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Sade Agboola a créé une ligne de taxis pour femmes et enfants

Société

Sade Agboola a créé une ligne de taxis pour femmes et enfants

Par Sandro CAPO CHICHI 9 octobre 2017

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Sade Agboola, une mère britannique d’un enfant a lancé sa propre firme de taxis dont les véhicules ne seront conduits que par des femmes.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr

Le 26 mars 2017 était annoncée publiquement la décision du roi Salmane d’Arabie Saoudite d’autoriser les femmes de son pays à conduire.

Sade Agboola

Le roi Salmane d’Arabie

Un jour plus tard, nos confrères du Croydon Advertiser rapportaient une information intéressante relevant de cette thématique.

Sade Agboola, âgée de 35 ans fin septembre 2017 a annoncé le lancement, en octobre 2017, d’Annisa Cars. Il s’agit d’une firme de taxis dont les clients ne pourront être que des enfants et des femmes. De même, les véhicules d’Annisa Cars ne pourront être conduites par que par des femmes. L’objectif est que les femmes et les enfants puissent rentrer chez eux en toute sécurité.

Un réel problème d’insécurité en Grande-Bretagne

La sécurité des passagers dans les taxis et les véhicules conduits par des chauffeurs privés est en effet un problème majeur en Grande-Bretagne. Ainsi, en 2015, 126 chauffeurs de taxis ou de véhicules privés avaient été reconnus coupables de violences ou d’agressions sexuelles sur leurs passagers. Puisqu’en 2015 toujours, 98% des taxis britanniques étaient conduits par des hommes, on réalise aisément la crainte que peuvent avoir certaines femmes à utiliser ce moyen de locomotion et certains parents à y confier leurs enfants.

Un parallèle avec l’Arabie Saoudite?

Agboola, résidente de Croydon en Grande-Bretagne, est une musulmane. Ce détail peut paraître insignifiant, mais il appelle à la comparaison avec la séparation des sexes dans l’espace public jusqu’à récemment imposée aux femmes saoudiennes. Bien évidemment, la situation est différente en Grande-Bretagne où les femmes ont depuis longtemps le droit de conduire et de cohabiter avec les hommes dans l’espace public. La différence porterait donc sur le droit qu’auraient les femmes, si elles se sentent capables de se défendre d’une potentielle agression, à cohabiter avec des hommes dans l’espace public. Un débat qui devrait ne pas finir d’opposer les critiques d’une démarche comme celle de Sade Agboola qui la verront comme une tentative d’imposer de manière sournoise des coutumes musulmanes à l’occident et d’autres qui la considéreront comme une initiative salutaire pour les droits des femmes.

sade agboola

Sade Agboola
Photographe : David Cook