Du ghetto aux tapis rouges : Queen Latifah et Jada Pinkett, meilleures amies pour la vie

Il y a 21 ans, Félix Gary Gray réunissait Queen Latifah et Jada Pinkett Smith dans le film « Set it off », en français « Le prix à payer ». Aujourd’hui, Malcolm Dee Lee, nous offre le plaisir de retrouver le duo sur grand écran, dans un décor différent mais dans une intrigue tout aussi complexe avec « Girls Trip », au cinéma le 13 décembre. Focus sur une amitié cinématographique solide, qui survit aux pires moments de la vie.

 

Set it Off. De gauche à droite: Queen Latifah (Cleo); Kimberly Elise (T.T); Vivica A. Fox (Frankie); Jada Pinkett Smith (Stony).
1996

Sœurs de galère

Pour « Set it off », Gary gray plante le décor dans un ghetto de Los Angeles. C’est dans cet univers de violence, de désœuvrement et d’exclusion que quatre amies se serrent les coudes pour vaincre le déterminisme. Stony (Jada Pinkett Smith) ; Frankie (Vivica A. Fox) ; T.T (Kimberly Elise) et Cleo (Queen Latifah) se connaissent depuis l’enfance, et bossent dans la même entrepris de nettoyage. Quatre femmes courages qui doivent chacune faire face à des situations personnelles désastreuses, reléguées par l’Etat et piégées dans un enfer social où Noir rime avec crime. Depuis toujours, elles surmontent ces obstacles ensemble. Ainsi, pour vaincre la misère, elles décident encore une fois de faire bloc. Dépassées par les événements, elles s’accordent pour mettre au point un braquage. Frankie lance l’idée, qui finit par être acceptée à l’unanimité, mais les choses vont mal tourner car les inspecteurs Strode et Waller surveillent les filles de près. Le braquage se transforme en carnage et finalement, il n’en restera plus qu’une. Le prix à payer pour l’argent c’est la mort et la solitude mais la profondeur de ce conte urbain banal réside dans la force des liens qui soudent ces quatre jeunes femmes. A travers ces péripéties elles restent unies, parce que l’amitié est plus forte que tout et triomphe des épreuves les plus difficiles. Une bande de copines, c’est un groupe complémentaire où les qualités des unes viennent atténuer les carences des autres et au sein duquel on s’aime plus qu’on ne se fâche, jusqu’à la mort.

Liées par le destin

Bien loin des rues dangereuses de L.A, Queen Latifah et Jada Pinkett Smith se retrouvent vingt et un ans plus tard, accomplies, radieuses, de l’autre côté de la barrière. Dans « Girls Trip », de Malcolm D Lee, on retrouve une bande de filles délurées, qui ont embrassé des carrières ambitieuses. Des quatre, c’est Ryan (Regina Hall) qui a le mieux réussi. Avec son mari, ex-joueur de football superstar, elle a fondé une société prospère et parcoure le monde afin d’inspirer les autres femmes. Elle est invitée à prendre la parole lors du plus gros festival dédié à la réussite des femmes noires : le Festival Essence.

De gauche à droite: Regina Hall (Ryan); Jada Pinkett Smith (Sasha); Queen Latifah (Lisa); Tiffany Haddish (Dina).

A cette occasion, elle invite ses trois meilleures amies pour reconstituer la bande des « Flossy Posse ». Elles ne se sont pas revues depuis des années et chacune a poursuivi son bout de chemin, gardant le contact à distance. Cette virée entre filles est l’occasion de renouer et de mettre à plat les malentendus du passé. Sasha (Jada Pinkett Smith), est la mère-poule de la clique. Infirmière et maman envers et contre-tout, elle ne s’este enfermée dans une vie plutôt monotone, bien loin de la fougue du passé. Elle est celle qui cherche à arrondir les angles et pouponne avec la plus tendre affection ses trois comparses. Lisa (Queen Latifah) elle, a conservé son tempérament de feu et son rôle de femme déterminée à la rancune tenace, qui fait ce qui lui chante. Bien qu’elle traverse des hauts et des bas, elle a gravi l’échelle sociale. Elle et ses copines font partie de ces femmes noires diplômées et brillantes dans leur travail. Jada et Latifah ne squattent plus le toits défoncés du quartier ou les capots de voitures trafiquées, désormais, elles ont mûrit et vaincu l’échec pour habiter les beaux quartier et s’asseoir dans les fauteuils en velours des salons VIP. Plus âgées, plus matures et encore plus jolies, on les retrouve avec enthousiasme à la Nouvelle-Orléans, dans un univers ultra-chic. Toujours aussi soudées, Queen Latifah, Jada pinkett Smith et les autres (Tiffany Haddish alias Dina ; Regina Hall alias Ryan) nous emmènent en immersion au coeur des liens de leur profonde amitié. Parce que lorsqu’on est amies on peut réussir et échouer ensemble, se reposer l’une sur l’autre et surtout, réparer le mal qu’on cause. En dépit des hommes, des carrières et des doutes, l’amitié des Flossy Posse demeure éternelle.

Les « Flossy Posse ».

Ride or die*, l’amitié comme remède

Dans ces deux films dans lesquelles Jada et Latifah se donnent la réplique, le lien qui demeure le plus solide est cette union indéfectible entre elles. On a pu les voir évoluer dans le ghetto, debout face à l’adversité, femmes malgré tout fortes malgré tout et soeurs plus que tout. On les retrouve ensuite, deux décennies plus tard, en combinaisons de soie et talons aiguilles dans un décor qui leur sied beaucoup mieux. Pourtant, la leçon reste la même. L’amitié est la clé de ces réussites individuelles et le baume qui aide à transcender le malheur. Ces femmes, comme celles de chaque bande qu’elles ont intégré au cinéma, sont prêtes à mourir les unes pour les autres et font la preuve de ce lien exceptionnel de fraternité. Avoir une amie revient à posséder à la fois un garde du corps, une âme sœur, une conscience et un pilier sur lequel s’appuyer à n’importe quel moment. Malcolm D Lee nous fait ici cette jolie piqûre de rappel. D’autant que les deux femmes se connaissent depuis l’adolescence. Ce qui et sûr, c’est que l’amitié des Flossy Possy crève l’écran et invite à un grand moment de rigolade, d’accolades, de beuveries et de beaux mâles ténébreux. Tentez l’expérience chaleureuse d’un voyage délirant avec Jada Pinkette Smith, Queen Ltifah, Tiffany Hadish et Regina Hall en allant voir Girls Trip , en salles le 13 décembre !

*Littéralement « Monter ou mourir », expression qui signifie en l’occurence qu’on se lie à une personne jusqu’à ce que la mort nous sépare.

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SK
SK
SK est la rédactrice/ journaliste du secteur Politique, Société et Culture. Jeune femme vive, impétueuse et toujours bienveillante, elle vous apporte une vision sans filtre de l'actualité.

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