Du Portugal aux États-Unis, six nations ont bâti empires, ports et industries sur l’asservissement des Africains. Aujourd’hui, monuments et banques en portent encore l’empreinte, rappelant la dette impayée de l’Histoire.
L’or noir de l’histoire

L’histoire mondiale n’est pas seulement faite de conquêtes militaires ou de découvertes scientifiques. Elle s’écrit aussi avec le sang et la sueur de millions d’êtres humains réduits en esclavage. Entre le XVIe et le XIXe siècle, l’Atlantique devint le théâtre d’un commerce inhumain, qui transforma l’Afrique en réservoir de main-d’œuvre contrainte, et l’Europe ainsi que le Nouveau Monde en puissances enrichies.
L’esclavage transatlantique ne fut pas un épisode marginal : il constitua l’un des socles économiques sur lesquels se sont édifiés les plus grands empires modernes. Les ports européens s’emplirent d’or, de sucre, de café et de coton, tandis que les champs des Amériques résonnaient des chants de douleur d’hommes et de femmes arrachés à leur terre natale. De cette exploitation naquirent des banques, des industries et des fortunes qui allaient peser durablement sur la hiérarchie mondiale.
Car derrière chaque façade de pierre à Nantes, Liverpool, La Havane ou Charleston, se cache la trace invisible du travail forcé. Derrière chaque université prestigieuse ou institution financière née au XVIIIe siècle, se devine l’ombre des plantations. L’or noir, ce n’était pas seulement le sucre ou le coton : c’était le corps des Africains eux-mêmes, transformés en marchandise, comptés en cargaisons, échangés contre du capital.
Dans cet article, nous proposons un tour d’horizon de six nations qui se sont enrichies de façon spectaculaire grâce à la traite et à l’esclavage : le Portugal, l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et les États-Unis. Six puissances qui, chacune à sa manière, ont bâti leur prospérité et parfois leur suprématie mondiale sur l’asservissement des Noirs.
Le Portugal : pionnier et architecte de la traite

C’est au Portugal que s’ouvre le grand chapitre de la traite négrière transatlantique. Dès le XVe siècle, tandis que l’Europe occidentale émerge de son Moyen Âge, Lisbonne regarde vers la mer. Les caravelles portugaises, menées par les explorateurs mandatés par Henri le Navigateur, longent les côtes d’Afrique de l’Ouest. À l’origine, il s’agit de commerce d’or, d’ivoire et d’épices. Mais très vite, une autre marchandise, infiniment plus lucrative, prend le dessus : l’être humain.
Les archipels de São Tomé, du Cap-Vert et de Madère deviennent les premiers laboratoires d’un système qui sera bientôt appliqué à grande échelle dans les Amériques : des îles transformées en plantations, des esclaves africains arrachés à leur continent pour produire du sucre à destination de l’Europe. Ce modèle, éprouvé sur les rives atlantiques africaines, préfigure la mécanique implacable de l’économie coloniale.
Au XVIe siècle, l’expansion portugaise atteint son apogée avec le Brésil, joyau de l’empire lusitanien. Là, les forêts sont défrichées, les cannes à sucre s’élèvent, et bientôt le café s’ajoute comme nouvel or brun. Pour répondre à la demande croissante des marchés européens, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants sont déportés depuis l’Angola et le golfe de Guinée. Le Portugal invente ainsi la « ligne directe » entre l’Afrique et l’Amérique du Sud, une saignée humaine qui allait durer plus de trois siècles.
Les conséquences sont immédiates : Lisbonne devient l’une des capitales marchandes les plus prospères du monde moderne. Ses quais bruissent du va-et-vient incessant des navires chargés de sucre, de tabac, de bois précieux. Les fortunes s’accumulent dans les maisons de commerce, tandis que le royaume portugais, pourtant modeste en taille et en population, se hisse au rang de puissance globale.
Ce rôle de pionnier dans la traite transatlantique n’a pas seulement enrichi le Portugal : il a posé les bases d’un système mondial où l’Afrique fut vidée de ses forces vives, le Brésil transformé en atelier du sucre, et l’Europe, Lisbonne en tête, bâtie sur l’exploitation brutale des corps africains.
L’Espagne : empire colonial et or du Nouveau Monde

Lorsque Christophe Colomb atteint les Antilles en 1492, l’Espagne ouvre un empire immense, couvrant bientôt l’Amérique centrale, les Andes et les Caraïbes. Mais très tôt, la Couronne de Castille se heurte à un paradoxe : la mise en esclavage des peuples amérindiens, massivement pratiquée dans les premiers temps, est progressivement condamnée par l’Église et par certaines lois royales. La législation de 1542 (les « Nouvelles Lois ») interdit en principe la servitude directe des Indiens. Ce vide légal pousse alors les colons espagnols à se tourner vers une autre main-d’œuvre : les Africains réduits en esclavage.
Ainsi naît le système des Asientos, contrats accordés par la Couronne à des compagnies ou à des nations alliées, leur donnant le monopole du commerce des esclaves vers les colonies espagnoles. Les Portugais, puis les Britanniques, obtiennent à plusieurs reprises ces concessions, transformant la traite vers les Amériques espagnoles en un marché transnational, source d’immenses profits.
Dans les îles de Cuba, Porto Rico et Saint-Domingue, le travail servile structure l’économie coloniale. Le sucre devient l’or blanc de l’empire, suivi par le tabac et le café. Les ports caribéens expédient ces produits vers Séville et Cadix, transformant ces villes andalouses en plaques tournantes de la richesse impériale.
Parallèlement, l’or et l’argent extraits des mines du Mexique et du Pérou circulent dans les mêmes réseaux. Mais derrière les lingots qui emplissent les coffres de Madrid, derrière la splendeur de l’Escurial et la puissance militaire de l’Espagne impériale, il y a le travail brisé des esclaves africains, forcés de soutenir l’édifice colonial.
L’Espagne, en intégrant l’esclavage africain à son économie impériale, fit de ses possessions caribéennes des laboratoires de profit. Si la puissance ibérique déclina à partir du XVIIe siècle, ce n’est pas avant d’avoir construit une prospérité dont les bases reposaient sur l’exploitation systématique des Noirs réduits en servitude.
La France : Saint-Domingue, perle des Antilles

Au XVIIe siècle, la monarchie française s’impose tardivement dans la compétition coloniale, mais avec une redoutable efficacité. Les Antilles, conquises face aux Espagnols et aux Anglais, deviennent l’axe vital de sa puissance maritime et commerciale. Parmi elles, une île domine toutes les autres : Saint-Domingue, future Haïti.
À la fin du XVIIIe siècle, Saint-Domingue est surnommée la « perle des Antilles ». Elle est alors la colonie la plus riche du monde, produisant à elle seule plus de la moitié du sucre et du café consommés en Europe. Dans les plaines du Nord, les plantations s’étendent à perte de vue, dévorant les corps et les vies de centaines de milliers d’esclaves africains. Le coton, le cacao et l’indigo viennent compléter ce triptyque colonial, alimentant les marchés mondiaux.
Ce système repose sur le commerce triangulaire. Depuis Nantes, Bordeaux, La Rochelle, des navires quittent la métropole chargés de pacotilles, d’armes et de textiles. Ils accostent sur les côtes africaines pour troquer ces marchandises contre des captifs. De là, direction Saint-Domingue : les esclaves sont vendus aux planteurs, et les cales se remplissent de sucre, de café et de rhum pour le voyage retour vers la France.
Les retombées économiques sont considérables. Les fortunes accumulées dans les ports atlantiques irriguent toute la société française. La bourgeoisie marchande investit dans les manufactures, finance des armées, dote des infrastructures portuaires et urbaines. Nantes et Bordeaux s’ornent de majestueux hôtels particuliers dont les pierres blanches racontent encore, silencieusement, l’origine sanglante de leur richesse.
L’impact est aussi intellectuel et culturel. Les Lumières, qui proclament l’universel et la liberté, s’épanouissent paradoxalement dans un pays dont la prospérité repose sur l’asservissement de plus d’un demi-million de Noirs dans les plantations caribéennes. Les profits de Saint-Domingue, en finançant une partie de l’essor économique français, préparent en coulisses les conditions matérielles de la Révolution industrielle du XIXe siècle.
En somme, la France du XVIIIe siècle, fière de sa grandeur et de son rayonnement, doit beaucoup à l’ombre de Saint-Domingue, où la sueur et le sang des esclaves africains faisaient briller les ors de Versailles et prospérer les quais de l’Atlantique.
La Grande-Bretagne : maîtresse des mers et de l’industrie

Si le Portugal et l’Espagne furent les pionniers, c’est l’Angleterre qui fit de la traite négrière une véritable machine impériale. Dès le XVIIe siècle, la Royal African Company, fondée en 1672 sous l’impulsion de la monarchie, organise méthodiquement le commerce des captifs africains. Avec ses navires armés, ses comptoirs fortifiés sur les côtes du golfe de Guinée et sa logistique d’une redoutable efficacité, elle incarne l’industrialisation du commerce humain.
Le cœur battant de l’empire britannique se trouve dans les “sugar islands” des Caraïbes, notamment la Jamaïque et la Barbade. Ces îles deviennent de véritables usines à sucre, où des centaines de milliers d’Africains réduits en esclavage travaillent jusqu’à l’épuisement et la mort. Le sucre, plus précieux que l’or pour les marchés européens, alimente non seulement les tables mais aussi l’économie britannique tout entière.
L’impact de ce système dépasse largement les plantations. L’accumulation de capital issue de l’esclavage irrigue la Révolution industrielle. Le coton des Antilles et du Sud des États-Unis, travaillé dans les filatures de Manchester, fait naître l’industrie textile moderne. Les profits du commerce triangulaire financent la sidérurgie, la construction navale et le développement du transport ferroviaire. En d’autres termes, les fondations de la puissance industrielle britannique reposent sur l’exploitation servile des Africains.
Les villes portuaires témoignent encore de cette prospérité. Liverpool, Bristol et Londres s’enrichissent démesurément. Les docks de Liverpool deviennent le premier centre de la traite mondiale : au XVIIIe siècle, plus de la moitié des navires négriers européens partent de ses quais. Bristol se couvre de monuments, d’églises et de maisons patriciennes financées par le commerce triangulaire. Londres, capitale financière, voit croître les banques et les compagnies d’assurance, dont beaucoup prospèrent grâce à l’argent de l’esclavage.
Enfin, l’impériale suprématie maritime britannique s’adosse à ce système. La traite assure aux Anglais une flotte puissante, financée par les profits du commerce colonial. Les guerres navales contre la France et l’Espagne, qui marquent le XVIIIe siècle, sont soutenues par ces richesses. La domination des mers, clef de l’hégémonie mondiale britannique, trouve ainsi ses racines dans le sang et la sueur des esclaves africains.
Les Pays-Bas : la Compagnie et le commerce total

Au XVIIe siècle, les Provinces-Unies se hissent au rang de puissance mondiale. Leur secret ? Une organisation marchande sans équivalent, portée par deux compagnies à la fois commerciales et militaires : la VOC (Compagnie des Indes orientales) et la WIC (Compagnie des Indes occidentales). Véritables multinationales avant l’heure, elles disposent du droit de lever des armées, de signer des traités, d’administrer des territoires et surtout d’exploiter le commerce triangulaire à une échelle systématique.
Leur empire colonial dans les Amériques et les Caraïbes illustre ce modèle. Le Suriname, Curaçao et la Guyane néerlandaise deviennent les piliers d’un système où le sucre et le café s’érigent en richesses mondiales. Dans ces territoires, les plantations reposent sur l’asservissement massif d’esclaves africains, acheminés depuis la côte ouest-africaine par les navires néerlandais.
Les Hollandais excellent dans le rôle logistique. Leurs navires, rapides et fiables, sillonnent l’Atlantique, transportant non seulement des captifs mais aussi les marchandises issues de la traite. Ils deviennent aussi des financiers de premier plan, offrant prêts et assurances à d’autres nations engagées dans le commerce des esclaves. Les Pays-Bas, bien que modestes en superficie, tirent parti de leur position stratégique pour contrôler routes et marchés.
Le résultat se lit à Amsterdam, alors surnommée la « nouvelle Venise du Nord ». La ville devient le centre bancaire mondial : ses bourses, ses institutions de crédit et ses compagnies d’assurance s’appuient directement sur les profits générés par le sucre et le travail servile. Les canaux d’Amsterdam, bordés de maisons patriciennes élégantes, sont les témoins silencieux d’une prospérité bâtie sur la souffrance africaine.
Ainsi, les Pays-Bas, grâce à la rationalisation de la traite et à la puissance de leurs compagnies, incarnèrent l’esclavage comme système global, reliant finance, commerce et empire colonial dans une mécanique redoutable qui fit de ce petit pays une grande puissance du XVIIe et XVIIIe siècle.
Les États-Unis : de la dépendance coloniale à l’empire industriel

Nés d’un double héritage européen et colonial, les États-Unis furent d’emblée traversés par une contradiction fondamentale : proclamer la liberté comme idéal, tout en érigeant l’esclavage en socle économique. Dans les colonies du Sud, dès le XVIIe siècle, le tabac, le coton et le riz ne prospèrent que par l’exploitation totale d’une main-d’œuvre servile venue d’Afrique.
Au XIXe siècle, l’expression “Cotton is King” s’impose comme un constat implacable : le coton sudiste devient la matière première indispensable à l’industrie textile mondiale, notamment en Grande-Bretagne et en France. À lui seul, il représente plus de la moitié des exportations américaines avant la guerre de Sécession. Sans les champs de coton, il n’y aurait pas eu de Manchester industrielle, ni de filatures européennes prospères.
Mais l’esclavage ne nourrit pas seulement les plantations. Il structure aussi les institutions financières. Wall Street, cœur battant du capitalisme américain, voit ses premiers échanges fondés en partie sur des titres adossés à la propriété d’esclaves et sur les dettes contractées par les planteurs. De grandes banques new-yorkaises, encore existantes aujourd’hui, bâtissent leur fortune en finançant ce système.
L’argent de l’esclavage irrigue l’ensemble du pays. Des routes, des universités, des compagnies d’assurance et des industries naissantes se financent directement ou indirectement par le travail des esclaves. Le Nord industriel, souvent présenté comme opposé au Sud esclavagiste, profite lui aussi de cette manne : ses usines transforment le coton brut en produits finis, tandis que ses ports exportent les récoltes.
La contradiction reste béante : comment une nation qui se définit comme « terre de liberté » a-t-elle pu asservir plusieurs millions d’hommes et de femmes sur son sol ? C’est ce paradoxe fondateur qui explose lors de la guerre de Sécession (1861-1865), conflit où l’esclavage n’était pas seulement une question morale, mais surtout une lutte pour le contrôle économique et politique d’un empire en devenir.
Ainsi, l’essor des États-Unis, de la colonie dépendante au XIXe siècle à la puissance industrielle et financière du XXe, ne peut se comprendre sans mesurer le poids central de l’esclavage africain dans la construction de leur richesse nationale.
Un système mondialisé

Au-delà des particularismes nationaux, un même mécanisme relie le Portugal, l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et les États-Unis : chacun a bâti une part essentielle de sa prospérité sur le sang africain. Ports, banques, compagnies d’assurance, manufactures et universités se sont édifiés sur les profits tirés du commerce triangulaire et du travail servile. Derrière les façades marchandes de Bordeaux, les canaux d’Amsterdam, les docks de Liverpool ou les banques de New York, se devine la même matrice : l’esclavage comme fondement invisible d’une modernité économique triomphante.
Pour l’Afrique, le prix fut terrible. La traite provoqua des saignées démographiques estimées à plusieurs dizaines de millions de vies perdues, entre déportés, morts lors des razzias, des traversées ou des révoltes. Les royaumes africains furent déstabilisés : certains prospérèrent un temps en alimentant la traite, mais au prix d’une militarisation permanente, de guerres tribales attisées par la demande européenne et d’une dépendance économique qui s’avéra fatale à long terme. Les sociétés rurales, vidées de leur jeunesse, furent durablement affaiblies.
À l’échelle mondiale, la conséquence fut une réorganisation hiérarchique : l’Europe, puis les États-Unis, prirent une avance décisive en accumulant capitaux, industries et suprématie navale, tandis que l’Afrique entrait dans un cycle de fragilisation et de dépendance. Ce déséquilibre, né de la traite et de l’esclavage, se pro
longea avec la colonisation du XIXe siècle, qui fut en grande partie le prolongement d’une domination déjà établie.
Ainsi, l’esclavage transatlantique n’a pas seulement enrichi quelques négociants : il a façonné la carte économique et géopolitique du monde moderne, plaçant les nations esclavagistes au sommet et enfermant l’Afrique dans une spirale d’appauvrissement dont les effets se ressentent encore aujourd’hui.
Héritages et dettes impayées
Du Portugal à l’Espagne, de la France à la Grande-Bretagne, des Pays-Bas aux États-Unis, six nations ont transformé la traite et l’esclavage en instruments de puissance. Elles y ont puisé des fortunes colossales, des flottes redoutables, des industries pionnières et une avance décisive dans la course à la modernité. Leur richesse collective s’est construite sur le travail forcé et la déshumanisation de millions d’Africains.
Le bilan est sans appel : ports, banques, universités, musées, infrastructures nationales portent encore la marque invisible de cette manne sanglante. Les façades élégantes de Bordeaux, les maisons patriciennes d’Amsterdam, les docks de Liverpool ou encore les campus prestigieux de la côte Est américaine sont les témoins muets d’une prospérité bâtie sur l’asservissement.
La mémoire demeure incomplète. Les plaques commémoratives, les musées ou les travaux d’historiens peinent encore à imposer cette vérité au cœur des récits nationaux. Trop souvent, l’histoire officielle continue de célébrer les grandes révolutions, les découvertes scientifiques ou les victoires militaires, en omettant que ces triomphes furent financés par le labeur contraint des captifs africains.
D’où la question brûlante des réparations. Non pas seulement au sens matériel, mais au sens d’une justice mémorielle : reconnaissance pleine, enseignement de l’histoire, restitution symbolique et économique des dettes impayées. Car si les nations esclavagistes sont devenues richissimes grâce à l’Afrique, il est juste que leurs descendants assument aujourd’hui cette part d’héritage.
L’esclavage transatlantique fut une plaie ouverte. Ses cicatrices sont visibles dans les déséquilibres mondiaux, dans les inégalités persistantes et dans le ressentiment des mémoires. Reconnaître cette vérité, c’est non seulement rendre justice aux ancêtres, mais aussi offrir aux générations futures la possibilité d’un dialogue équitable.
Car l’histoire ne se répare pas par l’oubli, mais par la reconnaissance. Et tant que ces dettes resteront impayées, l’ombre de l’esclavage continuera de hanter les empires qu’il a jadis enrichis.
Notes et références
- Olivier Pétré-Grenouilleau, Les Traites négrières : Essai d’histoire globale, Gallimard, 2004.
- Joseph E. Inikori, Africans and the Industrial Revolution in England: A Study in International Trade and Economic Development, Cambridge University Press, 2002.
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- Seymour Drescher, Econocide: British Slavery in the Era of Abolition, University of North Carolina Press, 1977.
- John Thornton, Africa and Africans in the Making of the Atlantic World, 1400–1800, Cambridge University Press, 1998.
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- Marcel Dorigny et Bernard Gainot, Atlas des esclavages : Traites, sociétés coloniales, abolitions, héritages, Autrement, 2013.
- Catherine Coquery-Vidrovitch, Petite histoire de l’Afrique : L’Afrique au sud du Sahara de la préhistoire à nos jours, La Découverte, 2016.
- Laurent Dubois, Avengers of the New World: The Story of the Haitian Revolution, Harvard University Press, 2004.