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Malcolm X : « Les Noirs doivent contribuer à l’économie de leur communauté »

Economie

Malcolm X : « Les Noirs doivent contribuer à l’économie de leur communauté »

Par Sandro CAPO CHICHI 10 octobre 2016

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Dans son discours The Ballot or the Bullet (1964), le célèbre militant  afro-américain a donné son opinion sur les problèmes économiques de sa communauté.

Traduction : Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr

La philosophie économique du nationalisme noir dit simplement que nous devons contrôler et contribuer à l’économie de notre communauté. Vous ne pourrez jamais ouvrir une boutique possédée par des Noirs dans une communauté blanche. Les Blancs ne vous donneraient même pas d’argent. Et ils n’ont pas tort. Ils sont suffisamment sains d’esprit pour se consacrer à eux-mêmes. Vous, vous êtes ceux qui ne sont pas suffisamment sains d’esprit pour se consacrer à vous-mêmes. Les Blancs sont trop intelligents pour laisser quelqu’un d’autre gagner le contrôle de l’économie de votre communauté. Mais vous, vous laisseriez n’importe qui gagner le contrôle de  l’économie de votre communauté, le contrôle de l’immobilier, le contrôle de l’éducation, le contrôle des emplois, le contrôle du commerce sous le prétexte que vous voulez vous intégrer. Vous êtes à côté de la plaque.

La philosophie économique du Nationalisme Noir veut simplement dire que nous devons nous impliquer dans un programme de ré-information afin d’éduquer les nôtres à propos de l’importance de savoir que si vous dépensez votre argent hors de la communauté dans laquelle vous vivez, la communauté dans laquelle vous dépensez votre argent devient de plus en plus riche alors que la communauté dans laquelle vous vivez devient de plus en plus pauvre. Et parce que ces Noirs qui ont cru à ce qu’on leur a raconté font tout ce qu’ils peuvent pour dépenser leur argent chez l’Autre, eh bien l’Autre devient de plus en plus riche alors que vous devenez de plus en plus pauvres. Et qu’est-ce qui se passe ensuite? La communauté dans laquelle vous vivez devient mal famée. Elle devient un ghetto. Elle devient délabrée. Et après cela, vous avez le culot de vous plaindre d’habiter au sein d’une communauté mal famée. Alors que c’est vous qui la rendent mal famée en dépensant votre argent quand vous sortez votre argent de votre communauté.

Et vous et moi nous retrouvons doublement piégés, non seulement parce que nous perdons notre argent hors de chez nous et que nous le dépensons, mais aussi parce que nous essayons de le dépenser, nous n’avons pas la présence d’esprit de créer des commerces pour contrôler les commerces de notre communauté. Ceux qui contrôlent les commerces dans notre communauté sont des gens qui ne nous ressemblent pas. Ce sont des gens qui ne vivent même pas parmi nous. Ainsi, lorsque vous et moi essayons de dépenser notre argent dans le quartier dans lequel on vit, on le dépense chez quelqu’un qui à la fin de la journée, emporte sa corbeille pleine d’argent dans une autre partie de la ville.

Donc nous retrouvons piégés, doublement piégés, triplement piégés. Où que nous allions, on réalise que l’on est piégés. Et que chaque autre solution que quiconque ne propose n’est qu’un autre piège. Mais la philosophie politique et économique du Nationalisme Noir montre à notre peuple l’importance de créer ces petites boutiques, de les développer et de les faire grandir en de plus grands commerces. Woolworth n’a pas commencé aussi grand qu’il l’est aujourd’hui. Ca a commencé avec peu d’argent et ça a grandi et grandi jusqu’à aujourd’hui où ils sont dans tout le pays et dans le monde entier et où ils prennent une partie de l’argent de tout le monde. General Motors, c’est pareil. Ils n’ont pas commencé comme ils sont maintenant. Ils ont commencé comme un petit projet sans avenir. Et ça a grandi jusqu’à être ce que c’est aujourd’hui. Et vous et moi devons commencer à un moment et le meilleur endroit pour commencer, c’est la communauté dans laquelle nous vivons. »