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De SDF à l’Université de Yale

Economie

De SDF à l’Université de Yale

Par Sandro CAPO CHICHI 27 juin 2015

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Wellington Mackey avait migré des Bahamas aux Etats-Unis en 2003.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr

Bien qu’excellant à l’école dans son pays d’origine, il avait du abandonner le lycée, étant dans l’obligation de travailler pour soutenir financièrement sa famille. Arrivé aux Etats-Unis dont il était attiré par la prospérité partagée par ses habitants, il s’était très rapidement retrouvé dans l’incapacité de payer son loyer dans sa ville d’adoption de New York. A 23 ans il avait passé trois mois dans la rue pendant l’hiver, lui le jeune Caribéen qui n’avait jamais vu de neige de sa vie. Durant cette période, il n’avait toutefois pas baissé les bras, passant ses journées à lire des livres dans des librairies. Il n’avait pas non plus tenté d’arrêter de socialiser, fréquentant une église où il rencontrait notamment une vieille dame qui acceptait de l’héberger en échange d’un travail non-rémunéré dans sa maison. Continuant à travailler, il allait obtenir son premier emploi à temps plein chez Tri-State Installations, une société de créations d’espaces de bureau dont il est aujourd’hui le manager général. En 2012, il obtenait la Green Card et se voyait autorisé à étudier dans une université locale, le Westchester Community College y obtenant une bourse d’excellence lui finançant ses études. Il allait y faire étalage de ses capacités à bien écrire et à s’y exprimer, entrant notamment en contact avec des professeurs de l’Ivy League, nom donné à la liste des universités privées les plus prestigieuses des Etats-Unis. Encouragé par un professeur conscient de ses capacités hors du commun, il décidait de candidater à ces universités. Non content d’être accepté à l’Université de Yale, il s’y verrait attribuer une bourse de 40000 dollars par an lui permettant d’étudier l’économie comportementale pendant quatre ans. Marqué par cette période de sa vie sans domicile fixe, Mackey a créé une fondation de charité appelée HANDS (Service de distribution pour la faim et le besoin). Une activité, comme ses études, qu’il espère pouvoir améliorer des inégalités qui marquent la société.

"Un groupe d'entrepreneurs et de spécialistes des sciences humaines d'origine africaine vous donnent des clés et des pistes inspirées des traditions et l'histoire africaines pour rencontrer le succès dans l'entrepreneuriat et dans vos projets en général, le tout dans un langage clair et concis"

« Un groupe d’entrepreneurs et de spécialistes des sciences humaines d’origine africaine vous donnent des clés et des pistes inspirées des traditions et l’histoire africaines pour rencontrer le succès dans l’entrepreneuriat et dans vos projets en général, le tout dans un langage clair et concis »

Au cours de son parcours pour le moins difficile, Wellington Mackey a fait usage d’approches qui nous paraissent pertinentes dans la quête de la réussite. La première est de toujours se présenter sous son meilleur jour. Généralement, lorsque l’on est dans une situation délicate, dans un manque de confiance, on hésite à se montrer sous son meilleur jour. La raison est que l’on a peur de rencontrer l’échec en se disant que l’on s’est donné de son mieux. En continuant à essayer de socialiser et à éviter de se présenter physiquement comme quelqu’un dans le besoin, il a évité le mépris généralement alloué aux clochards, aux mendiants et plus généralement aux losers, une catégorie de personnes considérée comme repoussante chez la plupart des gens dans la société.

Wellington Mackey a également eu la bonne idée de socialiser dans une église. Ce genre d’endroits, où les gens sont bien plus solidaires que dans le reste de la société peuvent être d’excellents moyens pour procéder à des transactions où l’on a peu à offrir. Ce cadre est d’ailleurs régulièrement exploité par des SDF en général pour la mendicité.

Enfin, Mackey a fait usage d’une stratégie que nous avons déjà mentionné dans un précédent épisode. Celui d’échanger un travail contre un confort, une visibilité, plutôt que contre un salaire à proprement parler.