Pour toujours plus d’autodétermination économique

Par Franswa Makandal. En tant que noirs vivant en France (et ceci est valable dans toute la diaspora) nous sommes confrontés à de graves problèmes économiques que Marianne (la figure allégorique de la République française) ne pourra pas résoudre à notre place. Seuls nous autres sommes à même de les  solutionner, de manière communautairement organisée.

Pour toujours plus d’autodétermination économique

Nous ne devons pas nous voiler la face, nous sommes l’une des principales causes de notre condition économique actuelle. Notre manque d’initiative communautaire à grandement contribué à l’aggravation du chômage et de la précarité chez les nôtres. Au préalable, il nous est impératif de nous réveiller du coma communautaire profond dans lequel nous sommes installés depuis bien trop longtemps. Il est d’une absolue nécessité que nous acquérions et maîtrisions les connaissances, la compréhension et la sagesse de nos pères en la matière. L’organisation communautaire et seulement l’organisation communautaire nous permettra de sortir de la situation critique qui est la nôtre.

L’émergence d’une véritable conscience communautaire maximisera la synergie de nos forces vives et mettra un terme à cette mentalité absurde qui nous pousse à boycotter nos semblables et à soutenir ce qui s’essuient, depuis trop longtemps déjà, les pieds sur nos têtes crépues comme sur un paillasson.

Reconnaissons et admettons notre appartenance à la communauté noire et agissons en conséquence. Cette démarche, au nom de l’émancipation économique de nos populations, exige que nous, en tant que Noirs&Fiers, démontrions par l’exemple, à ceux d’entre nous qui n’ont pas foi en la coopération communautaire économique, que notre unité est la clé !!! Cela suppose de notre part des actes concrets, non des mots et de belles paroles.

Adoptons le plan d’action suivant comme GPS :

  1. Comprenons l’impérieuse nécessité d’une coopération économique communautaire.
  2. Mutualisons nos ressources, qu’elles soient humaines, financières, matérielles, intellectuelles.
  3. Cessons les critiques gratuites, stériles à l’endroit des business appartenant à des membres de notre communauté.
  4. Gardons à l’esprit que la jalousie et la haine de soi sont des poisons qui rongent notre communauté de l’intérieur.
  5. Étudions les réalisations de nos ancêtres qui, malgré l’adversité (esclavage, colonisation, ségrégation) réussirent à créer des systèmes économiques viables et performant (Le Quilombo de Palmares au Brésil, l’UNIA de Marcus Garvey, la Nation de l’Islam d’Elijah Muhammad ou le « Black Wall Street » en Oklahoma, par exemple). Ils ne se sont cachés derrière aucun prétexte, ils ont travaillé dur et communautairement. Agissons de même.

Que les individus Noirs&Fiers de notre communauté possédant des connaissances et une acuité particulière en matière entrepreneuriale mettent en commun leurs savoirs afin de monter un business et travaillent communautairement. N’ayons pas honte de demander conseils auprès de nos frères et sœurs plus expérimentés que nous. Mettons notre ego de coté et acceptons leur aide.

Les communautés qui réussissent dépensent leur argent avec les leurs, ce n’est qu’une question de bon sens. Nous aussi, agissons de même. Créons des emploi pour les nôtres. Venons en aide à ceux qui parmi nous sont dans le besoin. Prenons ce qu’il y a de mieux chez les autres, tout en conservant notre identité. Ce n’est que faire preuve de discernement élémentaire que d’agir de la sorte. Défendre et soutenir les membres de notre communauté, c’est agir en Noir (et fier).

Parce que l’interruption de l’histoire africaine que furent l’esclavage et la colonisation a laissé des séquelles dans notre psyché, nous nous sommes laissés berner par des idéologies contraires à nos intérêts et à l’heure actuelle nous en assumons les funestes conséquences. le bilan socio-économique de notre communauté n’est pas reluisant. Le chômage en France tutoie les 10% et notre communauté est en proportion une des plus touchée. Ne participons pas à notre propre précarisation, agissons pour nous-mêmes, par nous-mêmes. Nous autres semblons faire partie des rares communautés à fuir et dénigrer les business et autres initiatives économiques des nôtres, préférant dépenser nos euros avec ceux qui ne montrent que peu (ou pas) de respect à notre égard. Pourquoi nous montrons-nous si prompts à déclarer notre « amour » aux uns et tant de « haine » aux autres ?

Lorsque l’on est Noir (et Fier), on ne met pas à l’index gratuitement le commerce d’un membre le la communauté. Lorsque l’on est Noir (et Fier), on se réjouit de la réussite d’un frère ou d’une sœur. Lorsque l’on est Noir&Fier on considère le succès de l’un d’entre nous comme le succès de la communauté entière. Lorsque l’on est Noir&Fier on fait la promotion de l’entrepreneuriat noir !!!

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https://www.nofi.media/2021/04/la-confiance-la-base-du-developpement-economique/52997

Noir&Fierement, Franswa Makandal 

Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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