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Une américaine en prison pour avoir insulté Robert Mugabe

Politique

Une américaine en prison pour avoir insulté Robert Mugabe

Par Mathieu N'DIAYE 6 novembre 2017

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Une journaliste américaine de 25 ans est accusée d’avoir tenté de renverser le président zimbabwéen Robert Mugabe.

Martha O’Donovan, journaliste pour Magamba TV, qui se présente comme le premier producteur zimbabwéen de spectacles comiques avant-gardistes, satiriques et politiques a comparu devant le tribunal zimbabwéen dans la capitale Harare. La jeune femme d’origine américaine a été accusée de subversion et de saper ou d’insulter le président Robert Gabriel Mugabe, au pouvoir depuis 29 ans.

Son crime ? Avoir, si l’on en croit les autorités zimbabwéennes, écrit un tweet désobligeant dans lequel elle aurait déclaré que le plus âgé des chefs d’État d’Afrique et du monde en exercice était « égoïste et malade« . Miss O’Donovan s’était déjà vu saisir son ordinateur portable lors d’une perquisition à son appartement vendredi 3 novembre 2017.

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(Reuters)

Pour ce crime de lèse (-Mugabe) majesté, elle sera placée en détention dès le lendemain après avoir nié les faits. 

Pour les représentant du ministère public chargé de la poursuite en justice, aucun doute, le 11 octobre, Martha O’Donovan s’est rendue coupable d’avoir publié un message sur Twitter sous le nom d’utilisateur « @matigary » qui déclarait :

« Nous sommes menés par un homme égoïste et malade« 

Manque de chance pour l’Américaine, cette affaire survient à peine quelques semaines après que le gouvernement a nommé un ministre de la cyber-sécurité chargé de la police des médias sociaux. Ce ministère a été créé lors du dernier remaniement de Mugabe au mois d’octobre dernier.

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De nombreuses voix dénoncent la création de ce ministère arguant qu’il n’est qu’une tentative de répression des réseaux sociaux un an avant les élections présidentielle pour lesquelles Robert Mugabe a (encore) été investi par son parti, le Zanu-PF. Selon le chef de l’état :

« Certains utilisent Internet pour nous combattre et mettre en œuvre ce qu’ils disent être un changement de régime »

Obey Shava, l’avocat assurant la défense de miss O’Donovan a déclaré à l’Agence France Presse que sa cliente :

« Nie avec véhémence les deux accusations »

L’avocat a de plus  exprimé la volonté de miss O’Donovan de demander une libération sous caution dès ce lundi 6 novembre 2017 à la Haute Cour du Zimbabwé. Certains défenseurs des droits de l’Homme ont volé au secours de la journaliste américaine en prétendant qu’il s’agissait en fait d’un retweet qui ne mentionnait pas précisément le président de la République du Zimbabwe mais faisait en fait référence à un « gobelin dont la femme et le beau-fils avaient acheté une Rolls-Royce« . Le beau-fils de Robert Mugabe, sa femme et la première dame, Grace, apprécieront « l’hommage » puisque des médias locaux racontent que ces derniers auraient récemment fait venir deux Rolls-Royce construites en Grande-Bretagne. 

Toutefois, une feuille d’accusation lue au tribunal faisait quant à elle fait référence à différents tweet qui mentionnaient spécifiquement le président le plus diplômé au monde. Pour sa part, l’ambassade américaine a indiqué vendredi qu’elle avait été en contact avec O’Donovan et son avocat.

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Nous vous tiendrons bien évidemment informé des suites de cette affaire.

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Notes et références

Source : AFP