Kolongi Brathwaite, le peintre afro-centré le plus célèbre au monde
Culture
Par Sandro CAPO CHICHI 17 novembre 2014
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Kolongi est un peintre basé aux Etats-Unis et originaire de l’île de la Barbade. Il dit avoir émigré aux Etats-Unis dans le but de s’établir comme un artiste international. Vous ne le savez peut-être pas, mais beaucoup de ses œuvres ornent les murs des profils de réseaux sociaux de beaucoup de vos connaissances et dans une moindre mesure, de leurs appartements.
Comment ses peintures ont-elles obtenu une telle popularité ? En créant d’abord une niche communautaire, celle de la peinture pour les Noirs ‘afro-centrés’.
‘Remember the times’, par Kolongi
Selon deux de mes amis peintres, Kolongi n’a pas une technique de peinture remarquable et s’il avait choisi de survivre dans le monde impitoyable de l’art mainstream, celui des galeries et des expositions dans des musées dans lequel il est devenu extrêmement difficile de survivre, il n’aurait certainement pas percé. Mais Kolongi s’est tourné avec raison vers le public des Noirs afro-centrés.
Le monde de l’art mainstream…ou ce qu’il en reste
Ce courant est intéressé par l’antériorité des civilisations noires et le refus de l’aliénation mentale et religieuse des Noirs par les Blancs.
En peignant un Jésus noir, des prophètes noirs ainsi que des héros de l’histoire des Noirs morts sous la forme d’ancêtres divinisés, Kolongi comble le vide laissé chez ces populations par leur rejet des spiritualités euro-centrées.
‘Body and Soul’ par Kolongi
En proposant à la vente ses posters à des prix abordables pour son public Kolongi s’adapte aussi au pouvoir d’achat souvent réduit de ses clients. Notons aussi que Kolongi sort parfois de la niche afro-centrée pour proposer des œuvres célébrant simplement l’amour entre Noirs dans lesquels tous les Noirs peuvent se reconnaître.
‘You deserve the world’ par Kolongi
Et dans ces communautés noires pas nécessairement afro-centrées, si les figures d’un Jésus noir pourront choquer certains, celles de héros de l’histoire noire tels que Bob Marley, Marcus Garvey, Malcolm X ou Muhammad Ali leur parleront à tous.
Kolongi vendant ses tableaux lors de la seconde investiture d’Obama, 2013
Que retenir de ce succès ?
Qu’au lieu d’essayer de percer dans un milieu ou dans une discipline dans laquelle on sait qu’on a aucune chance de réussir, il faut parfois mieux en créer un autre dont on maîtrisera mieux les rouages, puisqu’on les aura nous-mêmes initiés ; que donner plusieurs fonctions à ses produits peut permettre d’élargir sa cible et ses clients potentiels.
La page de Kolongi est par ici :
https://www.facebook.com/pages/Kolongi-Art/1404826823114556?fref=photo
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