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Chris BAZILE : ambassadeur international de la musique haïtienne

Culture

Chris BAZILE : ambassadeur international de la musique haïtienne

Par Redaction NOFI 12 décembre 2019

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Par Pascal Archimède. Nofi a rencontré Chris BAZILE, un chanteur de Kompa, genre musical moderne originaire d’Haïti. L’auteur de classiques tels que « Bagail La Dominem » ou « Isabelle » a accepté de revenir sur son parcours musical et de partager ses impressions sur la crise que vit Haïti aujourd’hui.

Parcours Musical

Né en 1953, Chris BAZILE a « toujours eu la musique dans le sang ». Son parcours musical débute au sein d’une chorale alors qu’il n’est encore qu’à l’école primaire à Piéton-ville, commune d’Haïti, située dans le département de l’Ouest et dans l’arrondissement de Port-au-Prince.

Chris Bazile

À cette époque, chanter est un hobby qu’il aime partager avec ses ami(e)s de quartier. Ses influences viennent également des orchestres haïtiens tels que Tabou Combo ou les Frères Dejean. En 1973, le manque d’opportunités professionnelles le pousse à quitter Haïti pour s’installer à Boston, aux Etats-Unis où il vivra plus de 30 ans. La même année, il rejoint l’orchestre Afro-Combo. Leur collaboration donnera naissance, en 1976, à Stylistique Page 1, un album qui cartonnera un peu partout dans le monde.

Après 5 ans de coopération, il quitte cette formation pour devenir le chanteur du groupe Volo Volo de Boston, une fonction qu’il occupera jusqu’en 1991. Ensemble, ils parcourront Haïti, la France, les DOM, le Panama, le Canada et les Etats-Unis. Aujourd’hui retraité, Chris BAZILE continue à performer en solo et vit à Piéton-ville depuis une dizaine d’années.

Situation actuelle en Haïti

Témoin sur place du chaos qui règne aujourd’hui en Haïti, Chris considère que cette situation est due à l’inéquitable (re)distribution des richesses. Une dizaine de familles se partageraient la majorité des richesses alors que le reste du peuple vivrait dans la précarité.

Sur le plan politique, ces familles s’organiseraient pour faire élire des présidents censés incarner le changement. Il semble cependant que les gouvernements se succèdent et que les inégalités perdurent. La corruption gangrène le pays, le peuple souffre de ces injustices sociales et Haïti est aujourd’hui à feu et à sang. Dénoncer cette caste responsable de ce système féodal permettrait, selon Chris, de sortir le pays de cet immobilisme qui le freine et l’handicape.

Très attaché à son pays, Chris considère qu’il faudrait « repartir à zéro, tout reconstruire en repensant un système politique et économique beaucoup plus juste et équitable que celui qui perdure depuis bien trop longtemps ! ».

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