« Le cri du zèbre » et « Délestage », le théâtre africain s’invite à Paris !

Le théâtre africain se porte à merveille ces derniers temps. En effet, des représentations ont lieu un peu partout en région parisienne avec des comédiens hors pairs qui mériteraient d’être davantage connus et reconnus. Les pièces « Le cri du zèbre » et « Délestage » font partie de ces représentations artistiques qui valent le détour.

« Le cri du zèbre »

« Le cri du zèbre », une pièce de Thierry Roisin, met en scène deux hommes d’origine différente, à savoir un burkinabé (Ousmane Bamogo) et un français (Gilles Ostrowsky). Deux personnages que tout oppose et qui pourtant auront la lourde charge de coopérer pour remettre sur pied le monde dans lequel il vivent.

Voici l’intrigue: « Sur scène, la situation est grave. Un cataclysme a eu raison de l’humanité toute entière.  Sauf deux. Sauf eux. L’heure est à la reconstruction. Il va falloir définir les priorités, choisir un chef, décider d’un dieu (ou pas), mais aussi renégocier la dette, prévoir l’éducation des enfants, définir la place de l’amour et des vieux, disserter sur l’avenir du poulet à l’ail. Sans oublier de commenter le discours de Dakar ou celui de Ouagadougou, réfléchir sur le terrorisme, les murs en construction, ou étalonner les dents blanches et les odeurs. Aucun sujet ne saurait être éludé, tout dossier mérite d’être ouvert ».

Ousmane Bamogo produit des chroniques politiques en Afrique de l’Ouest avec son duo Bongo.com, tandis que Gilles Ostrowsky joue Les Fureurs d’Ostrowsky, un récit des Atrides et Ubu. Les deux acteurs font parfaitement la paire pour nous offrir un spectacle à la fois divertissant et de réflexion, ils nous interrogent sur une question intemporelle: « Comment (re)construire un monde meilleur ensemble, malgré nos différences ? »

© Gilles Ostrowsky / Ousmane Bamogo

« Délestage »

Seul sur scène, David-Minor Ilunga occupe l’espace et raconte ses déboires. Il traite le triste thème de l’Africain en situation irrégulière en Europe, en Belgique plus précisément, et interpellé d’emblée par les policiers. Il revient également sur sa vie à Kinshasa, son quotidien, les toilettes sans porte dans la cour commune ; les « délestages » (les suppressions… momentanées !) de l’eau, de l’électricité, des salaires, des soins ; les taxis où l’on « se sardine »  et ce fameux article 15 de la Constitution de l’État séparatiste du Sud-Kasaï qui disposait que chacun devait se débrouiller pour vivre. Des vérités que vivent la population kinoise sous couvert de farces servant à la dénonciation. La mise en scène est de Roland Mahauden.

Comédien, auteur, David-Minor Ilunga est un Congolais de trente ans qui préfère rire des situations difficiles que vivent les populations congolaises plutôt que l’apitoiement. Un « humouriste » à la « kinoiserie » facile qui joue, plaisante, se moque… et raconte des histoires dont il préfère sourire et faire rire.

Aucune excuse pour ne pas sortir et prendre du bon temps ! Le théâtre africain est bien présent sur Paris et n’attend que ses compatriotes pour l’honorer ! À bon entendeur !

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