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Affaire Laurence Rossignol : le CRAN et le BAN mettent le doigt sur la negrophobie structurelle de l’Etat français

Société

Affaire Laurence Rossignol : le CRAN et le BAN mettent le doigt sur la negrophobie structurelle de l’Etat français

Par Abou Cissé 4 avril 2016

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Les présidents du CRAN et de la BAN (Brigade anti-negropgobie) ont obtenu leur droit de réponse ce lundi 4 avril après les propos négrophobes et islamophobes de la ministre des familles de l’enfance et des droits des femmes le mercredi 30 mars dernier sur RMC.

La réponse du CRAN et de la  BAN. Le droit de réponse qui a été réclamé par une mobilisation qui s’est déroulée devant le siège de BFM TV et RMC le 2 avril s’est concrétisé lundi 4 avril. Les présidents du CRAN et de la BAN, respectivement Louis-Georges Tin et Franco Lollia ont été reçu par Jean-Jacques Bourdin pour denoncer les propos de Laurence Rossignol sur RMC. Rappelons que la ministre des Droits des Femmes était venue parler de la mode islamique.

Elle a évoqué qu’ « il y avait des nègres américains qui étaient pour l’esclavage. » Un nouveau « dérapage » verbal. Un de trop ? Pour Louis-Georges Tin, ces propos « montrent la réalité du racisme anti-noir dans toute sa splendeur. Le mot nègre en soi est aujourd’hui un mot raciste, tout le monde le sait. Mais il faut rappeler la deuxième partie du propos, qui est révisionniste. »

Le CRAN et la BAN distribuent les mauvais points

Puis il ajoute: « Tout le monde connaît l’histoire de l’esclavage, et dire aujourd’hui que les nègres américains étaient pour, c’est trop. Ces propos tombent sous le coup de la loi et pourtant elle les a maintenus, c’est cela qui nous choque. L’exemple vient d’en haut et demain matin nous allons avoir des gens qui vont dire : la ministre le dit sur RMC, alors moi aussi je dis ‘nègre’. C’est ce qu’on appelle la libération de la parole raciste ».

Franco Lollia, le président de la Brigade anti-négrophobie pointe l’ignorance française sur l’esclavage: « C’est une mécanique de pensée qui est raciste, et c’est ce caractère structurel du racisme qu’on vient dénoncer ici. La France est un bon élève en matière d’esclavage et on voit là toute une hypocrisie. C’est comme quand on parle de ‘black’ dans les médias,  qui rendent tabou la question noire en France. Elle n’avait pas besoin d’aller aussi loin pour amener cette référence ».

Le racisme anti-noir dans d’autres registres

Louis-Georges Tin a aussi déclaré que « le racisme anti-noir souvent n’est pas identifié ». Ainsi il faisait référence à d’autres « dérapages » commis par d’autres personnes comme la ministre des Droits des femmes. Il pense à une élue des Républicains qui s’était attaquée à l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira ou bien aux propos des anciens footballeurs français Willy Sagnol et Laurent Blanc. On se demande quand toutes ces maladresses gratuites et non fondées envers notre communauté vont s’arrêter.