BONI, MAÎTRE DES ESCLAVES DU SURINAM

Boni, maître d’esclaves et chef de guerre, mena vaillamment sa lutte contre la servitude, poussant nombre d’hommes et de femmes à se battre pour vivre libres et dignes. Il meurt en 1791.

Né d’un viol d’une esclave par un maître de plantation, Boni Bokilifu est ce qu’on appelle péjorativement un « mulâtre », terme initialement appliqué à un animal bâtard né d’une union entre un âne et une mule, et donc stérile.
Quand le Surinam, ancienne colonie hollandaise, aussi appelée Guyane hollandaise, connaît de grandes révoltes d’esclaves, Boni Bokilifu s’illustre parmi les résistants.
Les Bushinengues, (« Noirs de la forêt », nom que se donnent les esclaves en fuite), qui le suivent décident de baptiser leur tribu en son nom et ainsi de devenir les Bonis.

Entre 1765 et 1793, il orchestre une révolte à Cottica (fleuve longeant les deux Guyanes), s’opposant ainsi à plus de 800 hommes composés d’Européens pro-esclavagistes et d’esclaves noirs, auxquels on a promis la liberté s’ils se joignent à la lutte. C’est après cet affrontement qui fait plusieurs morts dans les deux camps, que les survivants prennent le nom de leur chef. Ils décident de quitter le Surinam pour la Guyane française, où ils sont refoulés par les autorités en 1776, puis en 1837 et en 1841.
Bien qu’ils se considèrent comme libres, ils devront attendre 1860 pour que les deux Guyanes les reconnaissent officiellement comme tels.

Néanmoins, les multiples rébellions du Surinam ont contraint les autorités à déclarer deux factions comme libres dès 1770 : le groupe des Njuka en 1770, et celui des Saramaka en 1772, qui avaient déjà réussi à s’échapper de la zone des plantations.

Naya
Naya
Fan de séries, de rock indé et des années 1990, elle pond des chroniques sur sa vie de femme noire en France et sur sa phobie des joggings Lacoste. Sur le net, vous la retrouverez plus facilement sous le nom de "La Ringarde", son identité secrète de super héroïne.

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