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Cet homme se bat pour sauver les enfants jumeaux de meurtres rituels au Nigéria

Culture

Cet homme se bat pour sauver les enfants jumeaux de meurtres rituels au Nigéria

Par Sandro CAPO CHICHI 7 août 2018

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A cause de croyances les tenant pour des êtres dangereux, de nombreux jumeaux sont assassinés dans leur petite enfance dans certaines cultures d’Afrique.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.media

En Afrique sub-saharienne, naître jumeau augmente les causes de mortalité infantile. La première cause de cette situation concerne les conditions peu appropriées d’accouchement auxquelles ont accès beaucoup de femmes africaines. Nombre de ces dernières accouchent souvent à domicile plutôt que dans des institutions spécialisées dans la prévention de l’accouchement, notamment celui de jumeaux. Ainsi, sur 1000 jumeaux nés en Afrique subsaharienne, 137  mourront avant leur premier anniversaire , ceci contre 11 jumeaux sur 1000 en Finlande.

Une autre cause de cette grande mortalité infantile-probablement bien moins importante à l’échelle du continent- réside dans les croyances de certaines populations du continent. A l’instar des albinos qui sont parfois craints dans certaines cultures, les jumeaux ont parfois la malchance de naître dans des cultures étant hostiles à leur vie sauve.

C’est le cas chez certaines populations du Nigéria établies dans des villages des zones de gouvernement local du territoire de la de la capitale fédérale du pays, Abuja. Selon nos confrères de NAIJ.com, par exemple, au moins sept jumeaux par mois sont tués peu après leur naissance dans chacune des zones de gouvernement local que sont Gwagwalada, Abaji, Kuje, Bwari et Kwali. 55 villages sont concernés par de tels meurtres.

jumeaux

Kaida, situé dans la zone de Gwagwalada est l’un de ces villages. C’est aussi l’endroit où Olusola Ajayi et Chinwe Stevens ont fondé en 2004  la Vine Heritage Home, un refuge pour les enfants rescapés d’infanticide rituel.  Les jumeaux ne sont pas les seuls enfants à être pris en charge dans cet établissement qui accueille aussi des albinos et des enfants à la dentition peu commune. L‘acte fondateur de cette démarche s’est produit en 1996, quand Chinwe a réussi à négocier la survie d’une enfant s’apprêtant à être sacrifiée pour s’assurer une bonne récolte.

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Olusola Stevens

En 2017, Olusola et Chinwe avaient déjà accueilli plus de 100 enfants. Chaque jour, ils conduisent certains des enfants de leur école en cyclomoteurs, n’ayant pas encore de bus à leur disposition. Malgré les menaces à leur endroit en raison de leurs sauvetages de jumeaux qui attirent la malchance selon certaines croyances populaires, les Stevens continuent à se battre. Ils sont pour cela armés de leur amour pour les enfants et épaulés d’autorités de plus en plus nombreuses depuis la récente médiatisation de ces meurtres rituels que beaucoup pensaient disparu dans l’Afrique du vingt-et-unième siècle.

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