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Résistance africaine à l’esclavage : La révolte de Calabar (1767)

Histoire

Résistance africaine à l’esclavage : La révolte de Calabar (1767)

Par Sandro CAPO CHICHI 31 octobre 2016

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Nombres de discours occidentaux insistent sur la culpabilité des Noirs Africains dans la traite négrière transatlantique.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr

Cette culpabilité est souvent renvoyée sur la fameuse figure des ‘roi(telet)s africains’. Du côté africain, on essaie parfois de déculpabiliser ces roi(telet)s en faisant remarquer qu’ils ne vendaient pas leurs propres sujets, mais seulement des criminels ou des prisonniers de guerre issus d’états ennemis; qu’ils ne seraient pas des ‘traîtres’, puisqu’ils auraient défendu leurs propres sujets. Un problème avec cette dernière approche est le suivant. Les Noirs Africains ne seraient certes pas des ‘traîtres’ car ils n’auraient pas vendu ceux qu’ils considéraient à l’époque être ‘leur peuple’. Ils resteraient toutefois des collaborateurs du crime de la traite des Noirs (ce même s’ils ont eux-mêmes perdu certains de leurs proches dans ces tragédies).

D’autres faits montrent toutefois que des Africains, sur le continent même, se sont révoltés contre la traite des Noirs indépendamment de leur appartenance ethnique, nationale ou ‘tribale’.

En 1767, dans la ville de Calabar au sud-est du Nigéria, son roi collaborait avec les esclavagistes britanniques. Sept bateaux britanniques attendaient sur le fleuve Calabar la livraison de de ‘prisonniers’. Des soldats du roi de Calabar protégeaient les Britanniques prêts à recevoir les prisonniers et à les déporter quand une trentaine de civils armés de Calabar attaquèrent les négriers britanniques pour les empêcher de réaliser leur crime. Ils se heurtèrent à l’armée du roi qui protégeaient ces derniers. Défaits, ces héros ordinaires qui avaient pris les armes contre les soldats criminels de leur propre nation allaient être punis de leur geste de bravoure.  Leur leader allait être décapité sur place, les autres survivants emprisonnés, déportés aux Caraïbes et leur formidable action effacée de la plupart des livres d’histoire. Il est aujourd’hui plus que temps d’honorer la mémoire et de prendre conscience du sang de ces héros qui coule dans les veines d’actuels habitants des deux rives de l’Atlantique.