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Gospel sur la colline : on dit AMEN à la tolérance

Culture

Gospel sur la colline : on dit AMEN à la tolérance

Par Noella 24 septembre 2015

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Pourquoi aller voir la nouvelle création artistique signée Benjamin Faleyras combinant danse, chant, histoire, émotion & long chapeau à plumes pour la messe ? On vous donne nos cinq raisons d’aller voir la comédie musicale Gospel sur la colline.

Commençons par le commencement, il était une fois le Gospel (sur la colline)…

La Louisiane et sa musique enjouée, la Louisiane et ses plats épicés, la Louisiane et un combat contre la ségrégation… Nous sommes au début des années 50, en 1954. L’intrigue se déroule dans une bourgade appelée Laplace, petite ville située entre Bâton Rouge et la Nouvelle-Orléans. Gédéon, révérend et sapeur à plein temps(interprété par le charismatique Ilan Evans) rêve en grand : construire une église plus belle plus grande sur le terrain qu’il vient d’acheter, au sommet de la colline Saint Jean, bâtisse qui accueillerait Noirs et Blancs. Loin du côté religieux et immaculé, Laplace abrite aussi un lieu de débauche et de perdition, le cabaret L’Alcazar. Véritable temple du jazz où tout n’est que plaisir – aussi bien pour les yeux avec la pétillante Suzy (Clara Estarque) que pour les oreilles – et légèreté. Querelles et tensions commencent à s’installer au sein de la paroisse. Construire, ne pas construire, que faire ?  Gospel en VF (car oui TOUT est en français, autre bon point), onction divine à en faire trembler les murs, pardon, jazzy chic & Rock’n’Roll, champs de coton, un mariage et plus encore ; le tout sous couvert de militantisme pour les droits civiques des Noirs américains, à une époque où on se faisait arrêter si on refusait de céder sa place à un passager Blanc dans un autobus…

1/ Une comédie musicale aux saveurs de la Louisiane

Parce que ça fait du bien – et même beaucoup de bien – de se croire à la maison avec des vocalises en fond sonore. Benjamin Faleyras a su retranscrire l’essence même de la fougue des églises évangéliques, un doux souvenir d’enfance qui a été le point de départ de cette pièce. La pasteur charismatique aux chaussures en peau de croco et diamants 200 carras, les tantines qui connaissent tout de la vertu et celles qui manquent de vertu, les jeunes filles dans leur plus beaux apparats du dimanche, le vieux ronchon, un cliché de l’église volontaire exagéré, qui pourtant se calque fortement sur la réalité.

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2/ Un casting ébène-ment bien choisi

Madame Firmine Richard, Dominique Magloire, Myra-Maud, James Noah, Jean-Luc Guizonne, Ilan Evans, Clara Estarque, Manu Vince (coup de coeur), Jean-Michel Vaubien, Marc Thomas… Un casting complet et éclectique qui n’a rien  à envier aux autres productions. Des artistes charmants, talentueux et en plus très accessibles ! Oui ça existe encore des personnes sans prises de tête qui ne prennent pas la grosse tête, rires.

3/ Une jolie histoire avec différentes facettes

Gospel sur la colline est une très jolie comédie musicale qui s’articule autour de la discrimination raciale, sujet sérieux et malheureusement toujours d’actualité, mais aussi d’amour, on dirait même beaucoup d’amour. L’amour d’un jeune homme dont la tête est remplie d’étoiles pour une star montante de cabaret, l’amour d’un estropié pour une mère qui le délaisse au détriment de sa fille parfaite, l’amour d’une fille de joie délurée pour son pasteur fou de Dieu, l’amour d’un négrier pour une femme noire… Une intrigue aussi intéressante qu’ingénieuse avec une mise en scène qui paraît simple à première vue – des écrans, un rideau, des costumes et des voix à l’unisson suffisent à nous plonger dans l’ambiance gospel du spectacle – pourtant, on sent le travail et l’investissement que ça a demandé.

4/ Les Noirs s’invitent sur le red carpet des Folies

Un lieu de prestige, une scène qui a été foulée par les plus grands, ce n’est pas la première fois qu’un show Noir pose ses valises aux Folies Bergères (souvenez-vous de Black Legends). Mais chacun d’eux est plus qu’à la hauteur. La troupe de Gospel sur la Colline fait preuve de fraîcheur, d’enthousiasme et surtout d’une générosité qui rend le tout ABSOLUMENT irrésistible.

5/ HALLELUUUYYYAAAHHHH ♪ ♫ ♩ ♬

Dans une période où on a besoin de sortir et se changer les idées, Gospel sur la Colline est, comme qui dirait, un excellent remède à la morosité. Puisant ses inspirations dans un style musical des plus appréciés au monde pour sa profondeur et le message d’amour et de paix qu’il libère [le mot « gospel » vient de l’anglais « godspell » (*Dieu s’exprime) qui signifie « évangile »]. C’est un spectacle qui fait du bien, qui fait sourire, qui rend gaga (surtout lors du bisou, oups spoil), qui donne envie de se lancer dans une carrière musicale, bref une ode à la vie avec un grand V. Donc, amoureux de gospel ou non, il est temps de prendre vos places et de soutenir la communauté afro-caribéenne. Si ça ne tenait qu’à nous, on y serait tout les jours, non non nous n’avons pas été payé pour dire ça, rires, nous serions présents à chaque représentation.
Gospel sur la Colline, ou la vie facétieuse d’une petite église haute en couleurs et en personnalités. Dans la pure tradition de la musique afro-américaine, entrez dans la danse avec prêt d’une quarantaine d’artistes – danseurs, chanteurs, musiciens, comédiens – qui vous ferons voyager en première classe direction la belle Louisiane. Ressentir les joies mais aussi les peines de la famille pleine de vie que sont les pépites de Benjamin Faleyras. Amen !

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Source photo : Le Parisien, Simon Hervé