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Athlétisme : fin de règne pour Lamine Diack, le premier président noir de l’IAAF

Société

Athlétisme : fin de règne pour Lamine Diack, le premier président noir de l’IAAF

Par Abou Cissé 20 août 2015

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Le Sénégalais Lamine Diack, président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) pendant plus de 15 ans, a passé le témoin mercredi à Pékin à 82 ans. Un focus sur son mandat.

Premier africain à la tête de cette instance 

Une retraite bien méritée. Lamine Diack aura été ainsi le premier président non-européen, et surtout africain à être à la tête de l’institution gérant le premier sport olympique (l’athlétisme), dont le continent noir est la force émergente. Il était à la tête de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) depuis 1999. Président intérimaire à la mort de l’Italien Primo Nebiolo le 7 novembre 1999, il sera élu en 2001 à Edmonton au Canada puis réélu en 2003 à Paris en France, en 2007 à Osaka au Japon, et à Daegu en 2011 en Corée du Sud. Né le 7 juin 1933 à Dakar, le jeune athlète s’est illustré sur les sautoirs de la longueur.

Un homme multifonction 

Parallèlement, il s’est lancé dans une carrière de footballeur, avec un essai au Racing Club de Paris, mais une blessure à un genou au début des années 60 l’oblige à avoir un rôle d’encadrement. En 1973, il devient le premier président de la Confédération athlétique africaine (CAAA), poste qu’il occupera jusqu’en 2003. Avocat de formation, ce père de 15 enfants nés de plusieurs mères s’engage également sur la scène politique dans son pays, en devenant maire de Dakar de 1978 à 1980.

Son bilan à l’IAAF 

Sur le plan comptable, les recettes de télévision et de sponsoring se sont élevées en 15 ans à plus d’un milliard d’euros et les réserves financières de l’IAAF qui sont basées à Monaco, sont d’environ quelque 60 millions d’euros. Sur le plan sportif, il a réussi à démocratiser l’institution et à développer l’athlétisme dans le monde. Depuis les championnats du monde d’Osaka (Japon), en 2007, la compétition bisannuelle se déroule alternativement en Europe (Berlin/2009, Moscou/2013, Londres/2017) et en Asie (Daegu/2011, Pékin/2015, Doha/2019).

Les points négatifs de son mandat 

Mais le vieux lion quitte la scène sans avoir vu un championnat du monde organisé en Afrique dans son continent de naissance. Pourtant dans une autre discipline le football, on a pu organiser une première Coupe du monde en 2010 en Afrique du Sud. Et que dire des États-Unis, la première puissance athlétique de la planète où il y a une importante communauté noire et qui n’a jamais organisé dans son histoire des mondiaux. Lamine Diack a néanmoins réussi à faire attribuer les Mondiaux 2021 à Eugene (Oregon) avant son départ. Une anomalie corrigée en attendant la seconde concernant l’Afrique et le dopage, mal profond. Son successeur le Britannique Sebastien Coe qui a élu mercredi comme étant le sixième président de l’IAAF en battant l’Ukrainien Sergueï Bubka devra s’en charger.