Florence Gisors : la volonté de mettre en valeur la diversité des beautés noires

Nofi vous propose de partir à la rencontre de Florence Gisors, experte capillaire spécialisée dans le conseil, la coloration, le soin, l’entretien et remise en forme des locks.

Florence Gisors : la volonté de mettre en valeur la diversité des beautés noires

Nofi : Bonjour, pouvez-vous vous présenter en quelques mots aux lecteurs de Nofi ?

Florence Gisors (FG) : Florence Gisors , 34 ans. Née le 12 août 1984 en Guadeloupe.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

FG : Je suis diplômée en licence Science Humaine et Sociale et en licence professionnelle Médiation des apprentissages et compétences de base. J’étais conseillère en insertion professionnelle en Mission Locale à 24 ans. Par la suite, j’ai quitté mon emploi pour suivre une formation en maquillage professionnel. Puis un CAP Coiffure suivit d’un BTS Métiers de la coiffure. J’ai été coiffeuse au salon de coiffure Hair Star à Paris, puis comme manager durant 1 ans. J’ai finalement décidé de lancer mon propre concept « Espace privé #FLORENCEGISORS » en France et en Guadeloupe. Il s’agit de la réalisation d’un rêve grâce à un financement participatif. Avec la communauté de GBSCONCEPT « les GBSY« , nous avons récolté 4700 euros.

Ouverture à Montreuil 9 avril 2019
Ouverture au Gosier 16 juillet 2019.

D’où vous vient cette passion pour la coiffure ?

FG : Depuis jeune j’admirais les réalisations de mes tantes et de ma mère sur mes cheveux. J’ai commencé à me coiffer seule à partir de 10 ans. J’ai pu expérimenter plein de coiffures. Jobs d’été durant ma jeunesse.  Les études m’ont éloignées de cette passion. Effectivement en 3eme je voulais faire un Cap coiffure. Mais mon entourage m’a encouragée à poursuivre mes études au vue de mes résultats scolaires. Néanmoins, en 2010, en parallèle de mon emploi de conseillère en insertion, j’ai lancé le GBSconcept. Alliant coiffure, artistes et événements. En 2010, Coiffeuse pour Gzup concept. Puis j’ai eu l’occasion de coiffer Saik, Barone, Swé, Milca, Jah Cure. Puis Experte capillaire et Coloriste du comique FARY, et du chanteur DISIZ la peste…et bien d’autres.

Pensez-vous que les coiffures afro sont mal vues aux Antilles ?

FG : De plus en plus de femmes assument le port des cheveux naturels.  En effet la vente des produits défrisants à fortement diminuée. Les marques font peu de publicités pour ce produit. Il fut un temps c’était mal vue, notamment les Locks. Mais les mentalités changent. Les nouvelles possibilités pour se coiffer, colorer et le développement des experts capillaires, facilite le port des cheveux naturels.

Que pensez-vous du fait que les locks, tresses et afros sont interdits dans dans un lycée privé de Baie-Mahault ?

FG : Étant issue d’un lycée privé, je comprends qu’il soit nécessaire de respecter certaines règles. Cependant, le port des cheveux naturels, sous toutes ses formes, doit être accepté. La discrimination capillaire ne peut plus être tolérée, à une époque où les membres de la communauté afro se battent pour se réapproprier leur nature et leur héritage capillaire. Un compromis est nécessaire afin que notre jeunesse puisse s’exprimer, tout en veillant à respecter l’image de l’établissement.

Quel est votre avis sur le rapport des Noirs à leur propre cheveux ? Comment expliquez-vous cela ?

FG : Ce rapport est très complexe. Tiraillé entre envie d’assumer ses cheveux naturels ou de les défriser. Entre les représentations historiques, socio-politiques et les contraintes de la vie quotidienne. L’image du côté « non professionnel » aussi explique ce rapport fluctuant. Le port des cheveux naturels est de plus en plus accepté et mis en avant de façon positive notamment sur les réseaux sociaux. Cependant, certaines réactions sont difficiles à accepter. Comme le fait que certains se permettent de toucher les Cheveux sans autorisation. Vécu souvent comme une agression, un non respect ou une infantilisation. Renvoyant à l’idée même du « sauvage » des Exhibitions humaines.

Quelle est votre journée de travail type ?

FG : Le matin entre 7h et 8h, c’est maquillage. A 9h je partage avec mon public le maquillage du jour. A 10h je reçois généralement le premier client. Au alentours de 19h30/20h, je termine avec le dernier client. Enfin à 21h je partage mes productions sur les réseaux sociaux.

Le fait d’être une femme est-il un plus en matière d’expertise capillaire ?

FG : Les compétences et la formation sont les plus. Ainsi que la passion.

Pouvez-vous nous parler de votre Espace privé ?

FG: Créé dans l’idée d’apporter sérénité, bien-être et convivialité non seulement pour les clients mais aussi pour mes futures collaborateurs(rices). Expertise, diagnostics, conseils pour les clients et formations de professionnels sont les maîtres mots. Réalisé grâce à un financement participatif. Les ondes positives, l’entraide et la solidarité sont les moteurs de notre ESPACE PRIVÉ #FLORENCEGISORS.

Où vous voyez-vous dans 10 ans ? Avez-vous des conseils pour ceux qui aimeraient faire la même chose que vous?

FG : Sky is the limit. Suivez votre instinct. Entourez-vous bien. Pas besoin d’écraser les autres pour réussir. Respectez votre prochain. Éloignez-vous des ondes négatives.

POUR RETROUVER GBSConcept :

  • Via Messenger
  • Par téléphone : 06 66 21 42 84
  • Par courriel : gbsconcept@gmail.com
  • Visitez son site internet

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Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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