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Kabila reste et met en place un nouveau gouvernement

Politique

Kabila reste et met en place un nouveau gouvernement

Par SK 20 décembre 2016

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Lundi 19 décembre marquait la date fatidique de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo. Une échéance observée par le monde entier en raison du départ obligatoire du président Joseph Kabila, encadré par la constitution. Le chef de l’Etat congolais se maintient finalement en poste mais, a opéré quelques changements au sein de son gouvernement.

Le président Joseph Kabila reste à la tête du Congo. Les menaces et critiques internationales et populaires n’ont pas influencé la décision du chef d’état qui avait pris les devant en saisissant le Conseil Constitutionnel. Toutefois, le gouvernement a été réaménagé, hormis le maintient de Lambert Mende au ministère de la communication  et de Thambwe Mamba à la justice . Azarias Ruberwa, ancien vice-président reste mais change de poste pour se charger désormais de la décentralisation et de la réforme institutionnelle.

Ministre de l'intérieur

Ministre de l’intérieur

Ainsi, Emmanuel Shadari a été appelé à la sécurité intérieure. Bien que dans le viseur des autorités internationales, il est un fidèle allié du président et une figure du parti, chef du PPRD à l’Assemblée nationale.

Léonard She Okitunde, ministre des Affaires étrangères

Léonard She Okitunde, ministre des Affaires étrangères

Léonard She Okitundu, ancien ministre des Affaires étrangères sous Kabila père, homme de confiance du président, que ce dernier consulte souvent et émissaire privilégié qu’il dépêcha auprès de son opposant Etienne Tshisekedi afin qu’il prenne part au dialogue nationale. Celui-là même qui déclarait à Paris au mois de mai: « Il n’ y a aura pas de troisième mandat pour Joseph Kabila. » intègre le gouvernement du fils au même poste.

 

Une révolte avortée à Kinshasa ?

Finalement, les heurts et exactions qu’auraient pu craindre les observateurs avertis n’ont pas eu lieu ce lundi 19 décembre. Du moins, pas dans les proportions redoutées. La capitale a plutôt revêtit des aires de ville morte. Les écoles étaient fermées, les agents administratifs en effectifs réduits. Ce n’est qu’en début de soirée que quelques bruits ont retentit (casseroles, klaxons). Le peuple a toutefois tenté de se faire entendre dans certains quartiers et quelques coups de feu ont retentit, il ne s’agirait que d’événements isolés. Après les avertissements du gouvernement à l’adresse de ceux qui projetaient de troubler l’ordre public et le renforcement des forces de police et de l’armée, et suite à la suspension des réseaux sociaux, l’hécatombe a été évitée et la lutte avortée. A Goma, les partis d’opposition n’ont pu observer le sitting prévu pour manifester contre le maintient de Joseph Kabila; en matinée alors qu’ils se réunissaient au bureau du Mouvement social pour le renouveau (MSR), une dizaine d’entre eux a été interpellée par la police. Cependant, cette présidentielle n’a pas été meurtrière comme les précédentes. Car, en république démocratique du Congo, les passations de pouvoir n’ont jamais eu lieu dans les règles, selon l’expertise de l’historien congolais Isidore Ndaywel è Nziem, interviewé par Médiapart à ce sujet. Cela s’est confirmé entre Joseph Kazavubu et Mobutu, entre Mobutu et Laurent Désiré Kabila, entre Kabila et son fils Joseph.

Ce mardi, des manifestations ont débuté partout dans la capitale, en réaction à cette décision. Les manifestants s’opposent actuellement  aux forces de l’ordre dans un spectaculaire renversement de situation. Les violences évitées lundi auront-elles finalement lieu ? Les prochaines heures nous le diront.

Si vous êtes en possession d’informations sur la situation en RDC, envoyez-les nous à redaction@nofi.fr