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La Russie, Wagner et Evgueni Prigojine prêts pour la « nouvelle ère de décolonisation » au Burkina Faso et en Afrique

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La Russie, Wagner et Evgueni Prigojine prêts pour la « nouvelle ère de décolonisation » au Burkina Faso et en Afrique

Par Watowédé HOUNGNIBO 30 janvier 2022

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Considéré pour être le parrain du groupe Wagner, Evgueni Prigojine salue une « nouvelle ère de décolonisation » au Burkina Faso à la suite du coup d’État contre le président Rock Kaboré. La Russie, son pays, se dit aussi prête à accompagner le pays d’origine de Thomas Sankara.

Evgueni Prigojine et Wagner se proposent

Evgueni Prigojine, réputé proche de Vladimir Poutine et serviteur de Moscou en Afrique, s’est félicité du coup d’État à Ouagadougou. Il, a salué mardi 25 janvier le putsch au Burkina Faso comme le signe d’une « nouvelle ère de décolonisation » en Afrique.

« Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux », a déclaré à raison M. Prigojine dans un commentaire publié sur le réseau social russe VK par sa société, Concord.

Comprenant parfaitement la volonté affichée des populations ouest-africaines à l’autodétermination et à la souveraineté de cet espace africain, l’homme d’affaires russe affirme qu’« il n’est pas surprenant que de nombreux États africains cherchent à se libérer. Cela se produit parce que l’Occident essaie de maintenir la population de ces pays dans un état semi-animal ».

Pour M.Prigojine, surnommé, le « cuisinier de Poutine », le putsch des militaires au Burkina Faso symbolise ce « nouveau mouvement de libération » ayant actuellement lieu en Afrique, ainsi qu’une « nouvelle ère de décolonisation ».

Il est considéré aussi comme un très proche financier du groupe paramilitaire « Wagner » dont la présence a été rapportée avec succès en Ukraine, en Syrie, en Libye et dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne.

En entretien publié par le journal « TV5 Monde » ce 26 janvier, Antoine Glaser précise sans qu’on en doutât que « Wagner, c’est un leurre, bien sûr que c’est la Russie qui est derrière ». Oui, les Africains ne l’ignorent point, et estiment de façon soutenue que tous les moyens sont bons pour venir à bout de cette gangrène françafricaine constituant un obstacle à l’émancipation du continent Mère.

D’ailleurs, Alexandre Ivanov, connu pour être l’un des représentants des « instructeurs » russes en Centrafrique, a lui aussi loué dans un communiqué publié sur Twitter les putschistes de Ouagadougou, estimant que la France n’avait obtenu « aucun succès » dans la lutte antiterroriste dans la région, nous rapporte le journal « Le Monde ».

Il s’est dit prêt à « partager l’expérience » des « instructeurs » russes en Centrafrique pour la formation de l’armée du Burkina Faso si les autorités en faisaient la demande, informe à nouveau « Le Monde ».

La Russie, Wagner et Evgueni Prigojine prêts pour la « nouvelle ère de décolonisation » au Burkina Faso et en Afrique

Une Russie toujours prête à accompagner une Afrique libre et souveraine

Lundi 24 janvier, le ministère russe des Affaires étrangères s’était dit « préoccupé par la complication considérable de la situation politique interne » au Burkina Faso, disant « espérer une stabilisation rapide » du pays.

En effet, pour l’équilibre géopolitique dans le monde, la Russie de Poutine a compris qu’il faut réduire considérablement, quitte à l’enrayer, l’influence de la nuisible « françafrique ».

Antoine Glaser dans le même entretien publié ce 26 janvier par « TV5 Monde » précise que : « La France est dans un piège et c’est là que se trouve l’anachronisme historique. Du temps de la guerre froide, avec ce qu’on appelle la Françafrique, la France était complètement dominante. Elle cooptait des chefs d’État au pouvoir et avait beaucoup de bases en Afrique. Elle dominait sur les plans politique, financier et économique avec ce qu’on appelle la Françafrique dans les anciennes colonies.

Même ses propres partenaires occidentaux lui laissaient gérer l’ensemble de la politique des prébendes, du pétrole, de l’uranium, etc. La seule chose qui reste de cette Françafrique à l’ancienne, c’est finalement l’armée. L’armée française apparaît comme étant seule au front, malgré les efforts d’Emmanuel Macron pour l’européaniser ». Que l’Afrique soit débarrassée de la françafrique —et ses affidés — à tout point de vue pour son autodétermination et sa souveraineté ; c’est le combat des Africains et des souverainistes du monde.