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Le royaume de Kongo

Histoire

Le royaume de Kongo

Par Naya 2 octobre 2014

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Le territoire de l’actuel royaume de Kongo a été habité depuis au moins 300 000 ans.Avant 1500 avant notre ère, ce territoire était peut-être habité par des chasseurs, des cueilleurs et des pêcheurs. L’identité de ces peuples est inconnue. On pense cependant qu’ils ont été les principaux ancêtres culturels des actuels peuples de petite taille appelés « pygmées » par les Européens et mbaka mbaka par les Bakongo, nom donné aux peuples héritiers de la culture du royaume de Kongo.

Par Sandro CAPO CHICHI

Entre 1500 et 500 se produisirent trois migrations aux alentours du fleuve kongo. Ces peuples immigrés parlaient des langues de la famille bantoue. C’est à partir de cette époque que les archéologues ont pu trouver dans la région des outils et des armes en pierre. On a aussi pu y trouver quelques outils de fer. Certains de ces outils ont été utilisés, dans le site de Kongo Bumba, (actuel Gabon), pour représenter, dans des caves, des figures comme le léopard, qui demeure un symbole de la royauté en pays kongo et ailleurs en Afrique jusqu ‘à ce jour.

A partir de cette période, les immigrés de langue bantoue se mélangèrent avec les populations locales. Au fil du temps, des villages se transformèrent en chefferies, puis en des états. Les populations, développèrent au fur et à mesure des cultures et des langues de plus en plus distinctes.

Peu d’éléments de la vie des populations de cette période sont connus. On a par exemple trouvé, entre le 8ème et 9ème siècle un masque en bois représentant un masque bien qu’on ne sache pas quelle était sa fonction. C’est probablement l’utilisation du matériau périssable qu’est le bois, qui nous a empêché d’en savoir plus sur la période précédant l’émergence du royaume de Kongo.

Une synthèse des traditions orales locales permet de décrire comme suit la création du royaume de Kongo. Entre 1350 et 1375, Nimi a Nzima, souverain de l’état de Mpemba Kasi, aurait conquis un certain nombre de territoires, principalement au sud du fleuve Congo. Nimi a Nzima aurait ensuite conclu une alliance avec le roi d’un autre état, Mpuku a Nsuku du Mbata. Le but de cette coopération était de garantir à ces deux rois, la transmission de leurs territoires à leurs dirigeants respectifs. L’alliance fut matérialisée par le mariage de Nimi a Nzima et de la sœur de Lukeni lua Nsanze, Mpuku a Nsuku. Cette union donna naissance à Lukeni Lua Nimi qui deviendra roi de Mpemba Kasi.

Lukeni par Sandro CAPO CHICHI

Lukeni par Sandro CAPO CHICHI

Il étendra son territoire jusqu’à celui de Mwene Kabunga et de Mwene Mpangala. C’est dans l’un de ces territoires que se trouvait l’actuelle cité de São Salvador en Angola, dont Lukeni lua Nimi fera la cité principale de son nouveau territoire : Mbanza Kongo, capitale du royaume de Kongo.

L’expansion territoriale

Peu après l’établissement du royaume de Kongo, il semble que les états de Mpangu et de Nsundi furent conquis et incorporées en tant que provinces du pays. Cette conquête se fit probablement avec l’aide de l’état de Mbata, allié à Kongo depuis les origines. Peut-être à la fin du 15ème siècle, Kongo étendit son territoire au sud, avec la conquête de l’état de Mbemba et dans la seconde moitié du 16ème siècle, celle de l’état de Soyo. Entre temps, l’état de Mbata serait passé du statut d’allié de Kongo à celui de l’une de ses provinces. Tous ces états devinrent les six provinces du royaume de Kongo, chacune d’entre elles étant gouvernée par un membre de la famille royale ou par un représentant élu sur place. En outre de leurs fonctions de gouverneurs, chacun de ces représentants de l’autorité du roi de Kongo, le Mwene Kongo sur ses provinces, les Mwene Mbamba, Mwene Mbata, Mwene Soyo, Mwene Nsundi et Mwene Mpangu disposaient aussi de fonctions ministérielles.

Outre ces provinces, qui constituaient le cœur du royaume de Kongo, un certain nombre de territoires devinrent à certains moments des vassaux de Kongo, à d’autres de véritables provinces. On pense notamment aux célèbres royaumes vili de Loango (actuel Congo-Brazzaville), et mbundu de Ndongo et Matamba au sud. Lors de l’expansion territoriale maximale du royaume, entre le 14ème et le 15ème siècle, on pense que le royaume s’étendait jusqu’à Brazzaville au nord, à Mayumba au Gabon au Nord-Ouest, à l’embouchure du fleuve Kwango au nord-est ainsi qu’à l’embouchure des fleuves Nhia et Longa. Cette influence incluait notamment jusqu’à Luanda, actuel Angola, qui fournissait au royaume son unique source de coquillages nzimbu, la monnaie utilisée par les rois kongo.

Les premières relations extérieures du royaume de Kongo

Ce n’est que soixante ans plus tard, en 1482, que les Portugais arrivèrent sur le territoire de la province de Soyo. Au terme de cette rencontre, les Portugais emmenèrent avec eux des populations de Soyo et revinrent deux ans plus tard où ils se rendirent à la capitale du royaume, Mbanza Kongo. Ils entrèrent en contact avec le roi Nzinga a Nkuwu.

Les Bakongo considèrent traditionnellement les albinos comme des êtres divins associés à l’eau. En rencontrant les Portugais, eux aussi à peau blanche et venant de la mer, ils les considérèrent également comme divins. Ils furent associés au culte de la divinité maritime Mbumba. La richesse et l’abondance des cadeaux envoyés fit dire aux Bakongo que le roi du Portugal était la plus grande autorité spirituelle du culte de Mbumba.

Les Portugais, de leur côté, étaient en Afrique centrale pour trouver de nouveaux alliés chrétiens. Lorsqu’ils proposèrent en 1491, dans cette perspective au Mwene Soyo de se convertir au catholicisme, celui-ci le fit mais pour se convertir à ce nouveau culte de Mbumba créé par « Nzambi Mpungu ». La même année, après le soutien militaire des Portugais face à des villages rebelles du nord-est du royaume, le Mwene Kongo Nzinga a Nkuwu fut baptisé avec sa famille. Des dignitaires du royaume en firent bientôt autant. Le souverain du Kongo prit le nom de João Ier, en hommage au roi portugais contemporain, Jõao II le Parfait.

Malgré ses promesses initiales, le nouveau culte fit rapidement son lot d’insatisfaits. D’abord, les missionnaires demandèrent au roi de se plier à la monogamie et de ne conserver que son épouse principale, Nzinga a Nlaza, originaire de la province de Mbata. Son héritier ne pouvait être choisi que parmi les épouses secondaires du roi qui étaient souvent des soeurs de dignitaires d’autres provinces. Ces derniers virent donc leur influence menacée et prirent parti contre le catholicisme. Ce mécontentement fut aggravé par une longue période de sécheresse. Il semble qu’une majeure partie du royaume abandonna alors le christianisme, y compris le Mwene Kongo. L’un des partisans du christianisme fut naturellement le fils de Nzinga a Nkuwu et de son épouse Nzinga a Nlaza, Mvemba a Nzinga, baptisé sous le nom d’Afonso, et que les prêtres chrétiens souhaitaient installer au pouvoir.

Origine

A la mort de João Ier en 1506, le pouvoir se dispute entre Mpanzu a Kitima, son héritier légitime selon la tradition Kongo et son demi-frère Afonso, gouverneur de Nsundi, soutenu par les Portugais. Les deux parties se rencontrèrent lors de la bataille de Mbanza Kongo en 1506. Bien que l’armée d’Afonso soit moins nombreuse que celle de son frère, le premier l’emporta. Selon sa version des faits, l’armée d’Afonso fut secourue par une apparition de Saint Jacques et de cavaliers qui firent fuir l’armée de Mpanzu a Kitima. Ce dernier fut finalement exécuté par Afonso qui prendra le pouvoir sous le nom d’Afonso Ier.

Afonso Ier par Sandro CAPO CHICHI

Afonso Ier par Sandro CAPO CHICHI

Afonso accepta d’abord la traite d’esclaves si elle ne touchait que des esclaves récemment acquis, les seuls ne pouvant légitimement être acquis et si il conservait le monopole de la traite avec le roi du Portugal. Toutefois, les Portugais devinrent au fil du temps de plus en plus attirés par la traite des esclaves et ceux fournis par le roi n’étaient plus suffisants. Des marchands locaux se mirent à kidnapper des esclaves et Afonso se plaint officiellement aux Portugais du rôle de ces vendeurs, puis leur demanda l’arrêt de la traite dans son royaume. La décennie suivante toutefois, Afonso changea sa position sur la traite et réinvita les Portugais à pratiquer le commerce chez lui.
Afonso établit la chrétienté comme le nouveau culte royal des ancêtres royaux et en détruisit toutes les anciennes formes au sens littéral du terme. Il fit venir des spécialistes de grammaire, des prêtres portugais qui enseignèrent leurs connaissances aux jeunes nobles ; dans tous le pays, des églises furent bientôt construites.
Afonso mourut en 1543 à l’âge de 86 ans et se vit succéder par son fils Nkanga a Mvemba qui prit le pouvoir sous le nom de Pedro Ier. Celui-ci, qui avait été installé au pouvoir par les Portugais en tant qu’époux de sa principale épouse fut toutefois renversé deux ans plus tard par les nobles des différentes provinces. Ils élirent le petit-fils d’Afonso, Nkumbi Npudi a Nzinga, qui régnera sous le nom de Diogo I jusqu’en 1561.
Sa position face à la question chrétienne de la polygamie et de la nomination d’un héritier fut inégale. Il ne céda pas à la pression de missionnaires qui voulurent lui imposer la monogamie mais nomma l’un de ses fils comme héritier cinq ans après son accession au pouvoir. Sa légitimité fut contestée par des petits fils d’Afonso qui aspiraient aussi au trône. Forts de leur soutien dans les provinces de Soyo et Mpemba, riches de par leur position géographique stratégique dans la traite des esclaves, ils furent toutefois défaits par Diogo. Ce dernier fut effectivement suivi sur le trône par son fils Afonso II. Mais l’histoire du début du règne de Diogo I se reproduit : Afonso II fut renversé par un de ses frères, Bernardo. Le règne de Bernardo 1er ne dura toutefois pas très longtemps. Son règne, durant lequel il cherchera à étendre son territoire à l’est du royaume sera toutefois marqué par un important conflit interne. Des nobles originaires de la province de Mpangu, rejoints par celle de Nsundi et des Portugais se rebellèrent contre lui. Il mourra en 1567 au combat contre les « Jagas », un peuple qui n’a pu être identifié avec certitude mais qui provenait vraisemblablement de l’est du pays.
Son court successeur Henrique Ier sera également tué face à des populations orientales, les Tékés en 1568. Sous le prochain roi de Kongo, Alvaro I, le royaume dut faire face à une violente invasion des Jagas qui marchèrent sur Mbanza Kongo et l’occupèrent. Le roi dut fuir dans une île sur le Zaïre et y survivre dans des conditions extrêmement difficiles. Il ne dut qu’à l’aide de renforts envoyés par le roi du Portugal via le gouverneur de l’ïle de São Tome. En un an et demi, les forces kongo alliées à 600 soldats portugais chassèrent les Jagas du pays et réinstallèrent Alvaro sur le trône. En échange, le Portugal se vit accorder des privilèges commerciaux, notamment le placement sous l’autorité des marchands portugais sous l’autorité du Roi du Portugal. Il dut aussi accepter une colonisation portugaise de l’île de Luanda.
Paradoxalement, cette soumission à l’endroit des Portugais entraînera une centralisation du pouvoir du roi Kongo et une période d’apogée territoriale, économique et intellectuelle du royaume qui durera jusqu’au début du 17ème siècle . Cette période faste peut être expliquée par un processus d’alphabétisation en portugais de la classe dirigeante ainsi que d’un contrôle intelligent de certaines routes commerciales délaissées par les Portugais où l’introduction de nouveaux commerces.

Alvaro II, fils et successeur d’Alvaro I prit le pouvoir à la mort de son père en 1587. En obtenant d’hériter de tous les esclaves des nobles décédés dont il convertit un grand nombre en soldats, il renforça considérablement son armée. Il aurait possédé entre 16000 et 20000 gardes tékés d’origine servile. Comme son père, il se basa sur une nouvelle idéologie de la royauté basée sur une descendance à partir d’Afonso Ier. Il n’était alors plus nécessaire d’être le fils d’une femme libre de la famille de gouverneur de province. Comme Alvaro II, son successeur Bernardo II et son fils Alvaro III, il fallait descendre d’Afonso et être fils d’une esclave. De même, la nouvelle classe régnante de nobles devait descendre de ceux intronisés sous João Ier et Afonso Ier.
Le règne d’Alvaro II, également caractérisé par des conquêtes à l’est, verra l’apogée territoriale du Kongo. A sa mort en 1614, il se vit brièvement succéder par son demi-frère Bernardo II puis par son fils et successeur désigné Alvaro III la même année. Son règne verra toutefois la plongée du royaume dans une période de déclin.
Dès le règne d’Alvaro II, la tension s’accrut entre la nouvelle colonie portugaise de Luanda et le royaume de Kongo. La colonie attaqua et conquit des chefferies tributaires de Kongo et des états voisins comme le royaume de Ngola a Kiluanje qui contrôlaient d’importantes zones stratégiques. Du point de vue du christianisme, dont les Mwene Kongo avaient fait leur outil idéologique de légitimation de leur pouvoir. Lors de la décision du Pape Clément VIII qui en 1596 avait accordé à Kongo de disposer d’un évêque, les Portugais du royaume continuèrent à commander la communauté ecclésiastique et à défier ouvertement les rois en revendiquant le contrôle. En conflit avec la royauté kongo, ils faisaient davantage allégeance à la colonie portugaise de Luanda.
Le pouvoir royal kongo fut aussi affaibli intérieurement, notamment par la richesse de la colonie de Luanda. Certaines provinces du royaume furent enrichies par la création de nouvelles routes commerciales et des états environnants abandonnèrent leur statut d’état tributaire.
A partir du règne d’Alvaro III, le groupe de descendants d’Afonso et de femmes esclaves au pouvoir se désintégra progressivement et l’unité du pouvoir fut menacée pendant plusieurs règnes jusqu’à celui de Garcia II qui prit le pouvoir en 1641. Sous son règne, il parvint à éliminer les différentes factions nobles contestant son pouvoir et à le recentraliser sous son autorité.
Peu après son arrivée au pouvoir, la menace portugaise de Luanda fut temporairement écartée par les Néerlandais, qui en venant à bout de troupes portugaises, occupèrent l’île. En contestation à la domination portugaise sur les affaires religieuses du pays, le roi invita des missionnaires italiens et bien que Garcia II eût espéré que les Néerlandais les débarrassent des Portugais, cet espoir ne furent que de courte durée. Ils se révélèrent être de faibles alliés, et Garcia dut chercher un soutien ailleurs. Il le trouva chez la célèbre reine mbundu Nzinga des états de Ndongo et de Matamba avec qui il s’allia en 1644 contre les Portugais. Les efforts des coalisés africains furent toutefois vains quand les Portugais défirent les Néerlandais en 1648 et reprirent le contrôle de Luanda. L’alliance avec Nzinga se rompit et Matamba redevint une menace pour Kongo. Trop occupés à lutter contre les Portugais, Garcia verra la sécession de la province de Soyo du pouvoir central kongo. L’alliance rompue, le pouvoir de Garcia fléchit entre la menace portugaise et celle de Matamba.

A la mort de Garcia II en 1661, son fils Antonio I lui succéda. Concerné par la menace portugaise au sud, il décida d’adopter une politique agressive envers la puissance portugaise. En raison d’un conflit d’autorité avec les territoires portugais au sujet de la domination du petit état de Mbwila, Antonio commanda en une armée de plus de 20000 hommes, incluant même des troupes de l’état de Soyo face aux Portugais. Lors de cette bataille de Mbwila, les Bakongos furent défaits et Antonio tué sur le champ de bataille. Le trône fut désormais disputé entre les clans nlaza et mpanzu par le biais de nombreuses guerres civiles. Ils se sont par exemple succédés, entre 1665 et 1669, quatre souverains appartenant à l’un ou l’autre de ces clans. En 1670, le trône était aux mains du roi Alvaro IX appartenant au clan Mpanzu. Un prétendant au trône appartenant au clan Nlaza, Rafael Ier fit appel aux Portugais, à la fois pour conquérir Kongo mais aussi l’état de Soyo. La défaite de l’armée portugaise par Soyo lors de la bataille de Kitombo mit fin à la perspective de conquête du Kongo par les Portugais. Vers 1700, les Portugais délaissèrent quelque peu Kongo et établirent, au sud, leur colonie de l’Angola.
Quelques décennies plus tard, la capitale de Mbanza Kongo était abandonnée par les différents clans qui allaient constituer de leurs côtés des puissances régionales rivales. Ce n’est que le roi Pedro IV, en 1701, qui décidera de réoccuper la ville en réunifiant sous son aile les différentes factions rivales. Ce processus sera toutefois freiné par l’émergence de Beatriz Kimpa Vita. Kimpa Vita était une noble kongo se disant recevoir par l’esprit de Saint Antoine qui lui ordonnait de réunifier le royaume, de réoccuper Mbanza Kongo de manière pacifique, de se débarrasser des idoles et de faire preuve d’une certaine hostilité à l’égard des missionnaires blancs. Pedro IV ne l’écouta pas, mais le Portugais à la tête de son expédition, Pedro Constantinho da Silva, rejoint son mouvement et occupa Mbanza Kongo en son nom.

Représentation contemporaine d'une adepte du courant de Kimpa Vita, l'Antonianisme

Représentation contemporaine d’une adepte du courant de Kimpa Vita, l’Antonianisme

Pedro IV mit fin à cette menace en condamnant comme hérétique Kimpa Vita et en l’éxécutant. Il réoccupa ensuite Mbanza Kongo et put garantir, dans sa succession, une alternance essentiellement paisible sur le trône entre différentes factions du pouvoir dans un Kongo réunifié.

Au XIXème siècle, on assista à une recrudescence des lieux et participants au commerce du royaume de Kongo. Même la traite négrière qui avait été récemment abolie fut poursuivie clandestinement ou sous le masque d’autres commerces. Si ce regain d’activité économique renforça le pouvoir du Mwene Kongo dans un premier temps, l’institution du Mani Kongo et ses relations avec ses gouverneurs se désintégrèrent ; les états alentours, les marchands gagnèrent une importante autonomie financière. De leur côté, les Portugais accrurent de manière décisive leur influence sur le royaume. En 1855-56, ils prirent le port d’Ambriz et ouvrirent les mines de Mbembe à leur profit. Entre temps, une nouvelle rivalité émergea pour l’accession au trône de Kongo entre deux candidats issus de deux branches nlaza rivales. Alvaro XVIII fut vaincu par Pedro V grâce au soutien des troupes portugaises. Ceux-ci occupèrent Mbanza Kongo et firent de Pedro V leur vassal. A sa mort, en 1891, les Portugais proclamèrent leur souveraineté sur le pays. En 1914, à la suite d’une révolte native, le titre de Mwene Kongo fut aboli. La fin du royaume de Kongo arriva, le plus prestigieux royaume que l’Afrique centrale ait jamais connu.