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Esclavage moderne : 200 Mauritaniennes victimes de la traite en Arabie Saoudite 

Société

Esclavage moderne : 200 Mauritaniennes victimes de la traite en Arabie Saoudite 

Par Sébastien Badibanga 31 juillet 2015

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Selon l’Association des femmes chefs de famille (l’ACFC), environ 200 jeunes Mauritaniennes sont actuellement victimes de la traite en Arabie Saoudite. Leurs employeurs leur font subir des pires horreurs : séquestration, maltraitance et/ou viol.

Environ 500 jeunes Mauritaniennes ont été approchées par des rabatteuses, dont 200 qui travaillent actuellement en Arabie Saoudite. Problème : leurs employeurs les traitent comme des esclaves. En effet, elles sont séquestrées, maltraitées et parfois violées.

Une des victimes a pu contacter sa mère restée en Mauritanie et prévenir l’Association des femmes chefs de famille (l’ACFC). « Elle croyait partir enseigner, mais une fois en Arabie Saoudite, Coumba (le nom choisi pour préserver son anonymat, ndlr) a été forcée de faire le ménage des heures durant, battue et séquestrée », révèle RFI Afrique.

Par ailleurs, trois de ses compatriotes ont subi le même sort qu’elle, dont une qui a été violée. Par conséquent, la mère de Coumba a déposé plainte il y a quinze jours pour maltraitance et séquestration.

Un trafic bien rodé

Ces femmes, réduites en esclavage, sont originaires de la communauté des Haratines, une ethnie pauvre et marginalisée descendante d’esclaves. Cela peut arriver que ces filles ou leurs familles optent de leur plein gré pour un exil en Arabie Saoudite. Mais surtout, il s’agit bel et bien d’un trafic bien rodé.

« Elles sont emmenées par des réseaux ou par des individus. On dit à la famille que la fille va étudier, puis se marier et on fait miroiter de l’argent aux familles pauvres. Pour les plus petites, entre 4 et 14 ans, 10 millions d’ouguiyas (près de 28 000 euros), plus vieilles que ça, 7 millions d’ouguiyas (plus de 19 000 euros) et le mariage d’un point de vue religieux à une certaine considération », confie à RFI Afrique Aminetou Mint el-Moctar, présidente de l’ACFC.

La responsable de la filière a d’abord été arrêtée avant d’être relâchée. Du coup, Coumba pourrait retirer sa plainte d’autant qu’elle est intimidée par la famille qui l’emploie. Celle-ci lui propose, même, de l’argent contre son silence.

Motif d’espoir : le tollé provoqué par l’affaire a poussé ses employeurs saoudiens de la placer dans une famille mauritanienne d’Arabie Saoudite. Mieux, ils pourraient la laisser retourner en Mauritanie. Croisons les doigts…