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Marius Cultier, pionnier du jazz caribéen

Culture

Marius Cultier, pionnier du jazz caribéen

Par Atouma NKeussi 16 mai 2018

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Le 23 décembre 1985, disparaissait Marius Cultier à l’âge de 43 ans. Celui qui a influencé nombre de musiciens Martiniquais affectionnait la biguine, le jazz, la mazurka ainsi que le « latino ». Né dans le quartier populaire des Terres Sainville, à Fort-de-France, pianiste autodidacte doté d’un  talent exceptionnel, auteur, interprète, compositeur, il a laissé une trace indélébile dans le monde de la musique Caribéenne.

Biographie de Marius Cultier / 1942 -1985 / Artiste-pianiste de la Martinique

Le monde de la musique était indéniablement fait pour lui. Marius Cultier est un phénomène né en 1942 à Fort-de-France en Martinique. À seulement neuf ans, il est le chef d’orchestre de l’ORTF !
Le jeune Marius Cultier anime une émission radio intitulée « Punch en musique » qui connaîtra un grand succès auprès du public.  Avec Jack Gil, Jo Amable, Marius Cultier contribue à modifier le contexte culturel de toute une époque. À 14 ans, il devient orphelin de père et de mère. Ses grandes sœurs se chargent de son éducation.

Très tôt, l’artiste découvre le Jazz. Il fait un parfait mélange du Jazz et de la musique Antillaise.
Musicien talentueux et reconnu, c’est à l’hôtel l’Impératrice qu’il se produit pour la première fois en 1956. Il parcourt la Martinique pour participer à des concerts où il est très sollicité par les chefs d’orchestres. Mais il ne se limite pas à la Martinique et décide de se produire dans la Caraïbe. Il reçoit le prix de l’International Piano Conquest à Porto Rico pour son interprétation de « Round Midnight ».

Marius Cultier / ©manomerci

À 20 ans, Marius compte une dizaine de disques à son actif. Il s’installe pendant 8 ans au Canada où il est immédiatement adopté par le public. En outre, il est engagé par la radio Canadienne comme animateur de plusieurs émissions. Entre 1970 et 1971, Marius Cultier va se faire connaître du public Européen. En 1975, il se produit à l’Olympia. Il joue à Paris au Palais des Congrès sur invitation du président de la république de l’époque, Valérie Giscard D’Estaing. En 1976, Marius Cultier se fait remarquer lors de la remise des prix de l’Académie de Jazz de Paris. L’une des priorités de Marius Cultier a été de dresser un inventaire des œuvres musicales appartenant à l’Amérique du Sud et qui inclut certaines de ces compositions dont « Concerto pour l’oiseau et la fleur » interprété par Jocelyne Beroard. Une chanson qui a reçut le prix de la Chanson d’Outre-Mer à Paris en 1982.

Marius Cultier ©manomerci

Après dix ans d’absence, il revient dans son pays et veut contribuer à l’évolution de la culture. Il crée un institut de Jazz Antilles-Guyane. En 1983, il repart pour les États-Unis et revient au pays avec l’idée de fonder un commerce pour la vente d’instruments de musique. Il vend, répare, accorde beaucoup d’instruments de la Martinique. Marius Cultier « le musicien aux doigts d’or »  connaît de nombreux problèmes dans sa vie. Il décède le 23 décembre 1985. La Martinique l’accompagne à sa dernière demeure en chantant « L’ode à Gisèle » une chanson écrite pour sa femme.

Aujourd’hui, que reste-t-il de Marius Cultier ? Une rue à son nom aux Terres Sainville à Fort-de-France et une autre à Rivière Salée, mais plus important: Marcus Cultier a laissé un œuvre musicale monumentale pour son pays qu’il convient de transmettre, de faire connaître à la nouvelle génération.

Source:

Le grand livre des musiciens créoles de Sully Cally

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