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‹‹ Crise Russo-ukrainienne ›› : Grande alerte sur le racisme anti-noir en Ukraine

Par Par Watowédé HOUNGNIBO 2 mars 2022

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Le racisme anti-noir en Ukraine prend des proportions inquiétantes. Les Africains sont empêchés de se mettre en sécurité. Les ukrainiens à qui le gouvernement a distribué des armes pour défendre le pays contre les russes représentent de potentiels menaces contre les Noirs. Que font les pays africains et l’Union Africaine pour évacuer et protéger les Africains des ukrainiens armés par les pays de l’OTAN et leur président Zelinsky ?

L’éternel racisme anti-noir des ukrainiens armés

Grande alerte sur le racisme anti-noir en Ukraine

 À travers de nombreuses vidéos publiées dans les médias sociaux, des Africains affirment avoir été empêchés de monter dans les trains rejoignant la Pologne.

« Ils ne laissent pas passer les Africains. Les Noirs qui n’ont pas de passeports européens ne passent pas… Ils nous refoulent juste parce qu’on est Noir ! », témoignait ainsi auprès de France 24 un étudiant rencontré à la gare de Lviv, dans l’ouest du pays.

Ruqqaya, étudiante en médecine originaire du Nigeria, suivait des cours à l’université à Kharkiv, dans l’est du pays, lorsque la ville a été attaquée. Elle n’a pas pu se faire transporter jusqu’à la frontière occidentale et a dû marcher pendant 11 heures toute la nuit avant d’arriver au poste de Medyka samedi matin. « Quand je suis arrivée ici, il y avait des Noirs qui dormaient dans la rue », a-t-elle raconté à la BBC.  Un haut fonctionnaire du ministère sud-africain des Affaires étrangères, Clayson Monyela, a déclaré sur Twitter que des étudiants sud-africains et d’autres Africains ont été maltraités à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne.

La BBC a interviewé de nombreux étudiants africains qui affirment aussi avoir été empêché de quitter l’Ukraine et pourtant, le gouvernement ukrainien aidé par les pays atlantistes a distribué des armes à  sa population civile pour se défendre face à  » l’invasion russe ».

Isaac, un Nigérian essayant d’entrer en Pologne avec qui la BBC a parlé, a déclaré que le personnel des frontières lui avait dit qu’ils « ne s’occupaient pas des Africains ».

« Nous avons été chassés en arrière, nous avons été frappés par des policiers armés de bâtons lorsque nous avons essayé de faire pression et de pousser en avant », a-t-il déclaré à la BBC.

« Ils ont distribué les fusils, les ont chargés pour nous et nous voilà », dit Iouri Kortchemniï qui n’avait jamais tenu une arme de sa vie avant de rejoindre jeudi un bataillon de civils prêts à défendre Kiev pied à pied face à l’ennemi russe.  « On nous a donné des armes au bureau d’enregistrement militaire. Maintenant la situation est telle qu’on ne peut pas attendre une convocation », explique un autre volontaire, Volodymyr Moguila, à l’AFP.

L’Union Africaine désormais « préoccupée » par le traitement raciste subi par les Noirs

Grande alerte sur le racisme anti-noir en Ukraine

Auparavant, les organisations africaines restaient muettes face aux difficultés que rencontrent les Noirs dans les pays non africains, laissant les organisations de la société civile panafricaine s’organiser comme elles pouvaient. Ces dernières, pendant ces récentes années, ont énormément mis la pression populaire sur les organisations et les dirigeants africains par rapport à leur condition à  l’extérieur du continent.

Aux dernières nouvelles, ces pressions populaires ont visiblement payé. En effet, quelques pays africains et l’Union Africaine ont réagi face à la dramatique situation que vivent actuellement les Africains en Ukraine. Ces derniers essaient de fuir vers les frontières de la Pologne et autres proches de l’Ukraine. Mais des gardes de frontières ukrainiennes les empêchent de se sauver au moment où des blancs sont autorisés et aidés à fuir les combats. Une situation face à laquelle l’Union Africaine a réagi. « Les rapports selon lesquels les Africains sont montrés du doigt pour un traitement différent inacceptable seraient choquants et racistes et violeraient le droit international », déclare l’UA dans un communiqué publié lundi.

 « Toute personne a le droit de franchir les frontières internationales pendant un conflit (…) quelle que soit sa nationalité ou son identité raciale », rapporte un communiqué de l’Union africaine (UA). Elle s’est dite « préoccupée », lundi 28 février, de la façon « choquante et raciste » dont affirment avoir été traités des ressortissants africains qui cherchent à fuir l’Ukraine.

Un traitement « raciste » qui « violerait le droit international », précise -t-elle. Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’UA, et le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, ont dit être « particulièrement préoccupés par les informations rapportées selon lesquelles les citoyens africains, se trouvant du côté ukrainien de la frontière, se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité ».

Parlant d’une seule voix, les pays membres de l’UA estiment qu’un « traitement différent inacceptable » aux Africains serait « choquant et raciste » et « violerait le droit international ». Ils « exhortent tous les pays à respecter le droit international et à faire preuve de la même empathie et du même soutien envers toutes les personnes qui fuient la guerre, nonobstant leur identité raciale ».

« Tous ceux qui fuient une situation de conflit ont le même droit à un passage sûr en vertu de la Convention des Nations Unies, et la couleur de leur passeport ou de leur peau ne devrait faire aucune différence », a déclaré le président du Nigéria, M. Buhari dans un tweet .

 »Les mauvais traitements infligés aux peuples africains aux frontières de l’Europe doivent cesser immédiatement, qu’il s’agisse des Africains qui fuient l’Ukraine ou de ceux qui traversent la Méditerranée », a déclaré lundi Martin Kimani, ambassadeur du Kenya auprès des Nations unies.

En outre, des démarches sont déjà menées par des pays africains pour aider les Africains à quitter l’Ukraine en toute sécurité.