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Cessons l’apologie de la mendicité

Culture

Cessons l’apologie de la mendicité

Par SK 15 octobre 2014

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On nous reproche souvent de nous victimiser, d’être constamment dans la revendication ; et pour cause : Tout noir ayant grandit et vécu ailleurs qu’en Afrique a expérimenté ces problématiques toujours actuelles. On voulait plus de droit, plus de reconnaissance, les mêmes chances et les mêmes avantages ; on voulait qu’ils nous aiment et qu’ils nous respectent…mais pourquoi ?

Par SK,

 

cigale-fourmi

 

Paradoxalement, dans le même temps, nous cherchions à nous affirmer, encore une revendication : nous voulions à la fois être nous-mêmes et acceptés par eux et nous nous sommes quelque peu perdu : frustrés de ne pas être devenus eux et de ne même pas pouvoir être nous.

Pire, on a énergiquement critiqué toute initiative émanant de nos semblables, obsédés que nous étions par les autres. Ainsi, le noir n’a pas beaucoup avancé depuis. Pris au piège entre ces deux contradictions (un fou qui veut à la fois avancer et s’arrêter), ce qu’il est possible de constater objectivement, c’est que cette tendance à la mendicité nous caractérise et qu’on répète ce procédé sans fin. Il est possible d’observer le phénomène à travers la célèbre fable de Jean De la Fontaine, La cigale et la fourmi :

cigale

LA CIGALE ET LA FOURMI  (L’AFRIQUE FACE AUX NATIONS DEVELOPPEES)

 

La Cigale, ayant chanté

(L’africain ayant végété dans son état d’aliénation mentale…)
Tout l’été,

(…depuis des siècles. Ayant passé son temps à courir après des futilités et/ou à se lamenter, s’étant laissé abusé)

 

danse
Se trouva fort dépourvue

(N’avait rien anticipé sur le long terme, rien créé de viable par lui-même et souffrait du syndrome de Stocholm)
Quand la bise fut venue.

(Lorsque l’heure des comptes arriva et qu’il fallut comparer les nations par rapports à leur développement)
Pas un seul petit morceau

(Aucune entreprise, aucune ressource fructueuse en sa possession, rien de concret ni d’exploitable)

 

mbalax
De mouche ou de vermisseau

(Ni un verre d’eau potable, ni une miette de pain, ni même de fierté)
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine
,

(Il s’en fût mendier chez l’occidental philanthrope, revendiquer, se mettre à genoux)
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister

(Le suppliant de l’aimer, de l’estimer et de le respecter monnayant sa dignité)
Jusqu’à la saison nouvelle.

(Jusqu’à ce qu’un jour il prenne enfin conscience)
Je vous paierai, lui dit-elle,

(Je ferais tout pour m’annihiler, je ne serai plus moi-même, je me renierai et ferais tout pour vous contenter)
Avant l’août, foi d’animal,
Intérêt et principal.

(Je vendrais père et mère, éliminerai et désunirai mes frères  pour me mettre entièrement à votre service, vous offrirait mes soeurs)
La Fourmi n’est pas prêteuse ;

(L’occident et l’Asie se sont bougés, ont construit, réalisé, forcé le respect et ne désirent, légitimement, n’en profiter qu’entre eux)
C’est là son moindre défaut

(Avilir, exploiter oui, mais partager d’égal à égale et encourager les intérêts d’autrui sur lesquelles elles ont fait notre argent, non.)
Que faisiez-vous au temps chaud ?

(Qu’est-ce qui vous empêchait de vous organiser ? Etes-vous des idiots ?)

sapeurs
Dit-elle à cette emprunteuse

(Lui adressa-t-il avec méprit, lui concédant d’embaucher UN seul noir pour faire preuve de bonne fois, ou lui donnant « généreusement » des médicaments périmés)
Nuit et jour à tout venant

(Pendant que tout le monde bossait et que nous avons  fait des plans pour les 1000 prochaines années)
Je chantais, ne vous déplaise.

(Je me lamentais, je tentais de vous ressembler, d’attirer votre attention, je ne sais pas, je me cherchais…j’étais fatigué et pas courageux du tout, j’avais peur Maître)
Vous chantiez ? j’ en suis fort aise :

(Vous pinaillez ? Vous vous souliez, forniquiez et ne vous concentriez que sur l’instant présent, sans vous préoccuper de votre subsistance du lendemain ?)
Et bien ! dansez maintenant.

(Très bien, mais quel intérêt j’aurai à vous faire ces faveurs ? ça ne me rapporterai absolument rien, rien du tout, vous n’avez rien d’attrayant à me proposer et nous ne sommes pas à égalité. Allez mourir à l’autre bout du monde et laissez les vraies personnes travailler et s’enrichir !)

 

Voilà comment on pourrait interpréter cette fable. Le noir est tellement aliéné et meurtrit qu’il préfère s’abaisser à mendier que de construire par lui-même. En effet, qu’est-ce qui nous empêche de nous structurer et d’avancer par nous-mêmes.

L’intégration est bien sûr obligatoire lorsqu’on évolue dans un lieu donné, mais la réalité nous renvoie à notre appartenance première : le fait d’être noire, descendants d’africains. sûr obligatoire lorsqu’on évolue dans un lieu donné, mais la réalité nous renvoie à notre appartenance première : le fait d’être noire, descendants d’africains.

cucu

 

Ceux qui ne nous donnent pas ce que nous réclamons sont dans leur bon droit et ont raison. Chacun agit pour ses intérêts propres alors qu’attendons-nous ? « La prochaine saison » c’est maintenant, l’été durant il ne faut plus ni danser ni chanter mais réfléchir et agir pour ne plus avoir à frapper à la porte de personne. Prenons le train en marche et sans rater la station cette-fois..