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Ibra & Benjamin, ces héros africains d’Italie méconnus en France

Société

Ibra & Benjamin, ces héros africains d’Italie méconnus en France

Par Sandro CAPO CHICHI 22 mai 2015

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Moins connus que Lassana Bathily, deux immigrés africains se sont récemment levés contre la barbarie en Europe.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr

Après  l’attentat contre l’Hyper Casher à Paris en janvier dernier, le monde occidental avait célébré le Malien Lassana Bathily comme un immigré modèle, ce dernier ayant notamment reçu la nationalité française et généré une importante pétition réclamant qu’il soit décoré de la Légion d’Honneur.

Lassana Bathily, avec le Ministre de l'Intérieur français Bernard Caseneuve et son Premier Ministre Manuel Valls

Lassana Bathily, avec le Ministre de l’Intérieur français Bernard Caseneuve et son Premier Ministre Manuel Valls

Fin novembre 2014, quelques mois auparavant, Ibra, un Sénégalais âgé de 36 ans vivant à Naples en Italie avait été impliqué dans un acte de bravoure comparable. Il avait en effet récupéré le sac d’une touriste française, sa cousine, agressée par deux voleurs italiens l’ayant menacée puis déchiré son sac à l’aide d’un couteau. Soudain, Ibra s’était vu entouré par une foule qui l’avait menacé de le tuer avec un couteau et l’avait sommé de laisser partir les coupables. L’un des deux coupables allait rapidement être arrêté après qu’un homme travaillant dans un café et témoin de la scène eût appelé la police. L’histoire a fait le tour de la presse italienne.

Ibra

Ibra

Quelques mois auparavant, en février 2014, Benjamin, un immigré nigérian était intervenu pour empêcher une vieille femme à continuer à se faire traîner sur plusieurs mètres devant l’indifférence totale de nombreux passants, comme cela avait été filmé par des caméras de surveillance dans la ville de Naples. Vivant à l’époque dans la rue, il avait été invité dans de nombreuses émissions télévisées et s’était faire promettre du travail par de nombreuses personnes. Sa gloire avait toutefois fortement été éphémère et Benjamin retourna vivre dans la rue avant, en avril 2014, d’être recruté comme employé à l’aéroport de Naples.

L'immigré nigérian napolitain récompensé par un emploi à l'aéroprt

Benjamin, l’immigré nigérian napolitain récompensé par un emploi à l’aéroport

Il n’est pas question ici de nous interroger ou de nous indigner de la plus grande médiatisation de Lassana Bathily par rapport à celle d’Ibra et de Benjamin. Nous sommes bien conscients du cataclysme qu’ont créé les attentats parisiens du mois de janvier en leur rappelant brutalement la réalité de la menace du terrorisme islamiste. On remarquera toutefois qu’en intervenant comme ils l’ont fait, Ibra et Benjamin se sont levés face à des criminels, liés via à leur appartenance à une petite criminalité locale, à la grande criminalité incarnée par la Camorra  ou mafia napolitaine, un mal qui ne peut en aucun cas être minimisé en comparaison avec la menace terroriste islamiste.

Lassana Bathily a été présenté en France et en Occident comme un héros et un symbole de la réussite de l’immigration africaine. Ce modèle est-il toutefois vraiment suffisant pour les Noirs de France et d’Europe? Nous pensons que nous gagnerions à médiatiser les cas d’Ibra et de Benjamin. En effet, la médiatisation de Bathily est à notre avis largement due à une volonté des médias français d’empêcher l’amalgame entre bons et mauvais produits de l’immigration afro-musulmane. En quelque sorte, Bathily n’est promu que comme un contre-exemple d’une mauvaise immigration. Les effets positifs de ses bonnes actions sont en quelque sorte annulés par l’existence, sur-documentée dans les médias, d’une immigration afro-musulmane productrice de terroristes et autres criminels.  Pour contribuer à rendre positive son image, l’immigré africain de France et d’Europe se doit à notre avis de promouvoir d’autres héros noirs, ceux-là même qui ne font pas que combattre les ‘méfaits de l’immigration par leurs semblables’, mais qui apportent une véritable valeur ajoutée de morale et de bravoure à leurs pays d’origine en combattant les maux d’origine interne de ceux-ci. C’est ce que nous avons essayé de faire en présentant au public francophone les histoires d’Ibra et de Benjamin, qui en combattant une criminalité intrinsèquement européenne, occidentale et autochtone ont montré que l’Afrique pouvait, par les valeurs morales qui lui sont propres, positivement faire évoluer l’Occident dans ce qu’il a parfois de plus barbare.