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Kemi Seba, l’activiste qui pourrait redéfinir le futur politique du bénin

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Kemi Seba, figure du panafricanisme, annonce sa candidature pour 2026. Entre espoir et défis, peut-il transformer la gouvernance béninoise ?

Une étape cruciale pour le panafricanisme politique

“L’indépendance politique sans indépendance économique n’est qu’un mirage.”

Kemi Seba

Le paysage politique béninois vient de vivre une secousse majeure avec l’annonce de la candidature de Kemi Seba à l’élection présidentielle de 2026. Activiste panafricaniste, président de l’ONG Urgences Panafricanistes et figure emblématique de la lutte pour l’indépendance économique et culturelle africaine, Seba incarne une rupture avec les dynamiques politiques traditionnelles. Cette candidature soulève des espoirs mais aussi des interrogations profondes sur la capacité du panafricanisme à transformer la gouvernance en Afrique.

Une analyse du contexte sociopolitique du Bénin

« Un peuple qui souffre ne peut pas être un peuple en paix. »

Kemi Seba

Le Bénin, sous la gouvernance du président Patrice Talon, fait face à une crise socio-économique sans précédent. La flambée des prix des produits de première nécessité, la hausse des coûts énergétiques et les difficultés d’accès aux soins médicaux illustrent une situation désespérante pour une grande partie de la population. Parallèlement, la liberté d’expression se trouve restreinte, avec des critiques qui accusent le régime de persécution envers ses opposants.

La jeunesse, en particulier, se trouve dans une situation de marginalisation croissante. Les taux de chômage explosent, et beaucoup perdent confiance en la capacité des institutions politiques à améliorer leur sort. Dans ce contexte, Kemi Seba incarne pour beaucoup une figure d’espoir, mais aussi une opportunité de rupture avec le système en place. Son discours résolument anti-système met en lumière les failles structurelles d’un modèle politique jugé obsolète.

Les piliers stratégiques de la candidature de Kemi Seba

« Pour que le peuple puisse reprendre le pouvoir, nous devons mobiliser une révolution sur le terrain. »

Kemi Seba

Pour contourner les obstacles imposés par un système électoral controversé, Kemi Seba propose trois stratégies clés :

  1. L’appui du parti des démocrates : Seba cherche à collaborer avec le parti dirigé par l’ancien président Thomas Boni Yayi. Bien que ce parti dispose des parrainages nécessaires pour valider une candidature, une telle alliance suscite des débats sur la compatibilité entre les idéaux panafricanistes de Seba et l’héritage politique controversé de Boni Yayi, souvent perçu comme une figure de la Françafrique.
  2. Une coalition pour la réforme du code électoral : L’objectif est d’exiger des conditions équitables pour tous les candidats à la présidence. Cette approche repose sur une mobilisation massive de la société civile et des organisations politiques, rendant possible une transformation du système électoral pour inclure toutes les sensibilités politiques.
  3. L’opération Jéricho : Inspirée des stratégies de désobéissance civile, cette opération vise à mobiliser le peuple béninois autour d’une révolte pacifique mais ferme contre les injustices systémiques. Seba appelle à une mobilisation triangulaire : éducation populaire, contestation massive et responsabilisation citoyenne.

Une perspective historique : le panafricanisme au pouvoir

“Le combat pour l’autonomie africaine est un combat de tous les temps, mais il est surtout celui du présent.”

Patrice Lumumba

La candidature de Seba s’inscrit dans une tradition panafricaniste qui remonte aux figures légendaires comme Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah ou encore Thomas Sankara. Ces leaders partageaient une vision commune : l’indépendance totale de l’Afrique, non seulement sur le plan politique mais aussi économique et culturel.

Pour Seba, le combat commence avec l’abolition du franc CFA, qu’il qualifie de vestige colonial, et le retrait des bases militaires étrangères du continent. Cette posture radicale rappelle les discours de Sankara, mais pose également une question cruciale : l’Afrique peut-elle atteindre cette autonomie sans perturber ses équilibres fragiles?

En prenant exemple sur les récentes dynamiques au Mali, au Burkina Faso et au Niger, où des gouvernements ont adopté des postures anti-impérialistes, Seba souhaite adapter cette vision au contexte béninois. Toutefois, il devra faire face à des résistances émanant tant des élites locales que des puissances étrangères.

Les enjeux géopolitiques et économiques

« Ce que le roi Béhanzin a commencé, nous allons plus que jamais le terminer. »

Kemi Seba

La candidature de Kemi Seba ne se limite pas à une affaire intérieure. Elle résonne au-delà des frontières béninoises et soulève des questions sur l’avenir des relations internationales en Afrique. Seba propose une diversification des partenariats économiques, rompant avec la dépendance historique envers l’Europe pour s’ouvrir à de nouveaux partenaires comme la Chine, la Russie ou encore les nations d’Amérique latine.

Cependant, cette stratégie comporte des risques. L’autonomie économique implique une capacité à créer de la valeur localement et à développer des infrastructures nationales solides. Les défis incluent également la gestion des ressources naturelles, souvent exploitées par des multinationales, et la mise en place d’une véritable gouvernance économique.

Une candidature comme catalyseur de changement

Au-delà des idéaux, la candidature de Seba représente un souffle d’espoir pour une jeunesse béninoise en quête de renouveau. Elle met en lumière des problématiques fondamentales comme la justice sociale, la réforme électorale et la souveraineté nationale. Pour nombre de ses partisans, Seba incarne une nouvelle façon de faire de la politique, loin des compromissions traditionnelles.

Les défis d’un leadership idéologique

Cependant, les obstacles sont nombreux. Le système politique béninois est structuré pour limiter l’ascension des figures anti-système. La capacité de Seba à mobiliser une base populaire suffira-t-elle à surmonter ces barrières? Par ailleurs, son discours très critique envers les élites pourrait l’isoler des instances internationales telles que la CEDEAO et l’Union africaine.

Enfin, la transformation de promesses en réformes concrètes constitue l’un des plus grands défis pour tout leader idéologique. Seba devra naviguer avec habileté entre la radicalité de son programme et les nécessités de compromis qu’impose la gouvernance.

Un modèle pour le futur de l’Afrique ?

Si Kemi Seba parvient à concrétiser sa vision, il pourrait redéfinir les règles du jeu politique en Afrique. Sa candidature représente un test grandeur nature pour le panafricanisme moderne, dans un contexte où le continent cherche à s’affranchir de ses dépendances historiques. L’élection de 2026 promet ainsi d’être un moment charnière.

Le pari d’une renaissance

“Changer le cours de l’histoire d’un peuple commence par récupérer sa dignité.”

Thomas Sankara

La candidature de Kemi Seba à la présidence du Bénin pour 2026 constitue une opportunité inédite pour réfléchir aux contours du panafricanisme politique au XXIe siècle. Entre espoir et réalisme, son chemin vers la magistrature suprême sera pavé de défis.

Si Seba parvient à transformer ses idéaux en politiques concrètes, il pourrait bien révolutionner le paysage politique béninois et, par extension, africain. L’élection de 2026 promet d’être un moment charnière, à suivre avec attention par les observateurs du continent et d’ailleurs.

Révoltes féminines, aux origines de la résistance afro-descendante

Nofi et Trace, dans le cadre du mois de la femme africaine, vous invitent à plonger dans les récits fascinants des héroïnes méconnues de l’histoire afro-descendante. De l’Afrique aux Amériques, découvrez ces femmes qui, par leur courage, leur résilience et leur détermination, ont défié l’oppression et marqué à jamais l’histoire de nos peuples.

Les résistances féminines afro-descendantes en Afrique

Dans les plis de l’histoire, souvent écrite par et pour les vainqueurs, se nichent des récits oubliés, ceux des femmes africaines et afrodescendantes qui, par leur courage et leur détermination, ont changé le cours du destin collectif. Ces héroïnes, rebelles face à l’injustice, incarnent une mémoire vivante et une source d’inspiration universelle. Nofi revisite leurs luttes, de l’Afrique précoloniale aux Amériques en passant par les Caraïbes, en dévoilant les récits méconnus qui résonnent encore aujourd’hui.

I. Les résistances féminines en Afrique, berceau de la révolte

Nzinga Mbandi : stratège et diplomate du Ndongo et Matamba

Révoltes féminines, aux origines de la résistance afro-descendante
Lithographie coloriée à la main de la femme connue sous le nom de « Reine Ginga » au Portugal. Elle s’appelait Nzinga Mbande, mais son nom lors de sa conversion au christianisme était « Ana de Sousa ». Dessin provenant de la collection de la National Portrait Gallery de Londres.

Nzinga Mbandi (1583–1663), reine du Ndongo et du Matamba (Angola), fut bien plus qu’une souveraine. À une époque où les Portugais cherchaient à dominer l’Afrique pour alimenter la traite transatlantique, Nzinga sut conjuguer diplomatie et guerre. Lors des négociations de 1624 avec les Portugais, elle choqua l’assemblée en utilisant une de ses servantes comme tabouret pour ne pas s’asseoir sur le sol. Ce geste, au-delà de son symbolisme, illustre la stratégie psychologique qu’elle employait pour affirmer son autorité.

Nzinga constitua une alliance avec les Hollandais contre les Portugais, introduisant des réformes militaires audacieuses en incorporant des femmes dans son armée. Enracinée dans la culture Mbundu, elle devint un modèle de résistance face à l’impérialisme.

Yaa Asantewaa, la flamme de la guerre du trône d’or

Révoltes féminines, aux origines de la résistance afro-descendante

En 1900, au cœur de l’empire Ashanti (Ghana), Yaa Asantewaa, reine-mère de la région d’Ejisu, galvanisa son peuple contre la confiscation du Trône d’Or par les Britanniques. Lors d’un conseil, elle défia les chefs masculins hésitants :

« Si vous, les hommes, ne vous battez pas, nous, les femmes, nous le ferons. »

Cette guerre, bien que perdue, demeure un symbole de la résistance anticoloniale. Son héritage a fait d’elle une figure centrale dans l’histoire ghanéenne et africaine.

Les Amazones du Dahomey : armée d’élite féminine

Révoltes féminines, aux origines de la résistance afro-descendante
Seh-Dong-Hong-Beh, une cheffe des Agodjé (gravure de Frederick Forbes réalisée en 1851).

Loin des mythes, les Amazones du Dahomey étaient une réalité historique. Constituée sous le règne du roi Houégbadja au XVIIe siècle, cette armée féminine a défié les forces coloniales françaises. Leur entraînement rigoureux, combiné à une discipline sans faille, en faisait une force redoutable. Leur influence dépasse les champs de bataille, inspirant aujourd’hui des représentations culturelles comme dans le film The Woman King.

II. La diaspora en rébellion : marronnage et insurrections féminines

Nanny of the Maroons : libératrice de Jamaïque

Révoltes féminines, aux origines de la résistance afro-descendante

Nanny, figure emblématique des Marrons de Jamaïque, incarne la liberté arrachée. Au XVIIIe siècle, elle utilisa des tactiques de guérilla pour protéger sa communauté des attaques britanniques. Dotée d’un don spirituel attribué à l’obeah (une pratique religieuse afro-caribéenne), elle est reconnue comme héroïne nationale en Jamaïque.

Sanité Bélair : combattante de la révolution Haïtienne

Révoltes féminines, aux origines de la résistance afro-descendante

Lieutenant sous Dessalines, Sanité Bélair participa à des campagnes cruciales contre les forces napoléoniennes. Capturée avec son mari, elle refusa d’être exécutée à la guillotine, préférant mourir sous les balles. Son courage a fait d’elle une martyre de l’indépendance haïtienne.

Harriet Tubman : La Moïse de son peuple

Révoltes féminines, aux origines de la résistance afro-descendante
Photographe : Horatio Seymour Squyer, 1848 – 18 Dec 1905 – National Portrait Gallery

Harriet Tubman n’était pas seulement une militante abolitionniste, mais une véritable stratège militaire. Après avoir échappé à l’esclavage, elle retourna dans le Sud pour libérer des centaines de personnes via le chemin de fer clandestin. Pendant la guerre de Sécession, elle devint la première femme à diriger une expédition armée, sauvant plus de 700 esclaves.

III. Révoltes collectives féminines : Afrique et diaspora à l’unisson

Les femmes du marché d’Aba (Nigéria, 1929)

Révoltes féminines, aux origines de la résistance afro-descendante
Femmes somorika d’Akoko Edo, Nigeria, dans la première moitié du 20e siècle. Photo d’archives.

Cette révolte, surnommée la « guerre des femmes », mobilisa des milliers de commerçantes Igbo contre une taxation coloniale oppressive. Organisées, elles utilisèrent le chant et la danse comme outils de protestation. Cet événement marqua un tournant dans les luttes pour l’indépendance.

Les femmes marronnes des Amériques

Au Suriname et en Guyane, les femmes marronnes jouèrent un rôle crucial dans les révoltes des esclaves. À Paramaribo, des groupes féminins mirent en place des réseaux de résistance clandestins, mêlant espionnage et sabotage.

IV. Les femmes africaines dans la reconstruction post-indépendance

Ellen Johnson Sirleaf : résilience au Libéria

Révoltes féminines, aux origines de la résistance afro-descendante
Le secrétaire à la Défense Ash Carter organise un cordon d’honneur pour la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf au Pentagone le 27 février 2015. (Photo du ministère de la défense par le maître de 2e classe Sean Hurt/Communiqué)

Première femme élue présidente en Afrique, Sirleaf transforma le Libéria après des années de guerre civile. Lauréate du prix Nobel de la paix, elle symbolise la capacité des femmes à reconstruire des nations.

Graça Machel : militante de l’Éducation

Révoltes féminines, aux origines de la résistance afro-descendante
Graca Machel (fondatrice et présidente de la Fondation pour le développement communautaire) lors du Forum économique mondial sur l’Afrique qui s’est tenu à Dar es Salaam, en Tanzanie, le 7 mai 2010.

Ancienne première dame du Mozambique et d’Afrique du Sud, elle a dédié sa vie à l’autonomisation des femmes et des enfants, prouvant que l’héritage de la résistance passe aussi par l’éducation.

V. Innovatrices et entrepreneures : combat par la créativité

Fatoumata Ba : pionnière de la Tech

Révoltes féminines, aux origines de la résistance afro-descendante

Fondatrice de Jumia, Fatoumata Ba redéfinit le paysage économique africain. En combinant innovation et inclusion, elle montre que la révolution féminine passe aussi par la transformation numérique.

Le boom des créatrices culturelles

Des designers comme Anifa Mvuemba réinventent les textiles traditionnels en les mêlant à des technologies modernes, célébrant ainsi l’héritage africain dans une esthétique contemporaine.

Vers une reconnaissance globale

Ces récits, bien qu’extraordinaires, sont souvent absents des manuels scolaires et des mémoires collectives. Pourtant, ils rappellent que l’histoire afrodescendante est façonnée par des femmes d’une résilience et d’une audace exceptionnelles. Leur héritage n’est pas seulement un rappel des luttes passées, mais une inspiration pour les combats présents et futurs. En honorant ces héroïnes, nous affirmons une vérité simple mais puissante : leur histoire est aussi la nôtre.

Références

  1. Johnson-Odim, Cheryl; Mba, Nina Emma. For Women and the Nation: Funmilayo Ransome-Kuti of Nigeria. University of Illinois Press, 1997.
  2. Mayer, Adam. Naija Marxisms: Revolutionary Thought in Nigeria. Pluto Press, 2016.
  3. Sheldon, Kathleen. Historical Dictionary of Women in Sub-Saharan Africa. Rowman & Littlefield, 2016.
  4. Alpers, Edward A. The Indian Ocean in World History. Oxford University Press, 2014.
  5. Kentake, Meserette. Kentake Page: Ten Iconic Black Women of the Maafa (Atlantic Slavery), 2019.
  6. Cooper, Afua. The Hanging of Angelique: The Untold Story of Canadian Slavery and the Burning of Old Montreal. HarperCollins, 2006.
  7. Schwarz-Bart, André. La Mulâtresse Solitude. Éditions du Seuil, 1972.
  8. Bello, Bayyinah. The Haitian Revolution and Women’s Role. Ayiti Histories, 2004.
  9. Walker, Harriet. The Amazons of Dahomey: Women Warriors of Africa. Cambridge African Studies, 1998.
  10. Byfield, Judith A. Taxation, Women, and the Colonial State: Egba Women’s Revolt. Meridians, 2003.

Mais qui est Mister Terrific ? Apparaissant dans le film Superman !

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Vous avez vu la bande annonce de Superman ? Le nouveau là, en préparation par James Gunn. Et bien Mister Terrific sera dedans ! « Cool » Vous me direz ! « Mais qui est ce personnage ? » Aucune inquiétude, je vous en dis plus dans les lignes qui suivent !

Comme vous le savez, l’univers dans lequel évoluait Superman, Batman et leurs amis a pris fin. Et pour cause, le Snyderverse semblait peiner à devenir compétitif dans un contexte dans lequel le MCU de Marvel (et maintenant aussi Disney) dominait depuis très longtemps le genre Comics Superhéros au cinéma. James Gunn, aux commandes des Gardiens de la Galaxie pour le MCU est alors mandaté pour reprendre l’univers de Sup’.

Et redémarrer l’univers DC veut dire mettre en avant de nouveaux personnages ! Pour ceux qui ont suivi l’Arrowverse (composé des séries Arrow, Flash, Supergirl, Legends of Tomorrow, Black Lightning et Batwoman) Mister Terrific n’est pas un inconnu. Pourtant, celui que vous avez vu dans la série Arrow incarné par Echo Kallem est Curtis Holt. Alors attendez-vous cette fois à voir la version originale Michael Holt, incarné par l’acteur américano-kényan Edi Mūe Gathegi (The harder they Fall, Startup, X-men : First Class).

Mais qui est Mister Terrific ? Apparaissant dans le film Superman !

Edi rejoint donc la liste des acteurs ayant fait la navette entre Marvel et DC, ayant joué Darwin, l’un des protégés de Charles Xavier, dont le pouvoir n’a d’ailleurs pas été respecté, car Darwin n’aurait jamais dû mourir dans ce film. Pas de spoiler alert. 2011, il y a prescription.

De Michael Holt à Mister Terrific

Dans les comics, Michael Holt est d’une intelligence remarquable dès son plus jeune âge, démontrant une capacité de compréhension et d’assimilation des œuvres de Niels Bohr, Albert Einstein, Max Planck et Richard Feynman, un véritable panthéon de physiciens théoriciens. Michael a grandi aux côtés de son frère aîné, Jeffrey, atteint de troubles mentaux, qu’il aimait profondément. À son décès à l’âge de 12 ans, Michael est profondément bouleversé.

Maîtrisant avec aisance des compétences complexes que d’autres passent leur vie à perfectionner, Holt possède, selon ses propres termes, « un talent naturel pour avoir des talents naturels ».

Mais qui est Mister Terrific ? Apparaissant dans le film Superman !

Avant même de débuter sa carrière de super-héros, il s’illustre déjà avec 14 doctorats (dont deux en ingénierie et en physique, ainsi que des diplômes de maîtrise et doctorats en droit, psychologie, chimie, sciences politiques, informatique, astronautique et mathématiques).

Imaginez un multimillionnaire autodidacte grâce à son entreprise de haute technologie, médaillé d’or olympique au décathlon, de surcroit. Au final, nous ne sommes pas loin d’un profil à la Bruce Wayne ou Oliver Queen.

Le drame du superhéros

Comment reconnait-on un bon vigilante ? (terme anglais désignant les personnes s’opposant au crime sans appartenir aux forces de l’ordre).

Mais qui est Mister Terrific ? Apparaissant dans le film Superman !

Souvent, ils ont un point commun assez triste. La disparition d’êtres chers. Car pour qu’un personnage décide de sortir de sa zone de confort pour combattre les villains, il doit faire face à un drame qui change une vie. Bruce voit ses parents se faire assassiner sous ses yeux avant de devenir Batman. Peter cause la mort de son oncle Ben puis devient Spiderman. Barry Allen perd sa mère avant de devenir The Flash. Pour chacun de ces personnages, le rapport à la justice vient de ce point de départ et Michael n’échappe pas à la règle.

Ayant déjà perdu son frère tout jeune, il perd sa femme enceinte à l’age adulte. L’un des éléments déclencheurs le poussant à devenir le deuxième à porter le nom de Mister Terrific, prenant la suite de Terry Sloane. Et si on parle souvent de Batman dans cet article, c’est parce que les deux entretiennent une rivalité amicale dans leurs vies de businessmen mais aussi au niveau de leurs alter-ego. Tout deux sans pouvoir dans un monde de Superman, Aquaman et Nubia, ils font partis de ces héros humains qui arrivent à se hisser au plus haut niveau.

Son apparence

Mais qui est Mister Terrific ? Apparaissant dans le film Superman !

Devenant le leader de sa propre équipe, la Justice Society of America, il obtient le respect de ses pairs notamment grace à ses compétences. Considéré comme l’un des trois cerveaux les plus brillants de DC l’univers. Très athlétique comme en témoigne son or olympique, Michael est un artiste martial confirmé. Il porte un masque de nanites en forme de T de sa confection lui permettant de détecter de nombreuses formes d’énergies et son équipement comprend ses T-sphères, des petites boules volantes multifonctions telles que la défense ou le hacking.

De la fraicheur chez DC

Il est très intéressant de voir que le personnage de Michael Holt puisse être exploité dès le lancement du nouveau universe. Plutôt habitué aux Batman, Aquaman ou Cyborg, c’est véritablement un vent nouveau qui souffle sur le rival de Marvel, car si M. Terrific nous promet une histoire intéressante, attendez-vous potentiellement à voir dans un avenir pas si lointain, l’un des chouchous des fans des Green Lanterns, John Stewart, qui devrait être incarné par Aaron Pierre (Rebel Ridge).

Et si les histoires des gens aux super pouvoirs vous intéressent, nous vous invitons à découvrir la notre à travers ses ouvrages !

Malkia

David Dickens : CirkAfrica 2024, un voyage époustouflant au cœur de l’Éthiopie

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Dans cette interview exclusive, David Dickens dévoile l’âme de CirkAfrica 2024 : un hommage vibrant à l’Éthiopie et au cirque africain authentique.

CirkAfrica 2024 : Authenticité et traditions africaines au rendez-vous

Nofi : Alors David bonjour. CirkAfrica revient en 2024 avec une édition encore plus ambitieuse. Comment résumez-vous ce spectacle pour quelqu’un qui le découvre pour la première fois ?

David : Mais je crois justement… J’ai coutume de dire que c’est une manière de voyager sans quitter Paris et de découvrir l’Afrique, notamment l’Éthiopie cette année. C’est un spectacle qui permet de parcourir le folklore éthiopien sans jamais folkloriser, sans jamais céder à la facilité. C’est vraiment permettre au plus grand nombre de découvrir l’Éthiopie et les qualités acrobatiques exceptionnelles de ces athlètes.

Nofi : Quand vous dites « sans jamais céder à la facilité« , c’est-à-dire ?

David : C’est-à-dire qu’on n’est pas dans le petit boubou, les djembés, des choses un petit peu typiques comme ça qu’on a tendance à réunir pour vulgariser ce que peut être l’Afrique. Là, on fait quelque chose qui est authentique. On travaille avec des artistes éthiopiens, avec des artisans éthiopiens, avec un souci de l’authenticité, de la véracité. Tout ce que vous allez voir, ce sont des choses qui sont inspirées des traditions ancestrales.

Nofi : En quoi, pour vous, c’est important, cette mission ? Pourquoi le cirque, et pourquoi par le cirque, cette volonté de transmettre, on va dire, la culture africaine ?

David Dickens : CirkAfrica 2024, un voyage époustouflant au cœur de l’Éthiopie

David : Je vais vous donner un exemple très concret pour dire notre objectif. Dans le spectacle, il y a un numéro d’échasses. Les échasses, on sait que dans certaines cultures africaines, elles servent à des rites, elles servent dans des balais. Mais on sait aussi qu’autrefois, dans les tribus, elles permettaient de voir à travers le feuillage des arbres les ennemis au loin ou les prédateurs qui risquaient d’attaquer les camps. Aujourd’hui, les échasses sont utilisées comme un agrès acrobatique au cirque. Ça permet à la fois de faire du divertissement, mais en se fondant sur quelque chose d’authentique, qui a existé, et qui raconte notre histoire. C’est ce que l’on veut faire avec tous les numéros du spectacle. Les bassines : on sait très bien l’importance des bassines dans la culture afro-caribéenne. En Chine, on jongle avec des massues, en Russie avec des quilles, en Afrique, on jongle avec des bassines. Et là encore, on raconte l’histoire importante de la bassine, qui permet aux femmes d’aller chercher l’eau, qui est très présente dans la culture afro-caribéenne. On a créé un répertoire acrobatique africain avec des choses qui nous appartiennent véritablement. Et ce répertoire, aujourd’hui, il est en train de faire la nique au cirque de Moscou, au cirque russe, et au cirque de Pékin, le cirque chinois.

Nofi : Le cirque traditionnel a souvent été critiqué pour l’utilisation d’animaux. Comment Cirque Africa s’inscrit-il dans une démarche plus éthique ?

David : Il y a un certain paradoxe à ce que, non, on ne trouve pas d’animaux dans un cirque africain, alors qu’on trouve des animaux de la savane africaine dans absolument tous les autres cirques traditionnels. On n’en a pas besoin. On n’en a pas besoin pour plusieurs raisons. Pour des raisons clairement éthiques. Aujourd’hui, les jeunes qui viennent au cirque sont vos enfants, sont les miens, ce sont des jeunes qui ont une vraie conscience écologique et qui ont la possibilité de voir des animaux dans leur environnement naturel, sur internet ou en voyageant, d’une part. Et ensuite, nous, ça nous a permis, avec des artisans africains, éthiopiens en l’occurrence cette année, de créer des marionnettes géantes à l’effigie d’animaux, avec des masques africains, qui permettent de remplacer le rôle qu’avaient les animaux au sein d’un spectacle de cirque par le passé. Parce que ça appartient à une histoire ancienne de montrer des lions, des tigres, des éléphants au cirque. Et aujourd’hui, les enfants ont envie de voir autre chose. Il est de notre responsabilité de leur fournir autre chose.

David Dickens : CirkAfrica 2024, un voyage époustouflant au cœur de l’Éthiopie

Nofi : Quel message espérez-vous transmettre au public à travers cette nouvelle édition ?

David : L’idée, c’est que vraiment, avec ce spectacle éthiopien, il y a quelque chose de singulier. Vous le savez comme moi, l’Éthiopie a une culture qui est unique en Afrique. On sait que, par exemple, le christianisme est apparu en Éthiopie au 4e siècle, alors que l’islam est arrivé au 7e siècle. On sait que la population est à 45 %, je crois, de moins de 15 ans, à 67 % de moins de 25 ans. Donc, c’est une population jeune. On sait que c’est le 2e pays de l’Afrique en termes de densité de population, donc avec des perspectives absolument immenses. On sait aussi qu’au sein d’une même famille, vous pouvez trouver une mère musulmane, un père orthodoxe. C’est quelque chose que l’on ne trouve absolument nulle part. Il y a un respect d’autrui qui est quelque chose de singulier. Et donc, ce qu’on espère, c’est que ce rythme-là d’humanisme qu’on trouve uniquement en Éthiopie, on puisse le faire partager à travers un divertissement. Et pas n’importe quel divertissement. Parce que voilà, ce n’est pas un prétexte, c’est du cirque de très haut niveau. Ce que vous allez voir là, au Cirque Phénix, avec CirkAfrica, c’est quelque chose que vous ne verrez nulle part ailleurs. C’est des sauts périlleux absolument incroyables, avec des réceptions qu’on ne voit nulle part. Il y a un des numéros qui a gagné un prix au Festival Mondial du Cirque de Demain. Je crois qu’il a gagné la médaille d’or. Le Festival Mondial du Cirque de Demain, ce sont les Jeux olympiques du cirque. Donc, ce que vous allez voir, c’est la quintessence de ce qu’est le cirque africain aujourd’hui, et ce qu’il représente dans le monde du cirque. C’est vraiment ce qu’on a voulu faire. C’est un spectacle qui est offert à tout le monde, qui est proposé à tout le monde, mais vraiment qui a aussi un rôle de représentativité pour montrer le répertoire acrobatique africain et, à travers cela, notre culture.

Nofi : 300 000 billets vendus, c’est exceptionnel.

David : C’est exceptionnel, oui. Comme je vous disais, il n’y a pas grande production qui arrive à faire ce genre de chiffres, et on est très fiers de ça. Alors, c’est vrai que moi, j’ai des budgets marketing qui me permettent de faire connaître le spectacle. Et puis, on a une esthétique, une esthétique qui est assez universelle, qui parle à tout le monde. Et je pense que ça, ça joue aussi. Ça participe du succès qu’on a et de l’envie des gens de découvrir ce spectacle.Notre Cirque Afrique, c’est un visage pour le cirque africain : c’est toujours un visage noir, un visage de garçon ou un visage de femme. Quand vous passez en voiture devant une colonne Morris et que vous voyez ce visage noir, vous ne savez pas ce qu’il raconte. Vous êtes interpellé par la beauté physique et esthétique de ce visage. Vous ne savez pas si c’est un film, une pièce de théâtre, une comédie musicale. Nous, ce qu’on veut, c’est juste attirer votre œil, susciter votre attention pour vous emmener sur notre site internet. Et là, vous comprenez pour que vous puissiez venir découvrir ce que l’on vous propose. Et apparemment, cette politique marketing, ce process-là fonctionne.

David Dickens : CirkAfrica 2024, un voyage époustouflant au cœur de l’Éthiopie

Nofi : Qui êtes-vous, monsieur ?

David : David Dickens. Moi, je suis un communicant. Donc, c’est très rare que les communicants apparaissent. En général, vous ne me verrez sur aucun document qui appartient à la société. Je le fais uniquement pour les médias afro-caribéens parce que je pense qu’effectivement, on a une responsabilité de représentativité, d’explication du discours, de nos objectifs, des projets que l’on nourrit. Et c’est la raison pour laquelle j’apparais. Sinon, moi, je viens d’une famille tout à fait ordinaire, un passionné de culture noire qui a eu la chance de découvrir des illustres personnalités. Parce que le fait d’être senior m’a permis, dans les années 80-90, de croiser des personnes comme Gordon Parks, sa fille Toni Parks, ou encore Arthur Ashe et Spike Lee. Voilà, ce sont des gens qui ont nourri ma culture noire et qui, à mon retour ici, m’ont fait apprécier ma francité de manière différente. Aujourd’hui, moi, je n’ai aucun problème avec les gens qui peuvent nier ma francité au seul motif de ma couleur de peau ou m’attribuer des qualités ou des défauts pour cette même raison. Je vois ça de très, très haut, à un moment donné, avec vertige, et je n’éprouve que du mépris pour ces gens-là. Je pense qu’on n’a pas de temps à perdre avec ça. Notre responsabilité, en tant que parents, en tant qu’adultes, c’est de mettre en avant notre culture et de faire en sorte que, demain, nos enfants puissent bénéficier de cela, de savoir d’où ils viennent pour pouvoir savoir où ils doivent aller.

David Dickens : CirkAfrica 2024, un voyage époustouflant au cœur de l’Éthiopie

Nofi : Est-ce que vous pouvez dire un dernier mot à la communauté noire et fière qui nous suit, et qui, je pense, doit être très intéressée par ce cirque africain ? Qu’est-ce que vous pouvez leur dire pour leur donner envie ?

David : Bah, on n’a pas vraiment de différence entre eux et moi. Je suis aussi un fervent admirateur du travail de Nofi. Vraiment, bravo à toutes les équipes pour ce que vous faites, c’est très important. Les projets que vous nourrissez sont extraordinaires, et j’aimerais en prendre ma part si c’était possible. Tout ce que je peux dire, c’est que vous allez passer un excellent moment, découvrir des choses qui appartiennent à un répertoire tribal adapté au cirque, avec un répertoire acrobatique spécifique africain. Je sais que nous, on n’a pas une culture circassienne. Moi, je n’allais pas au cirque quand j’étais enfant, mes parents ne m’emmenaient pas au cirque. Mais là, véritablement, on a la possibilité de découvrir des choses qui nous appartiennent, qui font partie de notre culture. Et je pense que c’est une occasion unique, rêvée, de passer un bon moment avec un orchestre live, des musiciens extraordinaires, des chanteurs, des chanteuses, et ces acrobates prodigieux qui viennent tous d’Éthiopie. Ce sont tous des artistes noirs, et je vous encourage à venir découvrir ce qu’on est capables de faire.

Nofi : Merci beaucoup.

David : Merci à vous.

David Dickens : CirkAfrica 2024, un voyage époustouflant au cœur de l’Éthiopie

Plongez dans l’univers fascinant de CirkAfrica 2024, un spectacle unique qui célèbre l’excellence du cirque éthiopien au Cirque Phénix. Réservez vite vos places pour une expérience inoubliable alliant traditions ancestrales et performances époustouflantes !

Déconstruire le colorisme et ses racines historiques

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Plongez avec nous au cœur des origines et impacts du colorisme. De Hollywood aux sociétés afro-descendantes, découvrons ensemble comment la couleur de peau continue de façonner perceptions, opportunités et identités.

Dans l’univers silencieux du reflet, la peau dévoile une histoire que le monde entier refuse parfois de voir. Cette histoire, c’est celle du colorisme—une forme insidieuse de discrimination au sein des communautés ethniques, fondée sur des hiérarchies de couleur de peau. Alors que le racisme cible les groupes raciaux dans leur ensemble, le colorisme s’attaque aux nuances, imposant des privilèges à celles et ceux dont la carnation est plus claire, tout en marginalisant les peaux plus sombres.

Aujourd’hui, des personnalités comme Viola Davis et Lupita Nyong’o dénoncent publiquement cette dynamique, mais le colorisme reste ancré dans des siècles d’histoire et de normes culturelles qui perdurent encore. Explorons ses origines, ses manifestations, et les moyens de le combattre.

La naissance d’une hiérarchie chromatique

Le colorisme trouve ses racines dans l’époque esclavagiste, quand les colons européens ont introduit des hiérarchies sociales basées sur la carnation. Les esclaves à la peau plus claire, souvent issus de relations forcées entre des maîtres blancs et des femmes noires, étaient privilégiés et affectés à des tâches domestiques dans les maisons des plantations. En revanche, leurs homologues à la peau plus sombre travaillaient dans les champs, subissant des conditions de vie et de travail bien plus dures.

Déconstruire le colorisme et ses racines historiques
Femmes de couleur libres avec leurs enfants et leurs serviteurs, huile sur toile d’Agostino Brunias, Brooklyn Museum, New York.

Cette distinction était stratégique—en divisant les esclaves par la couleur de leur peau, les colons renforçaient leur contrôle et minimisaient les risques de rébellion collective. Ces divisions ont été perpétuées après l’abolition de l’esclavage, les sociétés post-coloniales valorisant souvent la peau claire comme un signe de statut, d’éducation et de prospérité.

Déconstruire le colorisme et ses racines historiques
Un individu plus sombre qu’un sac en papier brun s’est vu refuser des privilèges.

Dans des pays comme la Jamaïque ou le Brésil, la devise « blanquear la raza » (éclaircir la race) était explicitement encouragée, tandis que dans le sud des États-Unis, des pratiques comme le « paper bag test » (test du sac en papier) étaient utilisées pour exclure les personnes à la peau plus sombre de certains espaces sociaux.

Hollywood et l’écran des illusions

Déconstruire le colorisme et ses racines historiques
La comédienne et actrice Leslie Jones lors de la remise des prix ESSENCE Black Women in Hollywood 2021 à Los Angeles. Randy Shropshire/Getty Images

Le colorisme ne se limite pas aux interactions quotidiennes—il est également amplifié par les médias et l’industrie du divertissement. Hollywood, souvent accusé de promouvoir un idéal eurocentré de beauté, continue de privilégier les actrices noires à la peau claire pour les rôles principaux, laissant peu de place aux femmes à la peau sombre.

Zoe Saldaña au Festival international du film de Toronto 2024.

En 2016, la controverse autour de Zoe Saldana interprétant Nina Simone a mis en lumière ces dynamiques. Non seulement Saldana est naturellement plus claire que Simone, mais elle a été maquée pour assombrir artificiellement sa peau—un choix qui a été largement critiqué comme une forme de « blackface » moderne. Pendant ce temps, des talents comme Viola Davis ou Leslie Jones luttent contre les stéréotypes qui limitent leurs opportunités professionnelles.

Viola Davis au Comic-Con de San Diego en 2016.

Ce phénomène n’est pas limité aux femmes. Les hommes noirs à la peau sombre sont souvent cantonnés à des rôles d’émissaires de la violence ou de l’intimidation, tandis que leurs homologues à la peau plus claire sont présentés comme des héros ou des figures romantiques. Ces choix créent un cycle où les préjugés sont reproduits, consolidés et diffusés à grande échelle.

Un problème global—pas seulement africain

Bien que le colorisme ait des racines profondes dans les communautés noires, il n’est pas limité à celles-ci. En Asie du Sud et en Asie de l’Est, la peau claire est souvent perçue comme un signe de noblesse et de richesse, tandis que la peau foncée est associée aux travailleurs des champs. En Inde, l’industrie des produits blanchissants est en plein essor, alimentée par des publicités qui promettent un mariage réussi ou un emploi rémunérateur grâce à une peau plus claire.

« La Rédemption de Cham », Modesto Brocos Gómez, 1895. Une famille brésilienne dont chaque génération devient plus « blanche » (grand-mère noire, mère mulâtre et bébé blanc).

Dans les Caraïbes et l’Amérique latine, des phrases comme « mejorar la raza » (améliorer la race) traduisent une obsession culturelle pour l’éclaircissement générationnel. Cette dynamique est souvent le reflet de l’histoire coloniale et du métissage imposé par les colons européens, qui valorisaient les traits européens tout en rabaissant les traits africains et indigènes.

Le rôle des médias et de la société

Les normes de beauté européennes, souvent renforcées par les médias mondiaux, jouent un rôle central dans la perpétuation du colorisme. Des marques internationales de cosmiques aux plateformes de réseaux sociaux, le message sous-jacent reste clair : une peau plus claire est plus désirable. Ce message est si omniprésent que même les enfants en sont affectés.

L’expérience emblématique de Kenneth et Mamie Clark sur les poupées dans les années 1940, où des enfants noirs préféraient des poupées blanches à leurs homologues noires, révèle à quel point ces préjugés sont internalisés tôt. Aujourd’hui encore, des enquêtes similaires montrent que les jeunes filles préfèrent souvent des modèles de beauté plus européens.

Combattre le colorisme

La peinture de genre Fascinação a été créée par le peintre Pedro Peres en 1904. La scène montre les différences raciales dans la construction des normes de beauté dans la société brésilienne.

Alors, comment change-t-on un système qui valorise la peau claire tout en marginalisant la peau foncée ? Voici quelques pistes pour éveiller les consciences et amorcer un changement :

  1. Représentation diversifiée Les médias doivent s’engager à représenter une diversité authentique de tons de peau. C’est l’une des raisons pour lesquelles des figures comme Lupita Nyong’o sont si importantes—elles redéfinissent ce qui est considéré comme beau.
  2. Éducation historique Enseigner l’histoire du colorisme dans les écoles peut aider à déconstruire les préjugés chez les jeunes. Comprendre d’où viennent ces normes aide à en reconnaître les absurdités.
  3. Normes de beauté inclusives Les industries de la mode et de la beauté doivent cesser de valoriser un seul type de beauté. La campagne « Fenty Beauty » de Rihanna est un exemple inspirant d’une marque qui embrasse tous les tons de peau.
  4. Changements culturels internes Les communautés doivent s’attaquer à leurs propres préjugés. Il est essentiel de dénoncer les pratiques discriminatoires telles que le « paper bag test » et d’élever des discussions sur la valeur inhérente de chaque nuance.

Une beauté réappropriée

Le combat contre le colorisme est autant une lutte pour l’égalité qu’une quête de dignité. Il ne s’agit pas simplement de corriger des préjugés—il s’agit de créer un monde où toutes les nuances sont non seulement acceptées, mais célébrées.

Chaque visage, chaque ton, chaque texture raconte une histoire unique. En rejetant les hiérarchies destructrices et en élevant nos voix collectives, nous pouvons redéfinir la beauté, non pas comme une norme à atteindre, mais comme une mosaïque vibrante et inclusive. La peau, après tout, n’est pas seulement une enveloppe—elle est une preuve vivante de résilience, d’héritage et de possibilités infinies.

Mayotte : Les cris du cyclone et la colère coloniale

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Cyclone à Mayotte : Emmanuel Macron face à la colère des sinistrés, un héritage colonial sous les décombres. Découvrez pourquoi cette crise dépasse la simple catastrophe naturelle.

Mayotte, terre d’une beauté déchirante, est aujourd’hui une scène de désolation après le passage du cyclone Chido. Mais ce n’est pas seulement la force implacable des vents qui a mis à nu les fragilités de ce territoire, c’est aussi la tempête sociale et politique qui l’agite depuis des décennies. Le cyclone a emporté des toits, détruit des vies, mais il a surtout révélé les failles béantes d’un système colonial qui refuse de dire son nom.

La gifle coloniale d’Emmanuel Macron

Face à des sinistrés désespérés, Emmanuel Macron a laissé exploser sa frustration :

« Vous êtes contents d’être en France ! Si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ! »

Ces mots résonnent comme une gifle, un rappel brutal que la gratitude est la seule réponse attendue des territoires sous domination française. Mayotte, département d’outre-mer, reste perçue comme une obligation administrative, un fardeau à gérer avec condescendance, plutôt qu’un espace habité par des êtres humains méritant respect et dignité.

Ces propos illustrent une vérité crue : la France officielle ne voit dans ses « DOM-TOM » qu’un prolongement géographique utile pour son influence stratégique, mais elle n’y reconnaît pas de citoyens à part entière. Les Mahorais ne peuvent que quémander, jamais exiger.

Mayotte : un miroir des contradictions françaises

Mayotte, arrachée à l’Union des Comores en 1976 par un référendum contesté, incarne la persistance d’une politique coloniale déguisée. En refusant de se départir de Mayotte, la France a consolidé son contrôle sur une région stratégique de l’océan Indien, tout en exportant un modèle économique et social basé sur la dépendance.

Ce département, pourtant présenté comme « français », est un des plus pauvres de la République. Son réseau d’infrastructures est vétuste, son système de santé débordé, et son tissu social miné par des tensions liées à l’immigration et à une misère généralisée. Ce cyclone n’a pas créé ces failles : il a simplement révélé leur ampleur.

Les dégâts du mépris : entre néocolonialisme et marginalisation

Sur l’île de Mayotte, le 17 décembre 2024, après le passage du cyclone Chido sur l’archipel. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Quand Emmanuel Macron affirme qu’il n’y a « pas un endroit dans l’océan Indien où on aide autant les gens », il perpétue une narration paternaliste selon laquelle la France est le sauveur des territoires qu’elle domine. Ce discours masque une réalité plus complexe : si Mayotte est « aidée », c’est parce qu’elle est d’abord exploitée.

Les richesses maritimes et stratégiques de l’île nourrissent une France qui, en retour, impose un système de dépendance. Les fonds publics investis à Mayotte ne sont pas un acte de charité, mais un outil de contrôle. La véritable solidarité, celle qui émancipe et respecte, est absente.

Le cyclone Chido : un symbole de l’urgence panafricaine

Le bidonville de Kawéni, à Mayotte, le 19 décembre 2024.  MORGAN FACHE / DIVERGENCE POUR « LE MONDE ».

Le cyclone Chido, bien que naturel, doit être interprété dans un contexte plus large. Les catastrophes climatiques frappent toujours plus durement les peuples les plus marginalisés. Ce désastre illustre aussi la nécessité pour les nations africaines, y compris les territoires sous domination française, de s’unir pour bâtir des systèmes résilients et indépendants.

La France a prouvé son incapacité à protéger réellement Mayotte. Les solutions, à long terme, ne viendront pas de Paris, mais d’une mobilisation régionale et panafricaine. L’océan Indien n’est pas qu’un arrière-cour française : il est un espace où des solutions africaines doivent émerger.

Rebâtir : Mais pour qui et avec quel projet ?

Le président français Emmanuel Macron en déplacement à Mayotte, ici à proximité de l’hôpital de Mamoudzou, après le passage du cyclone Chido, jeudi 19 décembre 2024. - L.Marin/AFP

Macron a promis une « loi spéciale » pour reconstruire Mayotte. Mais cette promesse soulève une question essentielle : pour qui cette reconstruction sera-t-elle pensée ? Sera-t-elle pour les Mahorais eux-mêmes, ou pour maintenir un contrôle colonial déguisé ? L’histoire récente montre que les projets imposés depuis Paris servent rarement les intérêts des populations locales.

Une reconstruction véritablement émancipatrice devrait passer par un transfert de pouvoir. Mayotte doit être équipée pour décider elle-même de son avenir, au lieu d’attendre des solutions imposées depuis l’Élysée. Cela nécessite de rompre avec une logique coloniale qui perpétue l’assistanat au détriment de l’autonomie.

Mayotte, une leçon pour l’Afrique et sa diaspora

Carte topographique de Mayotte en français.

Mayotte, comme tant d’autres territoires d’outre-mer, incarne le défi plus large de l’Afrique et de sa diaspora : comment se libérer d’un système mondial qui perpétue domination et dépendance ? La réponse réside dans la solidarité panafricaine, dans la reconnaissance que les luttes des Mahorais, des Réunionnais, des Antillais, et des Africains continentaux sont intimement liées.

Pour cela, il faut une réappropriation de notre narration. Ce n’est pas à Macron, ni à Paris, de dire ce que Mayotte représente. C’est aux Mahorais eux-mêmes, épaulés par leurs frères et sœurs africains, de redéfinir leur identité et leur avenir.

Mayotte doit se lever !

La colère de Macron, bien qu’indigne, est révélatrice. Elle montre que le pouvoir central est déstabilisé face à une population qui ose demander des comptes. Mayotte ne doit pas se contenter de survivre sous les décombres du cyclone Chido. Elle doit se lever, réclamer son autonomie, et revendiquer une place dans un projet panafricain plus large.

Car au-delà des vents et des pluies, ce qui menace Mayotte, c’est un système mondial qui refuse de voir la dignité des peuples africains. Ce système, Mayotte peut commencer à le renverser. Mais pour cela, il faut du courage, de l’unité et une vision claire d’un avenir libéré de toutes les chaînes.

Avec Atelier Botini et l’Ivoirien Karl Kouakou, les bijoux pour hommes ne sont plus accessoire

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Fondée par l’Ivoirien Karl Kouakou, Atelier Botini jette les projecteurs sur les poignets des hommes ; ornés de ses bijoux.

Ce samedi 21 décembre 2024, et ce jusqu’au dimanche 22 décembre, les amoureux des bijoux pour hommes auront l’embarras du choix avec Atelier Botini. Comme il y a quelques semaines de cela…

Ce samedi 24 août 2024, le soleil est déjà couché quand les amoureux de bijoux et autres retardataires retrouvent à la Galerie Diga, située à Cocody, quartier généralement huppé d’Abidjan Nord, pour discuter/s’affaire/acheter des accessoires de la marque fondée par l’Ivoirien Karl Kouakou : Atelier Botini.

Avec Atelier Botini et l'Ivoirien Karl Kouakou, les bijoux pour hommes ne sont plus accessoire

Courant littéralement à gauche et à droite, sous la nuit étoilée, pour superviser puis délivrer en personne l’accessoire, mais aussi faire le point à mi-chemin, le jeune homme en question n’oublie pas pour autant de taper la discute avec des acteurs, venus le soutenir, de l’industrie musicale ; son second amour après la mode pour le co-fondateur, Fred Kadio, du média pédagogique et piquant : Salivoire. Mais le premier amour, pour celui qui est « né en Côte d’Ivoire et y a eu une enfance normale », c’est particulièrement la mode. Rencontre.

ATELIER BOTINI, C’EST L’HISTOIRE D’UN IVOIRIEN QUI AIMAIT BIEN S’HABILLER

« […] J’ai toujours aimé bien m’habiller. Je pense que tout ivoirien, des sourires étouffés dans la voix, a ce goût pour bien se vêtir. Toujours être bien habillé. De façon naturelle, j’ai toujours aimé ça. » 

Monture noire, tee-shirt noir, mais pantalon noir et chaussures noires, le jeune homme déploie du noir en veux-tu, en voilà. Avec cette barbe qu’il a laissée jeter son dévolu sur ses joues depuis un certain moment maintenant. 

Dans la galerie d’Ivoire Trace Center, situé également à Cocody et nouvel endroit branché pour jeunes cadres dynamiques, qui à la pause descendent de la salle de marché d’une célèbre banque française ou d’un cabinet d’audit très connu également pour se restaurer, le style de ce fan de Rap en général et de Booba en particulier est facilement remarquable. 

« Le Rap m’a éveillé au racisme. », reconnaîtra-t-il plus tard dans cette interview qui a eu lieu le vendredi 16 août 2024. Mais pour l’heure, le trentenaire déroule le fil de sa vie.

UN ETUDIANT QUI DÉBARQUE AU MAROC

Sa vie l’a menée au Maroc et Casablanca plus précisément. L’adolescent y débarque tout seul. 

Et forcément, comme la plupart des pré-adultes, longtemps surveillés de près par de stricts parents aimants, il mène la vie de Lougah, la Dolce Vita, sinon quelle vie.

« Je pense que c’est normal [de faire des mauvais choix ; NDLR]. Ça fait partie du processus. », le sourire aux lèvres.

Obligeant d’assumer tout seul comme un grand garçon à Casablanca, le jeune homme se retrouve à développer malgré lui un super pouvoir : la fibre entrepreneuriale. 

AU COMMENCEMENT ÉTAIT L’ENTREPRENEUR

« Je dois apprendre à faire de l’argent. », se dit alors celui qui est momentanément privé de virement permanent irrévocable. 

Le virement permanent irrévocable est aux jeunes étudiants étrangers, partis pour remplir leur cerveau de nouvelles notions et leur curriculum vitae de jolis diplômes clinquants, ce que le temps mort est aux apprentis-nageurs, jetés sans ménagement dans l’eau par les Sapeurs-Pompiers du Plateau : une bouffée d’oxygène.

Privé de cette ressource financière, de cet argent de poche, le désargenté temporaire multiplie les réflexions en lisant beaucoup sur le sujet et trouve des solutions.

Ce sera ses amis, son réseau. 

« Comme je venais « d’un milieu aisé« , j’ai plein de connaissances qui ont des fonds. Je me suis demandé :  » Qu’est-ce que je peux leur vendre ?  » Et j’ai commencé à trouver des appartements pour eux à Casablanca, à me faire plein d’argent. Et je me suis trouvé. »

« J’ai envie d’être entrepreneur. », lâche-t-il ému à cette période où il a d’ailleurs vécu un lourd goumin.

Si le jeune chef de sa petite entreprise enchaîne les (bonnes) décisions entrepreneuriales, à l’école, il enchaîne les heures d’absence à l’école. 

Nonobstant cet absentéisme, il décroche sa Licence en finances. 

« J’avais du mal à me réveiller le matin. C’est l’hiver, il fait froid. »

Dernier d’une famille de cinq, où « Tout le monde est carriériste. », le benjamin de la famille reprend progressivement attache avec ses parents, notamment sa mère « rassurée parce qu’elle a compris que je ne faisais pas n’importe quoi. »

Sûr de lui, le dernier des Kouakou impose son choix.

« Je fais un Master en entrepreneuriat ou je ne vais plus à l’école. » 

Venu dans des conditions particulières, après que son école d’experts comptables ait été un des nombreux bâtiments touchés par la guerre civile de 2011, le vingtenaire tient tête à ses parents. 

« Je suis borné. », reconnaît-il facilement. 

Finalement, les négociations aboutissent : c’est un oui pour le Master qu’il voulait soumis à certaines conditions : paiement de l’école et argent de poche réduit au strict minimum pour éviter toute nouvelle mésaventure, qu’il soit tenté par le diable.

Tentés, ceux qui arpentent la galerie de l’Ivoire Trade Center le sont. 

Entre mets africains revisités juste ce qu’il faut pour ne pas être trop sophistiqués et les traditionnelles pizzas cuites au feu de bois, ou encore ces hamburgers frites, qu’une jeune femme qui n’a pourtant pas faim finira par manger, on se croirait sur l’île de la Tentation. Karl Kouakou est descendu du train depuis.

ATELIER BOTINI OU LA MISSION (IM)POSSIBLE

Avec Atelier Botini et l'Ivoirien Karl Kouakou, les bijoux pour hommes ne sont plus accessoire

Des histoires en veux-tu, en voilà, l’interviewé tout de noir vêtu, au débit régulier, avec cette voix audible à souhait, en a à la pelle. Alors pour bien les raconter, il pioche facilement dans sa mémoire. Extrait. 

« Je suis allé chez une amie, qui faisait des écharpes. Et je lui ai dit :  » Mais on peut vendre ça ? » […] On va appeler ça Botini Scarf. »

Anticipant la question sur l’origine de ce drôle de nom, tel un web-humoriste qui se régale à l’avance de la chute de sa blague, l’e

« […] Tu sais je me suis toujours dit qu’il y a des noms qui ont connotation à réussir, qui font que tu vas réussir. Par exemple, il n’y a pas 10 000 Didier Drogba. Je trouvais que Karl Kouakou, c’était un peu commun. Et quand j’ai entendu : Laurent Botini, je me suis dit je m’appelle comme ça à partir d’aujourd’hui. »

À partir de cet instant précis, tous les business que le jeune homme prêt-à-porter un nouveau patronyme auront ce Botini dans leur naming

D’abord Botini Scarf, « Où tout ce que j’apprends à l’école, j’essaie d’appliquer [sur la marque, NDLR] », en décembre 2014.

« Je voulais vraiment apprendre comment être entrepreneur, comment on monte un business, on le développe. », se rappelle celui qui fait alors un Master Entrepreneuriat Développement International. 

LA RELIGION, L’OPIUM DES ENTREPRENEURS

Le xylophone – joué par un amateur d’instrument de musique – et les conversations en fond sonore s’entremêlent au point de se mêler de ceux qui ne les regardent pas. 

« Je questionne beaucoup ma spiritualité, continuant à dérouler ses aventures. Et je tombe sur une religion qui me fait comprendre qu’on a tous une mission sur Terre. »

S’appuyant sur les premières bases de sa mission, il continue son éveil spirituel et l’explique mieux encore : 

« Je rentre dedans [dans Botini] parce que c’est une démarche spirituelle. J’ai l’impression que je suis né pour ça, j’ai un don naturel pour ça [lancer et développer des entreprises, NDLR]. »

Emballés et pesés, ses mots pourtant débités rapidement sentent la spiritualité et la sauge qu’on fait brûler son espace et son temps. 

« La spiritualité, ce sont des croyances, et non des certitudes. », rectifie-t-il 

« J’ai vécu des injustices et je suis né avec une certaine sensibilité à l’injustice [en tant que dernier d’une famille qui n’a pas droit à la parole en Afrique, NDLR]», complète-t-il. 

L’ex-enfant gâté « vivait mal le fait que j’étais smart et qu’on n’écoutait pas ce que j’avais à dire. »

Des choses à dire, Karl Kouakou en a. Les feuilles blanches noircies depuis une bonne vingtaine de minutes maintenant peuvent rendre témoignage. 

BOOBA, SON GENTIL OURSON

« Le Rap que j’ai écouté m’a éveillé au racisme.», mentionne ce fan de Kery James et surtout de Booba. Sa couleur de peau, noire, ce sont les autres qui la lui font remarquer avec le traitement injuste qu’il subit.

Mais plutôt que s’attarder sur un sujet douloureux, cette ex-victime botte en touche et poursuit. 

Et la troisième et dernière injustice provient de cette rupture parce que : « Je n’étais pas peul. » La mère de sa copine de l’époque s’est opposée à la poursuite de leur relation sous prétexte qu’il ne l’était pas. Comme quoi, parfois il faut malheureusement peu. 

« Ma mission de vie est sur ça : combattre les injustices. », frappant sur la table avec son poignet fermé puis renversé. 

AVEC ATELIER BOTINI ET L’IVOIRIEN KARL KOUAKOU, LES BIJOUX POUR HOMMES NE SONT PLUS ACCESSOIRE

Avec Atelier Botini et l'Ivoirien Karl Kouakou, les bijoux pour hommes ne sont plus accessoire

« Quand je lance ma marque [Atelier Botini, NDLR], j’ai cette dimension sociale. […] Je reste [au Maroc, NDLR] pour montrer aussi le bon exemple. Je me sens comme un « prophète », plaisantant sur la dimension christique des entrepreneurs appelés à faire des miracles avec peu. »

Dire que les débuts d’Atelier Botini n’ont pas été évidents est un doux euphémisme.

« Y a longtemps qu’on fait de très bons chiffres mais je ne me sentais pas prêt [à faire des ventes à Abidjan, NDLR] ».

Les trente euros avec lesquels ils ont commencé pour acheter de la laine d’abord pour Botini Scarf ont depuis été amortis et pas qu’un peu après la vente des écharpes « à tous les gens de l’école qui m’aimaient bien. » Résultat : 1 000 euros dans les caisses.

L’hiver finissant, le changement d’activité s’impose aussi naturellement que celui d’heure. 

Des écharpes en laine, Karl et ses acolytes passent d’abord aux colliers pour femmes puis aux bracelets pour hommes « qu’il avait du mal à trouver. ».

Ce problème devient une solution. Vient l’étape de la mobilisation des personnes qui ont tous une aptitude comme Sinja qui sait enfiler des perles ou son pote créatif qui avait fait l’INSAAC. 

« J’ai un magnétisme plus fort sur des gens qui croient en moi. Dans mon cercle, on m’a toujours apprécié. J’arrive toujours à convaincre. », expliquant comment il arrive à convaincre les gens.

Deuxième d’un concours de Rap, appelé Faya Flow, vendeur de tickets, l’ex-rappeur sourit un peu/beaucoup/souvent en repensant à ces mille et une vies qu’il a vécues, à ces premiers couacs dans cette aventure. Comme cette première commande faite par un grande multinationale, Unilever Maroc en l’occurrence, les péripéties pour ouvrir les boutiques.

« La boutique me fait exister. », reconnaît-il sans pour autant entrer dans les chiffres.

Si les affaires sont bonnes, c’est sans aucun doute par qu’il propose des bracelets et des montres, de qualité, à des prix raisonnables : 30 à 40 euros pour les premiers, 100 à 150 euros pour les seconds. Et même quand l’inspiration n’y est peut-être plus, qu’il veut baisser les bras, il continue parce que : « L’univers ne me laisse pas abandonner. »

Aujourd’hui, le jeune entrepreneur soutenu progressivement par les siens a le sourire, parce qu’il n’ a pas abandonné, à quelques heures seulement de cette vente privée qui aura lieu une nouvelle fois à la Galerie Diga du 21 au 22 décembre prochain. Avis aux retardataires : allez-y.

CirkAfrika, une célébration éblouissante de l’âme africaine sous la coupole du Cirque Phénix

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Quand le cirque célèbre l’Afrique, CirkAfrika devient une fresque inoubliable, mêlant traditions, modernité et prouesses spectaculaires. Depuis sa création en 2012, cette saga circassienne du Cirque Phénix a conquis plus de 1,5 million de spectateurs à travers le monde. En 2024, elle revient avec une nouvelle édition grandiose, hommage vibrant à la richesse culturelle et à l’énergie inépuisable du continent africain.

L’excellence artistique des Étoiles du Cirque d’Éthiopie

Sur scène, 40 artistes exceptionnels, issus des Étoiles du Cirque d’Éthiopie, repoussent les limites de l’art circassien. Entre pyramides humaines vertigineuses, acrobaties aériennes et numéros de haute voltige, chaque performance célèbre la fusion entre héritages ancestraux et innovation artistique. Le numéro de bascule icarienne, récompensé par la médaille d’or au Festival Mondial du Cirque de Demain, est le clou d’un spectacle qui coupe le souffle à chaque instant.

Alain M. Pacherie, fondateur visionnaire du Cirque Phénix, souligne :

« Nous avons voulu partager un folklore sans folkloriser, rendre un hommage authentique aux cultures africaines avec des performances spectaculaires, des costumes somptueux et des lumières féériques, sans tomber dans la simplification ou le cliché. »

Une aventure humaine et culturelle

Cette édition témoigne de la montée en puissance du cirque africain, désormais reconnu parmi les meilleures écoles mondiales, aux côtés des prestigieux cirques de Pékin et Moscou. En seulement trois décennies, les artistes africains ont su imposer un style unique, énergique et profondément inspirant.

Précurseur d’un cirque éthique, le Cirque Phénix renonce depuis longtemps aux numéros avec animaux et propose à la place une parade de marionnettes géantes, émerveillant les spectateurs de tous âges. Une démarche qui s’accompagne d’un engagement pour l’accessibilité, avec des billets à tarifs réduits pour permettre aux familles modestes de découvrir cette féerie artistique.

Un événement déjà plébiscité

Avec 300 000 billets vendus avant même son lancement, CirkAfrika est l’événement incontournable de la saison. Les critiques saluent unanimement un spectacle « immersif et bouleversant » qui transcende le divertissement pour offrir un véritable voyage émotionnel.

La journaliste Eva Sauphie (Jeune Afrique) écrit :

« CirkAfrika est une fresque épique qui témoigne de l’extraordinaire résilience et créativité du continent africain. Chaque numéro transporte le spectateur dans un voyage émotionnel puissant. »

Un rendez-vous à ne pas manquer

Du 23 novembre 2024 au 12 janvier 2025, Paris sera le théâtre de cette célébration unique sous la majestueuse coupole du Cirque Phénix. La tournée dans les plus grands Zéniths de France en 2025 promet de prolonger cette expérience magique auprès d’un public toujours plus large.

Réservez dès maintenant vos places pour ce spectacle qui sublime l’âme africaine, repousse les limites de l’art circassien et vous promet un voyage inoubliable au cœur d’une performance humaine exceptionnelle.

Jean-Pierre Seck, l’homme de l’ombre qui a changé le rap français

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Jean-Pierre Seck, producteur visionnaire et architecte du rap français, a marqué l’histoire du hip-hop avec des classiques comme Mauvais Œil et Temps Mort. Découvrez le portrait d’un bâtisseur qui a redéfini les codes de l’industrie musicale indépendante.

Le rap français, cet univers brut et impitoyable, regorge de figures légendaires. Parmi elles, certaines brillent sous les projecteurs tandis que d’autres préfèrent l’ombre, où elles façonnent les fondations du mouvement. Jean-Pierre Seck appartient à cette deuxième catégorie. Producteur, journaliste, éditeur et visionnaire, il a marqué au fer rouge l’histoire du rap hexagonal. Retour sur le parcours d’un homme dont le talent et l’audace ont contribué à ériger des monuments comme Lunatic ou Booba, tout en laissant une empreinte indélébile sur la culture urbaine.

L’ascension d’un passionné

Né à Paris en février 1973, Jean-Pierre Seck commence à écrire sa légende en rejoignant le magazine L’Affiche en 1995. Étudiant en commerce, il entre dans le game par la petite porte, mais avec une passion dévorante pour le hip-hop. Sa rubrique « Underground Parisien » devient rapidement le tremplin de talents comme Diam’s, Rohff, Oxmo Puccino ou Kery James. En 1998, il devient rédacteur en chef adjoint du magazine, une position qui lui permet d’affiner sa plume et d’élargir son influence.

En parallèle, Jean-Pierre co-anime l’émission Sang d’encre sur Générations 88.2 FM. Dans ce talk-show, il décrypte l’actualité rap avec un regard incisif, loin des clichés et des concessions. C’est à cette époque qu’il commence à bâtir son réseau et à poser les bases de son futur rôle de producteur.

Le label 45 Scientific : Une révolution indépendante

L’an 2000 marque un tournant décisif dans la carrière de Jean-Pierre Seck. Avec ses acolytes Ali, Geraldo et Booba, il cofonde le label indépendant 45 Scientific, un véritable OVNI dans l’industrie musicale française. Leur premier coup d’éclat ? Mauvais Œil, l’album légendaire de Lunatic.

Avec des titres comme Pas l’temps pour les regrets ou Le silence n’est pas un oubli, cet opus redéfinit les codes du rap français. La rue s’y reconnaît, les critiques s’inclinent, et l’album décroche un disque d’or en indépendant, un exploit pour l’époque.

Jean-Pierre n’est pas qu’un simple producteur. Il est un architecte, un stratège. Sous son impulsion, Temps Mort, le premier album solo de Booba, voit le jour en 2002. Là encore, le succès est au rendez-vous avec des ventes qui dépassent les 200 000 exemplaires. Mais au-delà des chiffres, c’est l’impact culturel de ces projets qui frappe.

45 Scientific incarne l’indépendance, la résistance à un système musical souvent réfractaire à la culture urbaine. Avec une distribution assurée par BMG mais une liberté totale sur le contenu, Jean-Pierre et son équipe montrent que le rap peut prospérer sans compromis.

Une vision, des conflits

Le succès n’est jamais simple. Si 45 Scientific est une machine à classiques, elle est aussi le théâtre de tensions internes. La relation entre Booba et le reste de l’équipe se dégrade progressivement. En 2003, le rappeur de Boulogne quitte le label, laissant derrière lui une guerre médiatique. Jean-Pierre Seck et Ali continuent à défendre leur vision avec des projets comme Chaos et Harmonie d’Ali ou les compilations Sang d’encre. Mais l’absence de Booba, désormais une superstar, pèse lourd sur le label.

En 2006, l’aventure 45 Scientific s’achève pour Jean-Pierre, qui quitte le navire. Loin de se laisser abattre, il rebondit avec la création d’Allmade Records, un label innovant couplé à une web TV et une webradio. Toujours en avance sur son temps, il développe des talents comme Black Kent, prouvant une fois de plus sa capacité à repérer les étoiles montantes.

Un narrateur de l’histoire du rap

Jean-Pierre Seck n’est pas seulement un homme de labels. Il est aussi un conteur, un historien du rap. En 2014, il co-crée l’émission On Refait le Rap, un talk-show présenté par Olivier Cachin. Avec des coanimateurs comme Mouloud Achour et Sear, il offre une analyse adulte et nuancée du hip-hop français et américain. À travers des débats, des rétrospectives et des documentaires comme Hip Hop Stories, Jean-Pierre perpétue son rôle de passeur de mémoire.

Un héritage intact

Aujourd’hui, Jean-Pierre Seck reste une figure incontournable du rap français. Son parcours incarne l’indépendance, l’audace et l’amour du hip-hop. De Mauvais Œil à On Refait le Rap, il a toujours cherché à élever cette culture, à la porter vers des sommets souvent inaccessibles. Pour lui, le rap est plus qu’une musique. C’est une voix, un cri, une revendication.

Dans une industrie où les valeurs sont souvent sacrifiées sur l’autel du succès commercial, Jean-Pierre Seck est resté fidèle à ses principes. Il est la preuve vivante qu’il est possible de réussir sans trahir, d’innover sans se vendre. Et si le rap français continue de briller, c’est en partie grâce à des hommes comme lui, des bâtisseurs silencieux mais essentiels.

Alors que le hip-hop fête ses cinquante ans, il est temps de rendre hommage à ceux qui ont façonné son histoire. Et Jean-Pierre Seck, avec son parcours unique, mérite sa place parmi les grands.

DJ Kawest : « Hybride », l’album qui redéfinit les frontières musicales

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Découvrez DJ Kawest et son premier album ‘Hybride’, un chef-d’œuvre musical qui fusionne les cultures africaines, caribéennes et urbaines. L’artiste parisien redéfinit les frontières musicales avec des collaborations époustouflantes et des rythmes inoubliables.

DJ Kawest, le pont musical entre les Caraïbes et l’Afrique

DJ Kawest : "Hybride", l'album qui redéfinit les frontières musicales

Le 6 décembre 2024 marque une date importante dans l’industrie musicale française. DJ Kawest, l’étoile montante des platines, dévoile Hybride, son tout premier album, une œuvre qui célèbre la diversité culturelle et met en lumière ses multiples influences. Cet artiste d’origine guadeloupéenne, déjà connu pour ses remix devenus viraux et ses performances inégalées sur la scène parisienne, livre ici un projet ambitieux, à la croisée des rythmes africains, caribéens et urbains.

Fils de musiciens, DJ Kawest baigne dans la musique depuis son enfance. Initié aux percussions par son père dès l’âge de 5 ans, il développe un amour précoce pour les rythmes complexes et les sonorités vibrantes. Ce bagage culturel unique se reflète dans Hybride, où chaque morceau est imprégné d’un métissage musical assumé. Cet album est une ode à ses racines guadeloupéennes et à son ouverture sur le monde, un équilibre subtil entre tradition et modernité.

DJ Kawest : "Hybride", l'album qui redéfinit les frontières musicales

L’une des forces de Hybride réside dans son impressionnante liste de collaborations. L’album réunit des artistes tels que Gaz Mawete, Kim, Joé Dwèt Filé, Bramsito, et bien d’autres. Chaque contribution apporte une touche unique à ce projet riche en textures sonores. Le titre phare Elle veut, en featuring avec Innoss’B, s’impose comme un véritable bijou, illustré par un clip tourné au Congo qui célèbre l’héritage africain tout en proposant une esthétique moderne et captivante.

Avec Hybride, DJ Kawest ne se contente pas de mélanger les genres : il construit des ponts entre les cultures. L’album navigue habilement entre les rythmes enivrants du zouk, les vibrations afrobeats et les mélodies urbaines, offrant une expérience auditive à la fois riche et cohérente. Ce métissage musical illustre la vision de Kawest : utiliser la musique comme un langage universel pour raconter des histoires et rassembler les gens.

Avant la sortie de Hybride, DJ Kawest s’était déjà imposé comme une figure incontournable de la scène musicale parisienne. De ses débuts en tant que DJ résident aux soirées Brown Sugar à son concert complet à La Cigale, il a su conquérir un public fidèle. Ses remix de titres populaires comme Last Last de Burna Boy ou Love Nwantiti de CKay ont également fait sensation sur TikTok, renforçant son statut de phénomène musical. Et l’année 2025 marque une nouvelle étape avec son concert à l’Olympia, où il présentera son album au public.

Pourquoi écouter « Hybride » ?

  1. Un mélange de genres unique : Hybride transcende les frontières musicales, proposant un savant équilibre entre sonorités africaines, caribéennes et urbaines.
  2. Des collaborations éclectiques : Avec des artistes issus de différentes scènes musicales, l’album offre une diversité sonore qui saura plaire à un large public.
  3. Une authenticité rare : Kawest puise dans ses racines pour proposer une musique sincère, qui résonne autant par ses rythmes que par ses messages.
  4. Une expérience visuelle : Le clip de Elle veut, tourné au Congo, incarne parfaitement l’essence de l’album : un hommage aux cultures africaines et une célébration de leur influence mondiale.
  5. Un projet visionnaire : Plus qu’un album, Hybride est un manifeste artistique qui illustre le pouvoir de la musique à rassembler les cultures et à raconter des histoires universelles.

Avec Hybride, DJ Kawest affirme son ambition : devenir un acteur majeur de la scène musicale mondiale tout en restant fidèle à ses racines. Cet album est une invitation à célébrer la diversité, à explorer de nouveaux horizons musicaux et à se laisser emporter par des rythmes qui parlent au cœur.

Disponible depuis le 6 décembre 2024 sur toutes les plateformes, Hybride est bien plus qu’un simple album. C’est une expérience musicale qui promet de marquer les esprits et de redéfinir les codes de l’industrie. Alors, laissez-vous emporter par l’univers de DJ Kawest et découvrez ce mélange envoûtant de cultures et de sonorités.

DJ Kawest : "Hybride", l'album qui redéfinit les frontières musicales

Les Enfants de la Diaspora, un cri poétique pour une génération en quête d’identité

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À travers Les Enfants de la Diaspora, Sabrina Onana, jeune réalisatrice italo-camerounaise, offre une œuvre poignante et visuellement saisissante sur la quête identitaire des Afro-descendants en Europe. Ce docu-fiction intime et engagé invite à la réconciliation des mémoires et célèbre l’art comme outil de guérison et de dialogue intergénérationnel.

Dans le silence feutré d’une salle de projection parisienne, une lumière douce éclaire un écran qui s’anime au rythme des réflexions profondes d’un enfant de la diaspora devenu adulte. Ce n’est pas un simple film que nous propose Sabrina Onana, réalisatrice italo-camerounaise et voix montante du cinéma engagé. Avec Les Enfants de la Diaspora, elle nous plonge dans un voyage intime et collectif, un miroir des tensions, des fiertés et des blessures qui façonnent l’âme afro-européenne. Ce docu-fiction de huit minutes transcende les frontières artistiques pour devenir un manifeste générationnel.

Une artiste au croisement des mondes

À seulement 26 ans, Sabrina Onana s’impose comme une figure incontournable du cinéma contemporain. Sociologue de formation et passionnée par l’image, elle navigue entre l’art, la recherche et la mode, avec sa marque Vêtue d’Art incarnant son désir de lier esthétique et narration. Mais c’est derrière la caméra que son génie s’exprime pleinement.

« J’aime écouter les histoires de vie des gens, les comprendre et les raconter. Ma formation philosophique et sociologique a aiguisé le goût déjà prononcé que j’avais pour l’étude de l’âme humaine d’une part, et l’analyse des phénomènes de société de l’autre. À travers mes documentaires, j’ai trouvé ma manière d’aborder des sujets intimes, actuels, historiques et politiques, de manière directe, frontale, mais aussi poétique et pédagogique, ce qui me permet d’articuler ensemble dimension artistique et conceptuelle. »

— Sabrina Onana

Ses précédents documentaires, Crossing the Color Line et Je suis noire, je suis belle, lui ont valu des distinctions prestigieuses aux festivals de Cannes, de Sya et d’Hamilton. Pourtant, Les Enfants de la Diaspora marque un tournant. Ce n’est plus seulement une exploration sociologique, c’est une invitation à ressentir, à guérir et à rêver.

Une œuvre miroir pour une jeunesse fracturée

Le film débute par le monologue intérieur d’un enfant de la diaspora devenu adulte. Ce voyage introspectif met en lumière un monde où les cicatrices du passé colonial côtoient les défis du présent. L’adulte se questionne : Qui suis-je ? Où est ma place ? Comment concilier mes racines africaines et mon quotidien européen ?

« Le voyage intérieur d’un enfant de la diaspora est à la fois psychique et culturel, intime et politique, subjectif et collectif. Je voulais le présenter au spectateur comme l’ouverture des entrailles d’un monde à part, quoique partagé, ayant ses fiertés et références, mais aussi ses cicatrices et blessures encore ouvertes. »

Onana ne se contente pas de raconter une histoire. Elle ouvre un espace pour que chaque spectateur puisse y inscrire sa propre quête identitaire. Les thèmes abordés résonnent avec une intensité rare : le poids de l’histoire, la double appartenance, et surtout, la nécessité d’une réconciliation entre les mémoires euro-africaines.

L’art comme outil de guérison

Dans Les Enfants de la Diaspora, passé, présent et futur s’entrelacent. Les images d’archives se mêlent aux scènes poétiques, créant un dialogue entre générations. Le film célèbre la résilience de la diaspora tout en dénonçant les fractures laissées par l’Histoire.

« Ce court-métrage est un hommage aux tirailleurs ainsi qu’à la diaspora africaine en France. L’objectif était également de mettre en lumière des événements historiques souvent tus, dissimulés, tels que le massacre de Thiaroye. Le 1er décembre dernier, le Sénégal a commémoré le 80e anniversaire de cet événement douloureux qui continue de peser sur nos consciences et de questionner notre histoire commune. Ce film s’inscrit dans un effort global — que je poursuis depuis des années à travers mon travail filmique — visant à encourager la jeunesse africaine et diasporique à se réapproprier son histoire et sa représentation. »

Une esthétique qui interpelle

Visuellement, Les Enfants de la Diaspora est un bijou. La photographie, signée par John Blow, capte les contrastes : l’ombre et la lumière, la douleur et l’espoir. Les couleurs chaudes rappellent les terres africaines, tandis que les tons plus froids évoquent le béton des cités européennes. La bande sonore, quant à elle, mélange chants traditionnels et spoken word, créant une immersion totale.

« L’esthétique de Sabrina Onana n’est pas gratuite. Chaque détail raconte une histoire. Chaque silence est une prise de position. »

— Critique, Festival de Cannes

Une jeunesse appelée à transcender ses racines

Les Enfants de la Diaspora, un cri poétique pour une génération en quête d'identité

Le message central du film est clair : la jeunesse afro-européenne ne doit pas seulement porter le poids du passé, elle doit aussi s’autoriser à rêver un futur. Sabrina Onana invite à une réinvention des identités, à la fois enracinée et ouverte.

« Nous sommes des arbres avec des racines profondes, mais nos branches doivent continuer à pousser, à explorer le ciel. »

— Sabrina Onana

Sabrina Onana, la visionnaire

Avec Les Enfants de la Diaspora, Sabrina Onana s’inscrit dans la lignée des grands cinéastes engagés. Mais elle apporte une voix singulière, celle d’une femme jeune, noire, européenne et africaine, capable de naviguer entre plusieurs mondes pour raconter l’indicible.

En parallèle de son travail cinématographique, Onana continue de développer sa marque Vêtue d’Art, qui célèbre la beauté de l’héritage afrodescendant à travers des créations uniques.

Un appel à l’action

Les Enfants de la Diaspora, un cri poétique pour une génération en quête d'identité

Les Enfants de la Diaspora n’est pas qu’un film, c’est un mouvement. Onana pousse ses spectateurs à agir : à s’éduquer, à se reconnecter à leurs racines, mais aussi à s’engager pour une société plus inclusive.

« Ce film n’est pas une fin en soi. C’est une porte ouverte pour des discussions, des réflexions et, je l’espère, des changements. »

Pourquoi il faut absolument voir Les Enfants de la Diaspora

  1. Un récit inédit : Jamais un film n’a abordé la diaspora avec autant de subtilité et de profondeur.
  2. Une réalisatrice visionnaire : Sabrina Onana redéfinit les codes du cinéma documentaire avec une esthétique unique.
  3. Un message universel : Bien au-delà des questions identitaires, le film touche à l’essence même de l’expérience humaine.
  4. Un impact sociétal : Ce film a le potentiel d’initier des conversations cruciales sur l’histoire, la mémoire et l’avenir.
  5. Une œuvre primée : Déjà salué dans plusieurs festivals, Les Enfants de la Diaspora s’annonce comme un incontournable.

Où voir le film

Les Enfants de la Diaspora sera projeté en avant-première au Cinéma Saint-André des Arts à Paris, avant de partir en tournée dans plusieurs villes européennes. Une diffusion internationale est également prévue, avec des sous-titres en plusieurs langues.

Tyler Perry, un cinéma qui éduque, inspire et émeut

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À travers son art et son ambition, Tyler Perry offre une plateforme puissante aux voix et récits afro-américains trop souvent ignorés.

Tyler Perry, le visionnaire qui réinvente Hollywood

À 55 ans, Tyler Perry n’est plus seulement un réalisateur ou un entrepreneur : il est une institution, un bâtisseur, une voix incontournable dans le paysage du cinéma noir américain. À la tête de Tyler Perry Studios, il a redéfini les règles du jeu dans une industrie qui, trop longtemps, a minimisé ou caricaturé les récits afro-américains. Retour sur le parcours d’un homme qui, par son génie créatif et sa résilience, a su imposer sa vision dans un Hollywood souvent hostile.

Des origines humbles à une force créative

Tyler Perry, un cinéma qui éduque, inspire et émeut

Né Emmitt Perry Jr. le 13 septembre 1969 à La Nouvelle-Orléans, Tyler Perry a grandi dans un environnement marqué par les abus et la pauvreté. Mais c’est dans l’écriture qu’il trouve une échappatoire. Inspiré par un épisode de The Oprah Winfrey Show, il commence à rédiger des lettres cathartiques qui deviendront la base de sa première pièce, I Know I’ve Been Changed. Malgré des débuts marqués par des échecs financiers, Perry persiste. Sa résilience finit par payer : en 1998, il conquiert le public afro-américain avec des récits sincères mêlant humour, foi et critique sociale.

Ce style hybride, alliant divertissement populaire et réflexion culturelle, devient la marque de fabrique de Tyler Perry. Madea, son personnage iconique, incarne cette dualité : drôle et brutale, elle est aussi une figure maternelle qui transmet des leçons de vie essentielles.

Un empire au service des récits noirs

Tyler Perry, un cinéma qui éduque, inspire et émeut

En 2006, Tyler Perry franchit une étape historique avec l’ouverture de Very Perry Productions, LLC à Atlanta. Installés sur un ancien terrain militaire, ces studios de 330 acres sont aujourd’hui parmi les plus grands des États-Unis, surpassant même ceux de Disney ou Warner Bros. Ce n’est pas qu’un lieu de production, c’est un symbole : celui de la souveraineté narrative afro-américaine.

En choisissant Atlanta, Perry revendique également un ancrage géographique et culturel fort, loin des centres traditionnels comme Los Angeles. Ses studios deviennent un espace où les récits noirs peuvent être racontés avec authenticité, sans compromis.

Le choix de Perry de nommer ses plateaux d’après des icônes noires comme Oprah Winfrey, Denzel Washington ou Spike Lee illustre son engagement envers la mémoire et la transmission. Ce lieu est autant une plateforme qu’un sanctuaire pour des talents noirs trop souvent marginalisés.

Un cinéma au service des femmes noires

Tyler Perry, un cinéma qui éduque, inspire et émeut
For Colored Girls (2010) | MUBI

Si le cinéma de Tyler Perry a souvent été critiqué pour ses stéréotypes, il a également été salué pour sa mise en avant des femmes noires. Films comme For Colored Girls ou Good Deeds explorent des thématiques rarement abordées dans le cinéma mainstream : les luttes internes, les traumatismes, mais aussi la résilience des femmes noires face à une société oppressante.

Perry ne se contente pas de raconter leurs histoires. Il leur donne les moyens de briller. Des actrices comme Taraji P. Henson, Kerry Washington ou Gabrielle Union ont trouvé en lui un allié prêt à investir dans des récits qui célèbrent leur humanité.

À travers des collaborations avec des figures comme Oprah Winfrey ou Viola Davis, Perry amplifie également l’impact de son cinéma. Ces femmes ne sont pas seulement des interprètes ; elles deviennent des partenaires dans la mission qu’il s’est donnée : démocratiser les récits noirs à Hollywood.

L’impact d’un entrepreneur visionnaire

Tyler Perry, un cinéma qui éduque, inspire et émeut
Photo par David Livingston/Getty Images

Tyler Perry est un homme d’affaires avisé. En 2011, Forbes le désigne comme l’homme le mieux payé d’Hollywood, avec des revenus de 130 millions de dollars. Mais ce succès financier ne repose pas uniquement sur ses films : il s’étend à la télévision, avec des séries à succès comme House of Payne ou The Haves and the Have Nots, qui battent des records d’audience sur OWN, la chaîne d’Oprah Winfrey.

Cette diversification témoigne de la vision de Perry : créer un écosystème où les récits noirs peuvent prospérer. En tant que scénariste prolifique (il écrit seul la majorité de ses scripts), réalisateur et producteur, il contrôle chaque aspect de ses œuvres. Cela lui permet de rester fidèle à sa vision, tout en répondant aux attentes de son public.

Mais Perry ne s’arrête pas là. Il investit également dans des initiatives philanthropiques, offrant des bourses aux jeunes et transformant ses studios en centres de tests COVID-19 pendant la pandémie. Il comprend que son succès ne signifie rien s’il ne peut pas l’utiliser pour élever sa communauté.

Un homme critiqué mais incontournable

Tyler Perry, un cinéma qui éduque, inspire et émeut
Tyler Perry. PARAMOUNT PICTURES

Le parcours de Tyler Perry n’a pas été exempt de controverses. Ses œuvres ont souvent été critiquées pour leur simplicité ou pour leur utilisation de stéréotypes. Spike Lee, par exemple, a qualifié son style de « coonerie et bouffonnerie ». Perry, cependant, répond à ces critiques avec pragmatisme :

« Je raconte des histoires pour mon public, pas pour les critiques. »

Et ce public est massif. Les films de Perry, bien qu’essentiellement diffusés aux États-Unis, ont généré plus de 660 millions de dollars au box-office. Ses personnages, bien que polarisants, résonnent profondément auprès des spectateurs noirs, qui se reconnaissent dans ces récits, souvent absents des productions hollywoodiennes traditionnelles.

L’héritage d’un bâtisseur

Avec The Six Triple Eight, Tyler Perry livre une œuvre d’une rare intensité, qui transcende le simple récit cinématographique pour devenir un véritable acte de mémoire collective. Ce long-métrage, inspiré de l’histoire du 6888e bataillon postal, le seul bataillon entièrement féminin et noir à avoir servi pendant la Seconde Guerre mondiale, s’inscrit dans la continuité de l’engagement de Perry à mettre en lumière des récits marginalisés. À travers cette histoire, il rappelle non seulement les sacrifices de ces héroïnes oubliées, mais il contribue également à redonner aux récits afro-américains leur place légitime dans le patrimoine culturel universel.

Dans une mise en scène saisissante et portée par des performances remarquables de Kerry Washington et Oprah Winfrey, The Six Triple Eight nous plonge au cœur de l’effort de guerre de ces femmes exceptionnelles. Loin des champs de bataille, elles ont combattu les préjugés raciaux et sexistes, tout en jouant un rôle crucial dans le maintien du moral des troupes alliées. Ce film est un hommage vibrant à leur courage et une leçon de résilience intemporelle.

The Six Triple Eight fera sa grande sortie en salles le 6 décembre 2024, avant de rejoindre la plateforme Netflix le 20 décembre 2024. Que vous soyez amateur de drames historiques, curieux de découvrir une page méconnue de l’histoire ou simplement admiratif de l’univers cinématographique de Tyler Perry, ce film est un rendez-vous à ne pas manquer.

Ne manquez pas cette occasion de vivre un moment de cinéma intense et inspirant, dans un cadre qui honore à la fois la mémoire des héroïnes noires de l’Histoire et le génie créatif d’un réalisateur hors du commun.

Références

  1. Hymel, Kevin M. WAC Corporal Lena Derriecott and the 6888th Central Postal Battalion. WWII History Magazine, février 2019. Disponible sur : warfarehistorynetwork.com.
  2. Grobar, Matt. Tyler Perry’s ‘The Six Triple Eight’ Sets Netflix Release Date. Deadline, août 2024. Disponible sur : deadline.com.
  3. Jackson, Angelique. Tyler Perry and Kerry Washington Share First Look at ‘The Six Triple Eight’. Variety, février 2023. Disponible sur : variety.com.
  4. Wikipedia. Tyler Perry. Disponible sur : Wikipedia.
  5. Willman, Chris. Hollywood Music in Media Awards Noms Led by ‘Blitz,’ With H.E.R. Among the Winners. Hollywood Reporter, novembre 2024. Disponible sur : hollywoodreporter.com.
  6. Marano, Rebecca. Six Triple Eight: New Netflix Film Starring Oprah Winfrey and Kerry Washington. Yorkshire Post, janvier 2023. Disponible sur : yorkshirepost.co.uk.
  7. Perry, Tyler. The Vision Behind Tyler Perry Studios. Oprah Magazine, septembre 2020. Disponible sur : oprah.com.
  8. Cambridgeshire Live. Duxford Hosts Filming for Netflix’s ‘Six Triple Eight’. Cambridgeshire Live, février 2023. Disponible sur : cambridgeshirelive.co.uk.
  9. Netflix Tudum. Next on Netflix: Your Ultimate Guide to 2024’s Movie Slate. Netflix, février 2024. Disponible sur : tudum.com.
  10. The Hollywood Reporter. Tyler Perry Studios: A Legacy in the Making. Hollywood Reporter, octobre 2019. Disponible sur : hollywoodreporter.com.
  11. Mikkkelson, David. How Did ‘Black Friday’ Get Its Name? Snopes, décembre 2013. Disponible sur : snopes.com.
  12. Perry, Tyler. Higher Is Waiting. Random House Publishing, 2017.
  13. Andreeva, Nellie. Tyler Perry’s Partnership with BET+: A New Era for Black Entertainment. Deadline, juin 2019. Disponible sur : deadline.com.
  14. Braxton, Greg. Inside Tyler Perry’s Groundbreaking Studio in Atlanta. Los Angeles Times, octobre 2019. Disponible sur : latimes.com.
  15. Netflix Tudum. First Look: Tyler Perry’s ‘The Six Triple Eight’ Celebrates WWII Heroes. Netflix, septembre 2024. Disponible sur : tudum.com.
  16. Buckley, Cara. Tyler Perry Builds a New Kingdom, With Madea Behind Him. New York Times, octobre 2019. Disponible sur : nytimes.com.
  17. D’Alessandro, Anthony. Tyler Perry’s Path to ‘The Six Triple Eight’. Deadline, décembre 2022. Disponible sur : deadline.com.
  18. Jackson, Angelique. Celebrating the 6888th Battalion’s Legacy on Film. Variety, février 2023. Disponible sur : variety.com.
  19. The Hollywood Reporter. Tyler Perry Receives Jean Hersholt Humanitarian Award. Hollywood Reporter, avril 2021. Disponible sur : hollywoodreporter.com.
  20. BlackPast.org. 6888th Central Postal Battalion: Unsung Heroes of WWII. BlackPast, novembre 2020. Disponible sur : blackpast.org.

Nicole Avant : une visionnaire, un héritage

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Découvrez Nicole Avant, ambassadrice visionnaire et productrice engagée, au cœur du Black Entertainment. De son rôle dans The Six Triple Eight à ses projets pour connecter Hollywood et les talents noirs francophones, plongez dans son parcours inspirant et son héritage culturel.

Dans le monde des arts, des affaires et de la diplomatie, rares sont celles qui incarnent avec autant de grâce et de détermination la complexité de leur époque. Nicole Avant est l’une de ces figures lumineuses. Fille du légendaire Clarence Avant, surnommé le Black Godfather, et épouse du co-CEO de Netflix, Ted Sarandos, elle est bien plus qu’une héritière d’un patrimoine culturel : elle est une architecte du changement. Avec un parcours qui mêle diplomatie, philanthropie et production cinématographique, Nicole Avant nous invite à repenser les récits afrodescendants tout en honorant ceux qui ont pavé la voie.

L’élégance de l’héritage

Nicole Avant : une visionnaire, un héritage
Le légendaire directeur musical CLARENCE AVANT et sa fille, NICOLE AVANT.

Grandir au sein de la maison Avant, c’était vivre dans un laboratoire culturel, où la musique, les idées et l’activisme coexistaient. Clarence Avant n’était pas seulement un mentor pour les grands noms de l’industrie musicale et cinématographique ; il était une figure paternelle pour une communauté entière. Nicole a grandi en observant son père tisser des alliances stratégiques, créer des opportunités là où il n’y en avait pas, et surtout, défendre l’excellence noire avec une ténacité inégalée.

Mais Nicole n’a jamais été une simple spectatrice. Inspirée par cet héritage, elle a choisi de marcher dans les pas de son père tout en forgeant son propre chemin. « Mon père m’a appris que chaque décision que je prends doit avoir un but », confie-t-elle. Ce principe guide chacune de ses actions, qu’il s’agisse de produire des documentaires ou de défendre des causes sociales.

Une diplomate hors pair

Nicole Avant : une visionnaire, un héritage
Nicole A. Avant, ancienne ambassadrice des États-Unis aux Bahamas

En 2009, Nicole Avant est devenue la plus jeune ambassadrice afro-américaine de l’histoire des États-Unis lorsqu’elle a été nommée au poste d’ambassadrice aux Bahamas par Barack Obama. Ce rôle, souvent perçu comme symbolique, est devenu pour elle une plateforme d’action. Nicole a œuvré pour renforcer les liens entre les deux nations tout en mettant en avant des initiatives éducatives et sociales.

Elle a accueilli des figures comme Magic Johnson pour conseiller le secteur privé bahaméen et a collaboré avec des organisations locales pour soutenir les personnes en situation de handicap. Ces actions lui ont valu des éloges, mais aussi des critiques, auxquelles elle répond avec une résilience caractéristique. « Mon objectif a toujours été de bâtir, pas de diviser », dit-elle. Ce mantra, Nicole l’a porté bien au-delà de sa carrière diplomatique.

La productrice engagée : The Black Godfather et au-delà

En 2019, Nicole Avant a produit The Black Godfather, un documentaire acclamé diffusé sur Netflix, qui rend hommage à l’héritage de son père. Ce film n’est pas seulement une célébration d’une vie extraordinaire, mais une déclaration d’amour au pouvoir de la narration. Nicole y explore la manière dont Clarence Avant a façonné l’industrie du divertissement tout en ouvrant des portes pour des générations d’artistes noirs.

Mais son rôle de productrice ne s’arrête pas là. Avec The Six Triple Eight, elle met en lumière une page méconnue de l’histoire : celle des femmes afro-américaines du bataillon 6888, une unité militaire qui a joué un rôle essentiel pendant la Seconde Guerre mondiale. Réalisé par Tyler Perry, ce film, qui raconte l’histoire héroïque de ces femmes, est bien plus qu’un récit de guerre. C’est un hommage aux voix oubliées de l’Histoire, une quête de justice narrative que Nicole Avant mène avec passion.

Une passerelle entre Hollywood et l’Afrique francophone

Nicole Avant : une visionnaire, un héritage

Nicole Avant ne se contente pas de produire des récits puissants ; elle bâtit des ponts. Consciente du potentiel des talents afrodescendants à travers le monde, elle œuvre pour créer des synergies entre Hollywood et les créateurs francophones. En France, où l’héritage africain est souvent sous-représenté dans le divertissement grand public, elle voit une opportunité unique de collaboration.

Elle imagine un futur où les récits africains et diasporiques trouvent leur place sur les plateformes mondiales. « Les histoires ont le pouvoir de transcender les frontières », affirme-t-elle. Nicole travaille activement à connecter les réalisateurs, acteurs et scénaristes africains et français avec les grands studios américains, posant ainsi les bases d’une renaissance culturelle.

Une philanthropie qui inspire

Nicole Avant : une visionnaire, un héritage
Jacqueline Avant et Nicole Avant lors de la célébration du 95e anniversaire de Norman Lear en 2017.Joshua Blanchard / Getty Images

Au-delà de son travail dans le divertissement, Nicole Avant est une fervente philanthrope. La tragique perte de sa mère, Jacqueline Avant, en 2021, a profondément marqué sa vie. Mais plutôt que de se replier dans le deuil, elle a choisi d’honorer sa mémoire en créant le Jacqueline Avant Children and Family Center. Ce centre, dédié aux enfants vulnérables, reflète les valeurs de compassion et de service qui définissent la famille Avant.

« Ma mère était une femme de cœur. Chaque action que je prends aujourd’hui vise à perpétuer cet esprit », confie-t-elle. Ce projet philanthropique est une extension naturelle de son engagement pour la justice sociale, un engagement qui guide également ses choix professionnels.

Le style Avant : une vision pour demain

Nicole Avant : une visionnaire, un héritage

Nicole Avant incarne une élégance rare, une combinaison de détermination et de grâce qui la distingue dans tout ce qu’elle entreprend. Que ce soit en diplomatie, en production cinématographique ou en philanthropie, elle est une force motrice du changement, une femme qui voit au-delà des obstacles pour imaginer un avenir où les voix Noires sont pleinement reconnues et célébrées.

Dans un monde où les récits noirs continuent d’être éclipsés, Nicole Avant est une visionnaire qui transforme le paysage du divertissement et de la culture. Avec The Six Triple Eight, elle ne se contente pas de raconter une histoire ; elle réécrit l’Histoire. Et avec son travail inlassable pour connecter les talents, elle pave la voie pour une nouvelle génération de créateurs.

Nicole Avant n’est pas seulement une héritière. Elle est un modèle. Une bâtisseuse. Une visionnaire. À l’intersection de l’élégance et de la résilience, elle nous rappelle que le futur appartient à celles et ceux qui osent rêver grand et agir avec audace.

Références

  1. Inspection of Embassy Nassau, The Bahamas, January 2012. United States Department of State. Disponible sur : stateoig.com.
  2. Strauss, Louisa. At Home with Nicole Avant, the Ambassador-Turned-Filmmaker Who Honors Her Father in a Netflix DocumentaryVanity Fair, mai 2019.
  3. Wikipedia, The Six Triple Eight. Disponible sur : Wikipedia.
  4. Wade, Evan. Nicole Avant (1968- )BlackPast.org, juin 2015. Disponible sur : BlackPast.
  5. Malkin, Marc. Nicole Avant Remembers Late Mother Jacqueline, Opens Children and Family Center in Her NameVariety, mai 2023.
  6. Carter, Kelley L. Clarence Avant Was the Guy Who Made Sure Black Stars Got PaidAndscape, août 2023.
  7. Avant, Nicole. Think You’ll Be Happy: Moving Through Grief With Grit, Grace, and GratitudeVariety, octobre 2023.
  8. Commemorating « EKS Day » with Special Olympics Athletes in the Bahamas. Département d’État américain, blog officiel.
  9. Daunt, Tina. A Daughter Follows Her Own HeartLos Angeles Times, avril 2007.
  10. Nicole Avant, entretien dans The Hollywood Reporter, avril 2012. Disponible sur : Hollywood Reporter.

« Six Triple Eight » ou le courage inaltérable des héroïnes Afro-américaines de la Seconde Guerre mondiale

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« Six Triple Eight », le film événement de Tyler Perry, retrace l’histoire inspirante du 6888ᵉ Bataillon, une unité exclusivement féminine et afro-américaine de la Seconde Guerre mondiale. Disponible sur Netflix, découvrez un hommage poignant à ces héroïnes oubliées.

« Six Triple Eight », une réhabilitation cinématographique

Le courage est souvent une étoffe invisible dans les récits de guerre. Pourtant, il existe des héros et des héroïnes qui, bien que hors des projecteurs, ont marqué l’Histoire par leur résilience. « Six Triple Eight », le dernier chef-d’œuvre de Tyler Perry, nous plonge au cœur de l’histoire méconnue du 6888ᵉ Bataillon du Central Postal Directory, une unité exclusivement féminine et afro-américaine ayant œuvré en coulisses pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce film, produit par Netflix et soutenu par des figures puissantes comme Nicole Avant, arrive à point nommé pour combler un vide dans la mémoire collective.

Le 6888ᵉ Bataillon ou rendre visible l’invisible

Six Triple Eight, Tyler Perry
Les membres du 6888e Central Postal Directory Battalion participent à une cérémonie de défilé en l’honneur de Jeanne d’Arc sur la place du marché où elle a été brûlée sur le bûcher.

1944. La Seconde Guerre mondiale entre dans sa phase critique en Europe. Alors que les Alliés avancent sur le continent, un problème logistique menace de miner le moral des soldats : des millions de lettres et colis restent bloqués dans des entrepôts en Angleterre et en France. Le courrier, lien fragile entre les soldats et leurs familles, s’entasse, nourrissant frustration et désespoir.

Pour résoudre cette crise, l’armée américaine met en place une unité sans précédent : le 6888ᵉ Bataillon du Central Postal Directory, surnommé « Six Triple Eight ». Ce bataillon, dirigé par le Major Charity Adams, est composé exclusivement de femmes afro-américaines. Leur mission ? Trier et acheminer des montagnes de courrier à travers des entrepôts non chauffés et dans des conditions dantesques. Leur devise : « No mail, low morale » (« Pas de courrier, moral bas »), devient le cri de ralliement d’un groupe dont l’héroïsme transcende les frontières raciales et de genre.

Ces femmes ne se battent pas seulement contre des sacs de courrier en retard. Elles doivent aussi affronter les préjugés d’une armée ségréguée. Logées dans des installations rudimentaires, confrontées à un racisme institutionnalisé, elles démontrent que le courage se manifeste aussi dans les luttes silencieuses. Sous le commandement du Major Charity Adams, première Afro-Américaine à atteindre ce grade dans l’armée américaine, le 6888ᵉ Bataillon devient un modèle d’efficacité, triant jusqu’à 65 000 colis par jour et accomplissant en trois mois ce qui semblait irréalisable.

« Six Triple Eight », une leçon de mémoire sur grand écran

Il s’agit d’une affiche pour The Six Triple Eight.

Tyler Perry, habitué à explorer les histoires de résilience et de lutte dans la communauté afro-américaine, signe ici une œuvre magistrale. En adaptant l’article de Kevin M. Hymel, « WAC Corporal Lena Derriecott and the 6888th Central Postal Battalion », il nous offre un récit à la fois intime et universel. Le réalisateur a fait de « Six Triple Eight » un film qui transcende les frontières du genre pour devenir une archive vivante de justice historique.

Perry ne se contente pas de raconter une histoire : il recrée un univers. Les entrepôts glacials d’Angleterre, les uniformes impeccablement reconstitués, et les décors minutieux plongent le spectateur dans une époque où chaque lettre portait l’espoir d’une famille.

Le choix de Kerry Washington dans le rôle du Major Charity Adams est une évidence. L’actrice, connue pour ses performances intenses et engagées, incarne avec brio cette leader qui a su galvaniser ses troupes malgré des obstacles monumentaux. À ses côtés, Oprah Winfrey apporte une profondeur émotive dans le rôle d’une mère de soldat, symbolisant les liens familiaux qui motivaient ces héroïnes à accomplir leur mission.

Le casting est complété par des talents montants comme Ebony Obsidian et Milauna Jackson, qui insufflent une énergie vibrante et authentique. Ensemble, elles donnent vie à une histoire où l’humanité triomphe des préjugés.

Nicole Avant, une productrice visionnaire

Nicole A. Avant, ancienne ambassadrice des États-Unis aux Bahamas.

Nicole Avant, productrice et figure majeure du cinéma afro-américain, joue un rôle clé dans la réalisation de « Six Triple Eight ». Connue pour son engagement en faveur de récits qui réhabilitent les contributions de la diaspora, Avant apporte une profondeur et une authenticité rares à ce projet. Son implication garantit que le film ne se contente pas d’être un divertissement, mais devienne une œuvre éducative et mémorielle.

Dans une récente interview, Avant a déclaré : 

« Avec ‘Six Triple Eight’, nous voulions nous assurer que ces femmes reçoivent enfin la reconnaissance qu’elles méritent. Leur histoire doit inspirer les générations futures. » 

Ce film est un prolongement de sa vision d’un cinéma qui ne se limite pas au box-office, mais qui participe activement à la construction d’une mémoire collective.

Un impact historique et culturel

Nancy Pelosi, en tant que présidente de la Chambre des représentants, a signé aujourd’hui la loi sur la médaille d’or du Congrès « Six Triple Eight » afin d’honorer le 6888e bataillon du Central Postal Directory – la seule unité noire entièrement féminine en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale.

En 2024, année du 80ᵉ anniversaire du Débarquement de Normandie, « Six Triple Eight » arrive à un moment charnière. Alors que les luttes pour la justice sociale et la reconnaissance des contributions afro-américaines continuent, ce film devient un outil puissant pour éduquer et inspirer.

Le 6888ᵉ Bataillon incarne une histoire de solidarité et de persévérance qui résonne particulièrement dans le contexte actuel. Il rappelle que la victoire ne se joue pas uniquement sur les champs de bataille, mais aussi dans les efforts inlassables de ceux qui travaillent dans l’ombre.

Pendant des décennies, le 6888ᵉ Bataillon a été oublié, relégué à une note de bas de page dans l’histoire militaire américaine. Ce n’est qu’en 2022, avec l’adoption du « Six Triple Eight Congressional Gold Medal Act« , que ces femmes ont enfin reçu une reconnaissance nationale. Le film de Tyler Perry amplifie cette reconnaissance, transformant une injustice historique en un cri d’hommage universel.

Une expérience cinématographique inoubliable

Kerry Washington dans « Six Triple Eight ». AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE NETFLIX

La cinématographie de Michael Watson, alliée à la bande originale poignante d’Aaron Zigman, crée une expérience immersive. Chaque plan, chaque note musicale plonge le spectateur dans l’intensité émotionnelle de l’époque. Les scènes de tri de courrier, rythmées par une chorégraphie quasi militaire, capturent à la fois la pression et la camaraderie qui unissaient ces femmes.

« Six Triple Eight » n’est pas seulement une œuvre artistique. C’est un appel à célébrer les histoires oubliées, à revisiter les récits historiques avec un regard inclusif. Le film incite les spectateurs à s’interroger : Combien d’autres histoires comme celle-ci restent encore à découvrir ?

Un héritage retrouvé

Kerry Washington joue dans Six Triple Eight.

« Six Triple Eight » est plus qu’un film : c’est un monument dédié à des héroïnes dont les contributions ont été éclipsées par l’Histoire. Tyler Perry, Nicole Avant, et une équipe de talents exceptionnels ont réussi à créer une œuvre qui transcende le cinéma pour devenir un acte de mémoire.

Alors que le monde commémore le 80ᵉ anniversaire du Débarquement de Normandie, ce film rappelle que les victoires, qu’elles soient militaires ou sociales, sont le fruit des efforts conjugués de ceux que l’Histoire oublie souvent. En mettant en lumière le 6888ᵉ Bataillon, « Six Triple Eight » inspire une génération à reconnaître le courage, la résilience et l’importance de la mémoire collective.

Ne manquez pas « Six Triple Eight », disponible sur Netflix à partir du 20 décembre 2024. Découvrez une histoire qui mérite d’être racontée, célébrée, et partagée.

Sources et Références

  • Hymel, Kevin M. (2019). « WAC Corporal Lena Derriecott and the 6888th Central Postal Battalion »WWII History Magazine.
  • National Archives, « The Six Triple Eight: No Mail, Low Morale ».
  • Grobar, Matt (11 janvier 2023). « Kerry Washington To Exec Produce, Star In Tyler Perry’s Netflix WWII Pic Six Triple Eight ». Deadline Hollywood.
  • Interview de Nicole Avant, The Hollywood Reporter, 2024.
  • United States Congress, « Six Triple Eight Congressional Gold Medal Act of 2022 ».

L’île Tromelin, le drame des esclaves oubliés pendant 15 ans

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En 1761, un navire français s’échoue sur l’île de Tromelin, abandonnant 80 esclaves malgaches à un sort inimaginable. Quinze ans plus tard, un incroyable sauvetage révèle une histoire de courage, d’ingéniosité et d’humanité face à l’adversité.

Kendrick Lamar : Leçon de G-Funk dans « Squabble Up »

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Dans « Squabble Up », Kendrick Lamar rend hommage au G-Funk et à Nate Dogg à travers un clip truffé de références culturelles et historiques. Découvrez ses messages cachés !

Kendrick Lamar et l’univers de « Squabble Up »

Kendrick Lamar a encore frappé, mais cette fois avec une élégance toute west coast. Squabble Up, son dernier clip, n’est pas juste une œuvre visuelle : c’est un voyage. On n’y trouve pas seulement l’ADN de Compton, mais celui de toute une culture. Entre hommage, références bien senties et vibe authentique, Kendrick montre qu’il connaît son histoire – et surtout, qu’il sait la transmettre.

Au centre de ce voyage, un nom revient : Nate Dogg. Pas besoin de grandes annonces, sa présence plane sur le clip. Une pochette d’album géante, des échos du G-Funk dans l’air, et cette touche indélébile qu’il a laissée sur la musique. Kendrick ne fait pas juste un clin d’œil à Nate, il le positionne comme un pilier, comme une source d’inspiration toujours vivante.

Kendrick Lamar : Leçon de G-Funk dans "Squabble Up"

Dès les premières secondes, le ton est donné. Kendrick nous plante un décor qu’il connaît par cœur : la 105 Freeway, les noms qui s’enchaînent – Central, Wilmington, Long Beach. Ce n’est pas juste un plan pour faire joli, c’est une carte postale sonore de son univers, celui qui l’a façonné. Les quartiers de Compton ne sont pas des arrière-plans, ce sont des personnages à part entière dans l’histoire de Kendrick.

Le choix des couleurs n’est pas anodin non plus. Le dodger blue, omniprésent, n’est pas juste un hommage à l’équipe de baseball de Los Angeles. C’est une couleur qui parle d’appartenance, de fierté locale, mais aussi de la complexité des alliances et des tensions dans la rue. Kendrick joue avec ces symboles, rappelant que son art est ancré dans le réel.

Kendrick Lamar : Leçon de G-Funk dans "Squabble Up"

Là où Kendrick impressionne, c’est dans sa manière d’étendre le récit au-delà de Compton. Avec une scène mettant en avant les fameux scraper bikes, il fait un clin d’œil à la culture hyphy de la Bay Area. Ces vélos customisés, icônes de la scène underground d’Oakland, San Francisco ou Vallejo, rappellent que la côte Ouest est un tout, une mosaïque où chaque région apporte sa pierre à l’édifice.

Kendrick Lamar : Leçon de G-Funk dans "Squabble Up"
Kendrick Lamar : Leçon de G-Funk dans "Squabble Up"

Et puis, il y a cette image recréant la pochette de Power d’Ice-T. Une référence lourde de sens. Ice-T, c’était le gangsta rap à son apogée, la brutalité des mots, la réalité crue des rues. En reprenant cette esthétique, Kendrick dit une chose claire : il est l’héritier de cette époque, mais avec sa propre sensibilité.

Kendrick Lamar : Leçon de G-Funk dans "Squabble Up"
Kendrick Lamar : Leçon de G-Funk dans "Squabble Up"

Mais ce qui frappe dans Squabble Up, c’est l’hommage discret mais puissant à Nate Dogg. La pochette géante de G Funk Classics Vol. 1 & 2 qui trône au centre du clip, ce n’est pas juste de la déco. C’est un rappel que Nate Dogg a changé la donne. Avec sa voix, il a adouci le gangsta rap sans jamais en diluer la force. Il a fait du refrain une arme mélodique, capable de porter un morceau au sommet.

Kendrick sait qu’il marche sur les traces de Nate Dogg. Ce n’est pas juste un hommage nostalgique, c’est une manière de dire que l’esprit de Nate est toujours là, dans chaque note, dans chaque refrain. Pour Kendrick, Nate Dogg n’est pas qu’un souvenir : il est une fondation.

Kendrick Lamar : Leçon de G-Funk dans "Squabble Up"
Kendrick Lamar : Leçon de G-Funk dans "Squabble Up"

Mais ce n’est pas tout. Le clip regorge de détails qui feront sourire les amateurs de hip-hop et de culture noire. Le gamin en orange avec sa casquette Pistons ? Direct sorti de Menace II Society. Les bagues « LOVE » et « HATE » façon Radio Raheem dans Do The Right Thing, mais remixées avec « HOOD » ? C’est Kendrick dans toute sa subtilité, jouant avec des symboles pour parler de loyauté et de lutte intérieure.

Kendrick Lamar : Leçon de G-Funk dans "Squabble Up"
Kendrick Lamar : Leçon de G-Funk dans "Squabble Up"

Et ce n’est pas fini. La piste de danse façon Soul Train, la bannière « JESUS SAVES GANGSTERS TOO!« , et même des échos du Black Moses d’Isaac Hayes. Tout est là pour rappeler que Kendrick n’est pas seulement un artiste de Compton. Il est un conteur, un historien de la culture noire, quelqu’un qui sait que l’art se construit sur ce qui est venu avant.

Kendrick Lamar : Leçon de G-Funk dans "Squabble Up"

Squabble Up, c’est bien plus qu’un clip. C’est un manifeste. Kendrick y montre qu’il est à la fois un élève et un maître, un gardien de l’héritage du hip-hop et un innovateur. Il joue avec les codes, rend hommage à ceux qui ont ouvert la voie, tout en traçant la sienne. Et surtout, il rappelle que la musique, c’est plus qu’un son. C’est une mémoire, une transmission, une manière de rester vivant à travers le temps.

Nate Dogg aurait sûrement souri en voyant ce clip. Parce que là, dans cette ambiance californienne, dans ces refrains qui vibrent encore, son héritage est bien là, porté par un Kendrick au sommet de son art. Le G-Funk n’est pas mort, et avec des artistes comme Kendrick, il ne le sera jamais.

Le G-Funk n’est pas mort, et avec des artistes comme Kendrick, il ne le sera jamais.

Pour aller plus loin dans la compréhension de l’histoire et de l’influence de la culture noire américaine, ne manquez pas « Histoire de l’Amérique Noire : des plantations à la culture rap«  de Pascal Archimede. Un ouvrage passionnant qui éclaire les racines profondes de la musique et de l’art afro-américains.

Découvrez-le dès maintenant : Histoire de l’Amérique Noire – Des plantations à la culture rap

Virgil Abloh, l’éternité d’un esprit révolutionnaire

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Virgil Abloh, premier Afro-Américain à diriger une maison de luxe, a révolutionné la mode en fusionnant luxe et streetwear. Découvrez son parcours et son héritage.

Virgil Abloh, l’icône noire du luxe et du streetwear qui a marqué la mode

Virgil Abloh, l’éternité d’un esprit révolutionnaire
Piotr Niepsuj

Le 28 novembre 2021, la mode perdait un innovateur, un créateur, un rêveur : Virgil Abloh. Deux ans après sa disparition, l’impact de son œuvre continue de résonner bien au-delà des podiums et des collaborations prestigieuses. Abloh, fils d’immigrés ghanéens, avait l’étoffe des pionniers. En transcendant les frontières entre le streetwear et le luxe, il a transformé des idées en mouvements culturels. Cet hommage vise à célébrer l’homme et son héritage, avec la conviction que sa vision demeure une source d’inspiration universelle.

Né en 1980 à Rockford, dans l’Illinois, Abloh n’était pas destiné à devenir l’icône de la mode que nous connaissons. Son premier amour était l’architecture, un domaine qu’il a étudié à l’Université de Wisconsin-Madison avant de décrocher un master à l’Illinois Institute of Technology. Mais déjà, Virgil Abloh voyait au-delà des lignes et des angles des bâtiments. Pour lui, la mode, l’art et la musique étaient des langages différents d’un même discours : l’expression de l’identité.

Cette compréhension multidimensionnelle a propulsé Abloh au carrefour des cultures. Pendant son stage chez Fendi, il croise Kanye West, une rencontre qui change le cours de sa vie. Ensemble, ils rêvent de redéfinir la créativité. Abloh devient directeur artistique de Donda, l’agence créative de West, avant de se lancer dans ses propres projets, notamment Pyrex Vision, une première tentative de mode, qui, bien que de courte durée, ouvre la voie à des collaborations stratégiques.

En 2013, Abloh fonde Off-White, une marque pensée comme un espace liminal, entre le noir et le blanc, entre le streetwear et le luxe. Loin de se contenter de produire des vêtements, Abloh injecte dans chaque création une réflexion culturelle, jouant avec des éléments de design industriel, des symboles architecturaux et des références artistiques. Les guillemets, les zips rouges et les messages minimalistes deviennent sa signature, plus qu’un logo, un manifeste.

Mais ce qui distingue réellement Off-White, c’est la capacité d’Abloh à utiliser les collaborations comme catalyseurs. Sa collection avec Nike, intitulée The Ten, redéfinit le sneaker design, transformant des modèles classiques en objets d’art. La rareté de ces paires provoque une frénésie mondiale, établissant Off-White comme un incontournable de la mode contemporaine.

Lorsqu’il est nommé directeur artistique des collections homme chez Louis Vuitton en 2018, Abloh entre dans l’histoire. Il devient le premier Afro-Américain à occuper un tel poste dans une maison de luxe française. Cette nomination est un geste politique en soi, mais Abloh va plus loin : il redéfinit les codes de la maison en intégrant des éléments de la culture urbaine.

Sa première collection pour Louis Vuitton, dévoilée dans les jardins du Palais Royal, est un moment historique. Rihanna, portant un look signé Abloh, illumine les rangs des invités tandis que des artistes comme Kid Cudi et Dev Hynes arpentent le podium. Avec cette collection, Abloh envoie un message clair : le luxe ne doit pas être un club exclusif ; il peut et doit embrasser la diversité.

Abloh n’était pas qu’un designer de vêtements. Il était aussi DJ, artiste et philanthrope. Ses collaborations avec IKEA, Mercedes-Benz, Baccarat ou encore Evian témoignent de son désir de transcender les limites du design. Son exposition Figures of Speech, présentée dans des institutions prestigieuses comme le Museum of Contemporary Art de Chicago, explore son univers créatif, mêlant mode, art et activisme.

DJ prolifique, il jouait dans les clubs les plus branchés du monde, apportant son énergie créative à chaque set. Par ses actions philanthropiques, comme la création du Virgil Abloh « Post-Modern » Scholarship Fund, il a œuvré pour ouvrir les portes de l’industrie de la mode à la nouvelle génération de créateurs noirs.

La disparition d’Abloh des suites d’un cancer rare a laissé un vide immense. Pourtant, son héritage continue d’inspirer. Les collections qu’il a imaginées pour Louis Vuitton restent des références, et Off-White maintient son statut iconique. Mais au-delà des vêtements, c’est son approche, son audace et sa vision qui perdurent.

En repensant la mode comme un espace où l’art, la culture et l’identité se rencontrent, Abloh a ouvert de nouvelles perspectives. Il a prouvé qu’être un outsider pouvait être une force, que les rêves d’un enfant d’immigrés pouvaient redéfinir une industrie tout entière.

Dans une époque où les frontières culturelles et créatives s’estompent, Abloh nous rappelle que l’art, sous toutes ses formes, est un langage universel. Il reste une figure emblématique, un phare pour ceux qui aspirent à repousser les limites, à créer du sens et à construire un monde où chaque voix peut être entendue.

En ce 28 novembre 2024, alors que nous commémorons les deux ans de sa disparition, nous ne pleurons pas seulement la perte d’un créateur exceptionnel. Nous célébrons la vie d’un homme qui, par son travail, a semé des graines de changement dans les cœurs et les esprits.

Virgil Abloh, l’éternité d’un esprit révolutionnaire

Virgil Abloh n’est plus, mais son rêve continue de vivre.

L’innovation en Afrique : Classement 2024 des leaders continentaux

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Le dernier classement mondial place Maurice, le Maroc et l’Afrique du Sud en tête des pays africains faisant le plus preuve d’innovation.

L’innovation en Afrique, un moteur de développement et un levier géopolitique

Le dernier classement de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) sur l’innovation met en lumière un aspect crucial du développement africain. Parmi les 133 pays évalués, dix nations africaines se démarquent, avec Maurice, le Maroc et l’Afrique du Sud en tête. Ce classement illustre non seulement les disparités en matière d’innovation sur le continent, mais aussi le potentiel inexploité de l’Afrique dans ce domaine, au croisement des enjeux géopolitiques, économiques et culturels.

Maurice, leader incontesté de l’Afrique innovante

L’innovation en Afrique : Classement 2024 des leaders continentaux
Université de technologie, Maurice

En 2024, l’île Maurice se classe 55ᵉ au niveau mondial, confirmant sa place de leader africain en matière d’innovation. Avec un score de 30,6, cette petite nation insulaire démontre que la taille géographique ne limite pas la performance économique et technologique. Maurice a su diversifier son économie, investir dans l’éducation de qualité et créer un environnement favorable aux entreprises technologiques et aux startups. Ce modèle repose sur une gouvernance stable et une politique fiscale attrayante qui attirent les investissements étrangers.

Mais Maurice n’est pas seulement un paradis fiscal. Elle s’affirme comme une plateforme stratégique entre l’Afrique, l’Asie et l’Europe, en s’appuyant sur des secteurs comme les technologies financières, la biotechnologie et les énergies renouvelables.

Le Maroc et l’Afrique du Sud : moteurs régionaux

L’innovation en Afrique : Classement 2024 des leaders continentaux
Le secteur technologique sud-africain bénéficie d’une augmentation des investissements de la part des sociétés de capital-investissement (source : HERE Technologies).

En deuxième position africaine et 66ᵉ mondiale, le Maroc renforce son rôle de hub technologique et industriel en Afrique du Nord. Rabat a investi massivement dans l’infrastructure numérique et le développement des énergies renouvelables, notamment à travers des projets comme Noor Ouarzazate, le plus grand complexe solaire au monde. Ce dynamisme illustre la capacité du Maroc à allier innovation et transition énergétique pour renforcer son poids économique régional.

L’Afrique du Sud, troisième au niveau africain, est un acteur clé en Afrique subsaharienne. Avec un score de 28,3, elle conserve une avance grâce à son secteur technologique robuste et ses institutions universitaires de renom. Toutefois, les inégalités sociales et la corruption restent des obstacles majeurs à une croissance plus inclusive.

Les surprises du classement : le Sénégal et le Cap-Vert

L’innovation en Afrique : Classement 2024 des leaders continentaux
Le chantier de la Maison des Nations-Unies à Diamniadio, à une quarantaine de km de Dakar

Le Sénégal (8ᵉ en Afrique) et le Cap-Vert (7ᵉ) se démarquent comme des nations en émergence sur la scène de l’innovation. Le Sénégal mise sur des initiatives telles que le parc technologique de Diamniadio et l’investissement dans l’éducation STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques). En parallèle, le Cap-Vert, malgré des ressources limitées, utilise sa position géographique pour attirer des entreprises axées sur les énergies propres et les technologies marines.

Les défis structurels de l’innovation africaine

Malgré ces succès, le classement OMPI révèle également les limites auxquelles l’Afrique est confrontée en matière d’innovation. L’insuffisance des infrastructures, le manque de financement pour la recherche et le développement (R&D) et les faibles taux de scolarisation dans les domaines techniques freinent le potentiel du continent.

Par ailleurs, la fuite des cerveaux reste une problématique majeure. Beaucoup de talents africains préfèrent s’expatrier vers des pays où les opportunités d’emploi et les infrastructures de recherche sont mieux développées. Cette hémorragie prive le continent de ressources humaines précieuses pour accélérer son développement technologique.

Un levier géopolitique sous-exploité

L’innovation ne se limite pas à la sphère économique. Elle constitue également un levier géopolitique majeur. Les pays africains qui investissent dans des technologies stratégiques, comme les énergies renouvelables, la fintech et les biotechnologies, peuvent accroître leur influence sur la scène internationale. Par exemple, la Tunisie (4ᵉ en Afrique) utilise son potentiel technologique pour renforcer ses liens commerciaux avec l’Europe et les pays du Golfe.

Dans ce contexte, des partenariats Sud-Sud, comme ceux entre le Maroc et l’Afrique de l’Ouest, émergent comme des solutions prometteuses pour partager les ressources et les connaissances en matière d’innovation.

L’innovation africaine à l’ère du changement climatique

Le changement climatique exacerbe les défis structurels de l’Afrique, mais il ouvre également des opportunités pour l’innovation. Les pays africains peuvent tirer parti de leur exposition aux défis climatiques pour développer des technologies adaptées, comme l’agriculture intelligente ou la gestion durable des ressources en eau.

Des initiatives locales, telles que l’utilisation de drones pour surveiller les cultures en Afrique de l’Est ou les technologies de dessalement au Cap-Vert, démontrent que l’innovation peut répondre aux besoins spécifiques du continent tout en renforçant sa résilience.

Une dynamique à consolider

Le classement OMPI 2024 montre que l’Afrique a des îlots de succès en matière d’innovation, mais qu’elle doit surmonter des défis importants pour réaliser son plein potentiel. En investissant dans l’éducation, en favorisant l’inclusion numérique et en créant des cadres législatifs propices à l’innovation, les pays africains peuvent transformer leur potentiel en réalité.

Le chemin est long, mais des nations comme Maurice et le Maroc prouvent que l’innovation peut devenir un pilier central du développement africain. Si le continent parvient à combiner sa jeunesse dynamique, ses ressources naturelles et une vision stratégique, il pourrait devenir une puissance mondiale de l’innovation au XXIᵉ siècle.

Notes et références :

  1. Rapport de l’OMPI – Indice mondial de l’innovation 2024
    Ce classement est publié chaque année par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Il évalue 133 économies sur des critères tels que les infrastructures, la créativité et les résultats de l’innovation.
    ➡️ Site officiel de l’OMPI
  2. Banque mondiale : L’innovation comme moteur de croissance en Afrique
    Analyse des investissements dans la R&D, l’éducation et l’impact de l’innovation sur la croissance économique.
    ➡️ Banque Mondiale – Innovation en Afrique
  3. Maurice : Une économie résiliente et innovante
    Études sur la diversification économique de Maurice, axée sur les technologies financières, les biotechnologies et les énergies renouvelables.
    ➡️ Rapport économique de l’OCDE sur Maurice : OECD
  4. Maroc : Transition énergétique et innovation
    Le Maroc est un leader en Afrique grâce à des projets comme Noor Ouarzazate (complexe solaire) et ses investissements dans les startups.
    ➡️ Agence marocaine de l’énergie solaire
  5. Afrique du Sud : Innovation et inégalités
    Le pays combine un secteur technologique dynamique avec des défis sociaux et économiques.
    ➡️ Rapports économiques et technologiques de The Africa Report : The Africa Report
  6. Sénégal : Diamniadio et le Plan Sénégal Émergent
    Le parc technologique de Diamniadio et les efforts pour renforcer l’éducation STEM illustrent les ambitions du Sénégal en matière d’innovation.
    ➡️ Gouvernement du Sénégal – Plan Sénégal Émergent
  7. Cap-Vert : Un exemple d’innovation dans un petit État insulaire
    Le Cap-Vert exploite sa géographie et ses ressources limitées pour développer les énergies propres et la technologie marine.
    ➡️ Rapports de UNCTAD (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement) : UNCTAD
  8. Changement climatique et innovation
    Les innovations climatiques africaines, telles que les solutions d’agriculture intelligente et les technologies de dessalement, montrent comment le continent s’adapte aux défis climatiques.
    ➡️ Rapport du GIEC (IPCC)
  9. Fuite des cerveaux en Afrique
    Rapports de l’Union africaine et de l’UNESCO sur la migration des talents africains et ses impacts sur l’innovation locale.
    ➡️ UNESCO – Fuite des cerveaux
  10. Les défis structurels de l’innovation en Afrique
    Analyses par la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA) sur les infrastructures et le financement de la R&D en Afrique.
    ➡️ CEA – Innovation en Afrique
  11. Startups africaines et capital-risque
    Étude annuelle de Partech Africa sur les investissements dans les startups africaines.
    ➡️ Partech Africa – Rapports
  12. Union africaine : Stratégie pour l’innovation
    La vision 2063 de l’Union africaine inclut un cadre pour le développement de l’innovation sur le continent.
    ➡️ Union africaine
  13. Classement régional et comparaison internationale
    Comparaisons des performances africaines avec celles des autres régions dans le Global Innovation Index.
    ➡️ Rapport complet : Global Innovation Index
  14. Initiatives de coopération Sud-Sud
    Études sur les partenariats régionaux et les échanges de technologies entre pays africains (par exemple, Maroc-Sénégal).
    ➡️ Publications de l’African Development Bank (BAD) : AfDB
  15. Publications académiques
    • Innovation in Africa: Challenges and Opportunities, par Calestous Juma.
    • The Rise of African Tech Ecosystems, par Benjamin Manirakiza.

Le nombre de déplacés internes en Afrique a triplé en 15 ans

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Avec 35 millions de déplacés internes en 2023, l’Afrique fait face à une crise complexe mêlant conflits, violences et catastrophes naturelles.

Les déplacés internes en Afrique, les ombres d’une crise invisible

En 2023, l’Afrique comptait plus de 35 millions de personnes déplacées internes, victimes de conflits, de violences et de catastrophes naturelles. Ces chiffres alarmants, rapportés par le Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC), révèlent une crise silencieuse mais dévastatrice. Alors que le continent se prépare à affronter des défis multiples, ces déplacements reflètent les dynamiques complexes d’un monde en mutation, où les lignes entre guerre, climat et survie économique s’entremêlent.

Une explosion silencieuse : le triplement des déplacements en 15 ans

Au cours des quinze dernières années, le nombre de déplacés internes en Afrique a triplé, passant d’environ 12 millions en 2008 à 35 millions en 2023. Ces chiffres, bien que frappants, n’ont pas la même visibilité que ceux des réfugiés traversant les frontières internationales. Pourtant, les déplacés internes — qui restent dans leur pays d’origine — subissent des bouleversements comparables : perte de leurs moyens de subsistance, effondrement des structures familiales et culturelles, vulnérabilité face à l’exploitation.

Les zones les plus touchées incluent la République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie, le Nigeria, la Somalie et le Soudan. Ces cinq pays concentrent 80 % des déplacés internes en Afrique, chacun confronté à des conflits persistants, des vagues de violence et des catastrophes naturelles amplifiées par le changement climatique.

Conflits et violences : le moteur historique des déplacements

La violence reste la première cause des déplacements internes. En RDC, les affrontements entre groupes armés et les incursions étrangères créent des cycles interminables de destruction et de fuite. Le Kivu, une région de l’est de la RDC, illustre l’ampleur de la crise : familles séparées, enfants soldats enrôlés de force, et communautés entières obligées de fuir leurs villages sous la menace des milices.

Au Nigeria, Boko Haram et les conflits intercommunautaires dans le nord alimentent un flux constant de déplacés. Les violences dans les États de Borno, Adamawa et Yobe, exacerbées par une réponse militaire souvent inefficace, laissent des millions de personnes sans abri ni sécurité.

En Éthiopie, la guerre civile dans la région du Tigré a poussé des millions de personnes à quitter leurs foyers depuis 2020. Les négociations de paix, bien qu’en cours, peinent à apporter une stabilité durable.

Catastrophes naturelles : le climat comme amplificateur

Le changement climatique exacerbe une situation déjà critique. Les inondations, qui représentaient 75 % des déplacements liés aux catastrophes naturelles en 2023, forcent des millions de personnes à quitter leurs foyers chaque année. Les sécheresses, responsables de 11 % des déplacements, ravagent les terres agricoles et aggravent l’insécurité alimentaire.

Dans la Corne de l’Afrique, une sécheresse historique a laissé plus de 20 millions de personnes au bord de la famine, les forçant à migrer vers des zones moins touchées. Ces déplacements ne sont pas simplement des réponses aux conditions climatiques ; ils reflètent un désespoir profond et un besoin urgent de survie.

Un chevauchement de causes : conflits et climat

Les causes des déplacements en Afrique ne sont pas exclusives. Conflits armés et catastrophes naturelles s’entremêlent souvent, formant des crises complexes où les déplacés subissent des vagues successives de bouleversements. En Somalie, par exemple, les attaques des milices Al-Shabaab coïncident souvent avec des inondations dévastatrices, piégeant les populations dans un cycle de fuite et de retour.

Ces chevauchements créent des situations où les déplacés sont bloqués dans des états de vulnérabilité prolongée. Beaucoup ne peuvent jamais retourner dans leurs foyers d’origine, construisant des vies précaires dans des camps ou des communautés d’accueil, elles-mêmes souvent sous pression.

Les conséquences économiques et sociales

Les déplacements internes pèsent lourdement sur les économies locales et nationales. Les déplacés, privés de leurs moyens de subsistance, ne peuvent contribuer économiquement, tandis que les gouvernements doivent allouer des ressources considérables à leur hébergement, leur éducation et leurs soins de santé. Les autorités locales, souvent mal équipées, peinent à gérer ces flux massifs.

Par ailleurs, ces déplacements perturbent les dynamiques sociales. Les communautés d’accueil, bien que souvent généreuses, ressentent la pression de ces arrivées massives. Les tensions peuvent s’intensifier, alimentant de nouveaux conflits. En RDC, les affrontements entre communautés locales et déplacés sont fréquents, exacerbant une situation déjà volatile.

La Convention de Kampala : une solution inexploitée

Adoptée en 2009 par l’Union africaine, la Convention de Kampala est le premier traité juridiquement contraignant au monde consacré à la protection des déplacés internes. Elle établit des normes pour prévenir les déplacements forcés, protéger les droits des déplacés et chercher des solutions durables.

Malgré sa ratification par 34 pays africains, la mise en œuvre reste un défi. Les cadres juridiques existent, mais les moyens financiers et la volonté politique font souvent défaut. La directrice de l’IDMC, Alexandra Bilak, insiste sur la nécessité d’une diplomatie renforcée et de la transformation des conflits pour résoudre cette crise.

Vers une approche intégrée

Pour répondre à cette crise, une approche intégrée est essentielle. Cela implique de traiter les causes profondes des conflits, de renforcer la résilience climatique et d’améliorer les infrastructures sociales et économiques. Les efforts de consolidation de la paix doivent être combinés avec des investissements dans l’agriculture, l’éducation et la santé pour offrir aux déplacés une chance de reconstruire leur vie.

Les partenaires internationaux ont également un rôle clé à jouer. L’aide humanitaire doit être complétée par des initiatives de développement à long terme, garantissant que les populations déplacées ne soient pas oubliées une fois les urgences passées.

Une crise humaine, pas seulement africaine

Les déplacements internes en Afrique ne sont pas un problème isolé. Ils reflètent des dynamiques globales où le changement climatique, les inégalités économiques et les conflits armés se croisent. Cette crise humanitaire exige une attention mondiale, car les solutions locales ne suffiront pas à elles seules.

En mettant en lumière cette réalité complexe, nous reconnaissons non seulement la souffrance de millions de personnes, mais aussi leur courage face à l’adversité. Les déplacés internes africains, bien que souvent invisibles, incarnent une humanité qui refuse de céder à la fatalité.

Notes et références :

  • Rapport de l’IDMC (Internal Displacement Monitoring Centre)
    Source principale des données sur les déplacés internes en Afrique. Le rapport de novembre 2023 analyse les causes principales (conflits, violences et catastrophes naturelles) et propose des solutions.
    ➡️ Site officiel de l’IDMC
  • La Convention de Kampala (2009)
    Premier traité juridiquement contraignant dédié à la protection et à l’assistance des déplacés internes en Afrique. Entrée en vigueur en 2012, elle est ratifiée par 34 pays africains.
    ➡️ Document complet disponible sur le site de l’Union africaine : au.int
  • Chiffres clés des déplacements liés aux catastrophes climatiques
    Rapport annuel sur le climat et les migrations, publié par l’IDMC et la Croix-Rouge, montrant que les inondations et les sécheresses ont multiplié les déplacements en Afrique.
    ➡️ Rapport détaillé : Climate Displacement Data
  • Études sur les conflits en Afrique
    • Human Rights Watch : Analyse des conflits armés en RDC, au Nigeria et dans la Corne de l’Afrique.
    • International Crisis Group : Recommandations pour la résolution des conflits.
      ➡️ HRW | ICG
  • Le changement climatique et les migrations forcées en Afrique
    Rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), montrant les impacts croissants du réchauffement climatique sur les populations vulnérables.
    ➡️ Résumé pour décideurs : GIEC
  • Témoignages de déplacés internes
    Les articles de terrain réalisés par des journalistes indépendants ou des ONG (Médecins Sans Frontières, Amnesty International) offrent une perspective humaine à travers des récits personnels.
    ➡️ MSF | Amnesty
  • Le rôle des institutions internationales
    • HCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés) : Lien entre réfugiés et déplacés internes.
    • Banque mondiale : Études économiques sur l’impact des déplacements sur les infrastructures et les économies locales.
      ➡️ HCR | Banque Mondiale
  • Données historiques sur les conflits africains
    Les archives de l’ONU et de l’Union africaine documentent les dynamiques de conflits prolongés en RDC, au Soudan et dans la région du Sahel.
  • Publications académiques
    • « Climate Change and Forced Migration in Africa » par Robert McLeman (2015).
    • « The Dynamics of Internal Displacement in Africa » par Erin Mooney (2008).

Tropikal Market 2024, la magie afro-caribéenne s’invite à Paris pour le Black Friday

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Le Tropikal Market 2024 à Paris, une célébration unique des cultures afro-caribéennes. Shopping, gastronomie, musique et découvertes vous attendent du 29 novembre au 1er décembre !

Au cœur de Paris, dans l’élégant quartier du Marais, une effervescence particulière s’empare des rues à l’approche des fêtes de fin d’année. Les 29, 30 novembre et 1er décembre 2024, le Tropikal Market, organisé par AfroZone Market, revient pour une édition exceptionnelle, transformant le 7 rue Bailly en un carrefour des cultures afro-caribéennes. Cet événement gratuit, à la croisée des talents et des traditions, promet une expérience shopping et culturelle inédite, idéale pour célébrer les fêtes sous le signe de la diversité.

Une immersion dans l’univers afro-caribéen

Tropikal Market 2024, la magie afro-caribéenne s’invite à Paris pour le Black Friday

Depuis ses débuts, le Tropikal Market s’est imposé comme un rendez-vous incontournable, offrant bien plus qu’un simple marché. Véritable vitrine des savoir-faire des diasporas africaines et caribéennes, il propose une immersion dans un univers où chaque stand raconte une histoire. Mode, beauté, bien-être, artisanat, gastronomie : les visiteurs y découvrent une sélection soigneusement élaborée, mêlant produits authentiques et innovations contemporaines.

« Le Tropikal Market n’est pas qu’un marché. C’est un lieu de rencontre, de partage, et d’inspiration », explique l’équipe d’AfroZone Market.

Cette année, l’événement coïncide avec le week-end du Black Friday, offrant des opportunités exclusives de shopping avec des promotions irrésistibles sur des produits uniques.

Une ambiance festive et familiale

À l’image de la chaleur des tropiques, l’atmosphère du Tropikal Market est à la fois festive et conviviale. Dès l’entrée, les visiteurs sont accueillis par une programmation riche et variée : animations interactives, musique live, ateliers créatifs pour enfants et adultes. Les créateurs et entrepreneurs présents sur place sont là pour raconter leurs parcours, partager leur passion et offrir une perspective unique sur leurs créations.

Parmi les attractions phares de cette édition, une tombola gratuite avec des lots exceptionnels à remporter, dont un billet d’avion aller-retour pour une destination en Afrique ou aux Antilles, en partenariat avec Billet Discount. Une chance unique de prolonger l’expérience Tropikal au-delà des frontières !

Un voyage culinaire exceptionnel

Les amateurs de gastronomie ne seront pas en reste. L’espace restauration propose un véritable voyage gustatif à travers les saveurs des zones tropicales. Des plats emblématiques comme les accras de morue, le poulet boucané ou les pâtisseries caribéennes côtoient des créations modernes, réinterprétant avec audace les traditions culinaires. Les boissons artisanales, telles que le jus de bissap ou le punch coco, viennent parfaire cette escapade gourmande.

« La cuisine est un langage universel, et au Tropikal Market, nous racontons une histoire à chaque bouchée », confie Patrick, un chef invité.

Une célébration des créateurs

Tropikal Market 2024, la magie afro-caribéenne s’invite à Paris pour le Black Friday

Le Tropikal Market est avant tout une scène ouverte pour les créateurs afro-caribéens. Bijoux, accessoires, vêtements, produits de beauté naturels et bien-être : chaque exposant offre une perspective unique sur son art et ses inspirations. Parmi eux, de jeunes talents côtoient des marques établies, tous unis par une ambition commune : valoriser leurs racines et partager leurs créations avec un public curieux et enthousiaste.

L’événement met également un point d’honneur à offrir des opportunités aux entrepreneurs. Avec des facilités de paiement pour la réservation de stands et des campagnes de communication intensives, le Tropikal Market se positionne comme un levier de visibilité et de croissance pour les marques participantes.

Un événement engagé et inclusif

Dans un monde où les identités culturelles sont souvent diluées, le Tropikal Market se distingue par son engagement à préserver et célébrer les traditions des diasporas afro-caribéennes. Plus qu’un simple marché, c’est un espace de transmission et de dialogue, où les visiteurs de tous horizons sont invités à découvrir, apprendre et s’émerveiller.

L’entrée gratuite reflète cette philosophie d’ouverture. « Nous voulons que chacun puisse vivre cette expérience, sans barrière, car la culture doit être accessible à tous », souligne l’équipe d’organisation.

Pourquoi ne pas manquer cette édition ?

Le Tropikal Market, c’est l’occasion rêvée de découvrir des idées cadeaux originales et chargées de sens, de vivre une ambiance festive et de soutenir des entrepreneurs passionnés. C’est aussi un moment pour renouer avec des traditions, ou en découvrir de nouvelles, dans une atmosphère résolument moderne et accueillante.

Informations pratiques :

Tropikal Market 2024, la magie afro-caribéenne s’invite à Paris pour le Black Friday
  • Dates : 29 novembre – 1er décembre 2024
  • Lieu : 7 rue Bailly, Paris 3e (Métro Arts & Métiers)
  • Horaires : de 10h à 20h
  • Entrée : Gratuite

Pour ceux qui souhaitent prolonger l’expérience, deux éditions par an sont prévues, avec une prochaine rencontre en mai 2025 pour célébrer la fête des mères.

Un rendez-vous à ne pas manquer

Dans un Paris en effervescence, le Tropikal Market 2024 s’impose comme l’un des événements les plus attendus de l’année. Que vous soyez en quête de produits originaux, de saveurs exotiques ou simplement d’un moment de convivialité, ce marché est une invitation à explorer et célébrer la richesse des cultures afro-caribéennes.

Alors, marquez vos calendriers et préparez-vous à vivre un week-end mémorable. Sous les lumières du Marais, le Tropikal Market vous ouvre ses portes pour une célébration où la diversité prend vie, avec une chaleur et une authenticité qui ne manqueront pas de laisser une empreinte durable.