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DOPE, l’envers du décor des quartiers afro-américains

Culture

DOPE, l’envers du décor des quartiers afro-américains

Par SE 7 octobre 2015

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Malcolm, un jeune afro-américain, geek et fan de hip hop vit dans un quartier chaud, Inglewood dans le comté de Los Angeles. Il rêve d’entrer à l’université d’Harvard, enchaînant ainsi inscriptions et entretiens. L’invitation à  une soirée underground, va l’entraîner dans une aventure qui pourrait le faire passer du statut de geek à celui du mec cool (DOPE).

Le film

Diffusé en avant première le 3 octobre lors de la deuxième édition de « Brown Sugar Days », Dope a été réalisé par Rick Famuyiwa. Il réunit une palette d’acteurs et d’artistes tous aussi attachants que talentueux : Sameik Moore (Malcom), Asap Rocky (Dom), Zoé Kravitz, Kiersey Clemons, Tony Revolori, Chanel Iman, Tyga… La musique originale du film a été composée par Pharell Williams.
Dope est un film qui déborde de vie et d’une énergie brûlante communicative. Mais il déborde surtout de péripéties et de modernité. Il traite des problématiques concrètes liées à la jeunesse afro-américaine. Cependant, Dope n’est pas un film communautaire. On y parle de dark web et de bitcoins sans gêne apparente, sur un ton légèrement humoristique.

Avec ses deux meilleurs amis Diggy (Kiersey Clemons) -une adolescente qui assume parfaitement son homosexualité- et Jibs (Tony Revolori) -un pakistanais qui revendique ses 14% d’origine afro-américaine-, Malcolm tente d’esquiver quotidiennement les intimidations des gangs du collège et de ceux de la rue. Elevé par sa mère célibataire Lisa Hayes (Kimberly Elise), Malcolm ne connait pas son père. Ce qui fait de lui un cliché.
Malgré les obstacles, le trio de camarades a choisi de ne pas ne répondre à l’appel de la rue -argent facile, trafics…- et de suivre la voie de la réussite par le biais des études.

Outre son rêve de rentrer à Harvard, Malcom rêve de Nakia (Zoe Kravitz), une belle jeune femme aussi convoitée par Dom (Asap Rocky), leader d’un gang des quartiers d’ Inglewood. Les deux « concurrents » vont se retrouver liés à la suite d’un événement survenu lors de l’anniversaire de Dom.

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Dope qui signifie un mec « cool », « stylé » a aussi une autre signification, celle de la drogue -que l’on retrouve dans les rues des quartiers  difficiles des Etats-Unis-. C’est avec ce titre à double sens que le réalisateur Rick Famuyiwa va nous entraîner dans un film avec plusieurs scènes tout aussi différentes et inoubliables les unes des autres, pour critiquer les problèmes sociaux -misère et violence dans les rues-, détourner les clichés et donner de l’espoir à travers le personnage de Malcolm. En effet, dans les quartiers difficiles des Etats-Unis, la réussite sociale est généralement attribuée au rap ou au sport.

Le personnage de Malcolm fait allusion au fait d’être noir dans une société -le jugement des apparences-, les stéréotypes de la communauté noire. Comme l’acteur le dit à la fin du film « Je ne rentre dans une aucune case »…
Le réalisateur Rick Famuyiwa, lui-même un enfant de la culture des années 90 -âge d »or du hip pop-, fait des petits clins d’œil à cette époque dans ses plans ou ses personnages. Le prénom de l’acteur principal n’a pas été choisi au hasard, il fait référence à Malcolm Jamal-Warner de la série Cosby Show mais aussi à Frankie Muniz -un autre génie- dans la série Malcolm.

A la fin du film, lorsqu’il prononce son discours, Malcolm nous fait penser à Martin Luther King ou encore Malcom X.

Teen movie, comédie dramatique avec un humour redoutable, Dope vient briser la vision des personnages afro-américains dans les rôles qu’on leur attribue au cinéma et déjoue les clichés sur le sexe, la drogue et l’identité raciale dans les quartiers urbains en Amérique.