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Burkina Faso : La CEDEAO change de stratégies après « ses erreurs » multiples

Nofi News

Burkina Faso : La CEDEAO change de stratégies après « ses erreurs » multiples

Par Watowédé Schadrac HOUNGNIBO 4 février 2022

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Réunis en session extraordinaire sur le Burkina Faso ce jeudi 03 février, les dirigeants décident que la CEDEAO change de stratégies après les multiples « erreurs » dont ils ont honteusement fait preuve jusque-là, surtout dans le cas malien.

Après avoir exclu la Guinée, le Mali et désormais le Burkina Faso, la CEDEAO ne prend pas de sanctions supplémentaires contre ce dernier comme dans le cas malien. Mais pourquoi ?

Burkina Faso : La CEDEAO change de stratégies après « ses erreurs » multiples

La CEDEAO semble se raviser dans le dossier Burkina Faso

Contrairement aux illégitimes sanctions contre le Mali, la CEDEAO demande simplement à Ouagadougou « l’élaboration rapide d’un chronogramme raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel », a déclaré lors d’une conférence de presse, le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou.

Se raviser pour survivre

Pour avoir été —à raison — considérés comme les vassaux des intérêts français dans l’espace ouest-africain, les dirigeants semblent se raviser pour certainement la survie de l’organisation sous-régionale.

Burkina Faso : La CEDEAO change de stratégies après « ses erreurs » multiples

En effet, le dernier président ayant lu le communiqué des néocoloniales sanctions contre le Mali au nom de la CEDEAO, c’était l’ex-président du Burkina Faso, Rock Marc Christian Kaboré. Par la suite, il a été renversé par des militaires de son pays, signe probablement du fossé entre lui et les aspirations populaires sous-régionales.

Ce nouveau coup d’État dans la sous-région aurait certainement fait comprendre aux dirigeants restants de la CEDEAO, que sanctionner les pays ayant subi des coups d’État militaires, ne fait qu’envenimer la situation politique et sociale en sa défaveur. Cela pourrait susciter des mécontentements dans le rang des militaires de leur pays respectif.

D’ailleurs, ce qui est reproché aux dirigeants renversés par les militaires se passe dans tous les autres pays de l’organisation encore sous domination française. Il s’agit, à titre illustratif, de l’injustice sociale exacerbée, de la corruption de l’élite dirigeante et surtout de la dramatique crise sécuritaire liée au terrorisme. Des maux issus de françafrique que dénoncent les populations, pour lesquels les militaires semblent rester aussi sensibles.

Alors les dirigeants de la CEDEAO auraient craint de creuser le fossé entre les peuples et l’élite dirigeante qu’ils incarnent. Ce qui, par conséquent, justifie la souplesse des sanctions contre le Burkina Faso se limitant simplement à son exclusion des instances de l’organisation, avec les vœux d’accompagner le gouvernement de la transition au retour de l’ordre constitutionnel.