, l’icône du Rock and Roll francophone Jonnhy Halliday, décédé d’un cancer des poumons dans la nuit du 5 au 6 décembre 2017, sort également une version française du hit en 1966:

Toujours en 1965, Redding sort la balade « I’ve been loving you too long « :

Elle sera reprise par le fabuleux Percy Sledge:

https://www.youtube.com/watch?v=7tgYOCxxiAE

Par Ike et Tina Turner…

Par les Rolling Stones…

Par Seal…

Ainsi que par de nombreux autres artistes à travers le monde les qu’Aretha Franklin encore une fois, Dionne Warwick; André Hazes; Millie Jackson; Tindersticks; Barbara Mandrell et tant d’autres.

Au cours de l’année 1966, le public accueille Fa Fa Fa Fa Fa (Sad song):

Le morceau est repris plus tard par le monument musical, étendard de la musique congolaise démocratisée, feu Papa Wemba, décédé sur scène le 24 avril 2016. Sur son deuxième album « Emotion » (1994), il rend ainsi hommage à l’artiste, accompagné de la chanteuse Juliet Roberts. Cet album sera d’ailleurs disque d’or aux Etats-Unis:

Le morceau est également repris par le groupe de reggae T Brothers:

Par Sly Johnson:

Puis par Ronnie Birds en r-version rock ou encore Les Bel Air.

 

Un hommage éternel: les albums posthume d’Otis

Le monde de la ludique n’était décidément pas prêt à laisser partir Otis Redding. De 1968 à 2008, 17 albums compilant des tubes enregistrés de son vivant et jamais diffusés furent et produit et rencontrèrent leur public, comme si Otis lui-même eût pu les interpréter sur scène. La magie resta toutefois intacte puisque ces albums comptent, en plus de live de ses concerts enregistrés, de beaux morceaux fidèles à l’héritage du mythe. En 2011, les rappeurs Kanye West et Jay-Z lui rendent hommage avec le morceau « Otis », qui figure sur leur album commun sorti la même année « Watch the trone ». En plus de reprendre des airs de tubes de James Brown, il sample subtilement « Try a Little tenderness »:

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