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Simon Kimbangu : Le prophète noir kongo

Histoire

Simon Kimbangu : Le prophète noir kongo

Par SK 16 octobre 2014

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Aujourd’hui encore, Simon Kimbangu est un symbole de nationalisme congolais et une figure de résistance africaine de lutte contre l’oppression coloniale.

Par SK

Né le 12 septembre 1887 à Nkamba, Kongo démocratique, Simon Kimbangu est baptisé par la Baptist Missionary en 1915. Fils d’un chef spirituel,  il exercera en tant que catéchiste, c’est-à-dire, chargé de l’enseignement religieux des futurs baptisés, avant d’avoir sa révélation.

C’est vers 1915 qu’il déclare que Dieu l’a appelé à une mission précise : guérir et prêcher pour les siens. C’est lorsqu’il part en mission à Léopodlville, en 1921, que ses miracles auraient commencés à s’accomplir. Il guérit et prêche à tel point que tous viennent pour l’écouter et se faire soigner : malades, travailleurs ; des plus convaincus aux plus sceptiques, tous finissent bientôt par voir en Simon le Ntumua ya Nzambi’a Mpungu. Cela signifie en Kikongo qu’il est l’envoyé de Dieu tout puissant. Toujours avec l’humilité et la foi chrétienne, jamais Kimbangu ne demande rétribution pour ses services et toujours il prône l’amour des hommes les uns envers les autres, toutes couleurs de peau confondues. Il sera rejoint par 12 apôtres qui consolideront et continueront son œuvre.

Kimbangu

Simon Kimbangu

Kimbangu accomplit la mission donnée par  Dieu, il ne fait pas de politique. Néanmoins, lorsqu’il révèle sa prophétie, il fini définitivement d’attirer l’attention et l’hostilité des colons blancs. En effet, il dit qu’ »un jour les noirs deviendront blancs et les blancs deviendront noirs ». Il traduit cette phrase par le projet qu’un jour les noirs seront maîtres chez eux, comme les blancs le sont déjà dans leurs espaces respectifs, et qu’il y aura une nouvelle indépendance pour le peuple kongolais (Dipanda dia zole). Une promesse de libération et d’affranchissement qui lui vaut un procès et une condamnation à mort le 12 septembre 1921.

Toutefois, n’ayant commis aucun acte hors la loi, le roi belge Albert Ier premier changera la sentence en 120 coups de fouets et une incarcération à vie. Simon Kimbangu (à gauche sur la photo) est accusé d’avoir manipulé les foules à des fins obscures. Durant le temps du procès, et même après, il accepte humblement sa condamnation et fait le parallèle entre son arrestation arbitraire et la mort de Jésus-Christ, désavoué, incompris et crucifié. Il purgera sa peine à Elisabethville (aujourd’hui Lumumbashi), loin de son village natale et sphère de prédilection, Nkamba. Il meut après trente ans de réclusion, le 12 octobre 1951.

Kimbangu

Simon Kimbangu (à droite)

Malgré l’isolement de leur prophète, les kimbanguistes continueront de lui vouer un culte, ce qui sera longtemps réprimé par les belges. Pourtant, cette période de clandestinité de l’église kimbanguiste n’aura pour effet que d’en faire grandir le nombre d’adeptes, au Kongo, ailleurs en Afrique, puis dans le monde entier.

Aujourd’hui encore, Simon Kimbangu est un symbole de nationalisme congolais et une figure de résistance africaine de lutte contre l’oppression coloniale.

kimbangu

Couverture de la bande dessinée Simon Kimbangu par Serge Diantantu, disponible ici.