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Black-ish, ou le rêve américain d’une famille noire en quête d’identité

Culture

Black-ish, ou le rêve américain d’une famille noire en quête d’identité

Par SK 30 décembre 2016

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A partir du 1er janvier, la série Black-ish débarque sur Afrostream. Une première collaboration entre Disney et la plateforme VOD afro qui vous offre la meilleure nouvelle comédie américaine de l’année. Blackish aborde une thématique complexe avec beaucoup d’humour pour vous apporter un œil différent sur la communauté afro américaine.

Comment être  noir aux Etats-Unis lorsqu’on a réussi sa vie ? C’est la question qu’aborde la série Blackish, que vous pourrez découvrir sur Afrostream à partir du  1 er janvier 2017. Le feuilleton met en scène la  famille d’André Johnson  avec ses quatre enfants, sa femme et son père. André a très bien réussi sa vie et aux Etats-Unis, la réussite est forcément synonyme d’intégration à la « White Supremacy ». Le style de vie, le quartier, les fréquentations blanchissent automatiquement dans une nation américaine peinte en noir et blanc. Dans cet environnement, la famille Johnson va alors devoir faire face à un défi identitaire : comment être noir tout en évoluant dans un univers blanc sans devenir un « Black-ish », c’est-à-dire, une caricature de blanc ? Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’être noir lorsqu’on est américain ? Le patriarche va tenter de connecter sa tribu à ses racines africaines tellement lointaines que mal assimilées. Une aventure rocambolesque dans laquelle vont s’enchaîner expériences, clichés, incompréhensions et qui pointe surtout du doigt  le conflit entre identités historiques et sociales. La série permet d’aborder ces questions cruciales avec humour et recul, ce qui en a fait un succès aux Etats-Unis dès sa sortie en 2014. En juillet 2016, elle a été nominée trois fois aux Emmy Awards.

Le casting de la réhabilitation

Pour Black-ish, le scénariste Kenya Barris a fait des choix judicieux en confiant les rôles principaux à des acteurs d’horizons diverses, équilibrant ainsi l’équipe entre stars et acteurs discrets.

Anthony Anderson : sa bouille est connue des studios américains et des écrans européens grâce à des films comme « Romeo must die », où il donnait la réplique à la ravissante et regrettée Aaliyah en 2000, dans les troisième et quatrième volets de la saga « Scary Movie », réalisés par les frères Wayans. Ou plus récemment, dans la série New York police judiciaire dans laquelle il campe pour la première fois un rôle sérieux et récurrent, et qui a permis au public de découvrir une autre facette de son jeu d’acteur. C’est avec cette même contenance qu’il incarne le père, André Johnson. Toujours très drôle, mais plus mûr dans son interprétation de patriarche aimant et responsable. Il a été nominé aux Emmy Awards comme meilleur acteur pour la série Black-ish.

Tracey Ellis Ross : Vous l’avez peut-être vue dans le sitcom « Reed Between the lines » de  Kellie Griffin. Plus discrète dans l’industrie, la fille de Diana Ross incarne Rainbow Johnson, l’épouse d’André. Pour cette performance, elle a également été nominée aux Emmy Awards dans la catégorie « meilleure actrice ».

Tracey Ellis Ross

Tracey Ellis Ross

Laurence Fishburne : On se souvient de l’ultra charismatique Furio Style, le père responsable et sévère dans Boys in tha Hood de John Singleton. Avec Black-ish, Laurence Fishburne s’installe dans le petit écran. Il incarne le grand-père sceptique et sarcastique de la famille Johnson.

Côtés enfants : Yara Shahidi (No limit, Dans ses rêves) interprète Zoey, la fille aînée du couple. Marcus Scribner est André. La série lui offre son tout premier rôle, pour lequel il a reçu le prix NAACP Image Award de la meilleure interprétation dans une série ou un Spécial pour la jeunesse, ainsi qu’un autre pour le meilleur acteur dans un second rôle dans une série comique. Mêmes distinctions pour les benjamins de la famille, Miles Brown (Jack) et Marsai Martin (Diane).

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Du prince de Bel Air à Blackish

En 1990, le sitcom comique le prince de Bel Air évoque déjà de façon problématique la perception d’une famille noire riche dans une banlieue huppée blanche. La violence policière, la discrimination sociale et autres aboutissants de la négrophobie. C’est la première série télévisée qui aborde réellement la perception de cette bourgeoisie noire par « l’autre Amérique » et les problèmes identitaires liés à cette condition sociale. Phil Baxter, le patriarche est un juge de renommée locale, pourtant, il doit régulièrement prouver sa légitimité à briguer de hautes fonctions. Lui et son épouse savent d’où ils viennent et les combats qu’ils doivent mener au quotidien et dont ils cherchent à préserver leurs enfants. A tel point que Carlton, le fils cadet de la fratrie est un « Black-ish » par excellence. Il n’a aucune attache à cette communauté noire et son histoire épineuse. Carlton est à la fois attachant, drôle et agaçant en ce qu’il ne semble avoir de noir que sa peau. Finalement, l’existence tranquille de ces enfants déconnectés de leur réalité est bouleversée par l’arrivée du cousin Will (Will Smith), qui débarque de son ghetto en portant fièrement sa black culture. D’autant qu’en 1990, la culture Hip Hop atteint son plus haut niveau d’influence à travers le monde et permet d’inonder la planète des revendications d’une population opprimée. C’est à l’arrivée de Will que la famille Baxter prend conscience de la fracture sociale et, raciale qui somme toute, la coupe du reste de sa communauté. En 2014, Black-ish remet le sujet sur la table, avec davantage de relief grâce à la diversité des lieux de tournage. Ainsi, on peut y observer Anthony Anderson à l’extérieur de son foyer et sur son lieu de travail. Un autre point de vue plus distancié et plus badin.

Rires et réflexion garantie, dès l’année prochaine sur Afrostream.