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GÉOPOLITIQUE : LA THÉORIE DES GRANDS ESPACES CIVILISATIONNELS

Politique

GÉOPOLITIQUE : LA THÉORIE DES GRANDS ESPACES CIVILISATIONNELS

Par Farafin SANDOUNO 27 juin 2023

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L’humanité dans son ensemble a expérimenté différentes configurations territoriales avec des modèles précis de gouvernance : qu’il s’agisse de l’État-village, de la cité-État, pour arriver ensuite à la notion moderne d’État-nation. Pourtant, aujourd’hui, le monde géopolitique se dirige vers une direction bien précise de l’histoire, celle du monde multipolaire. Les pôles extra-occidentaux commencent ainsi à penser en termes d’État-Civilisation / grands ensembles / grands espaces civilisationnels qui vont naturellement dépasser le concept d’État-Nation.

POLITIQUE MARITIME ET POLITIQUE TERRESTRE

Au début du XXe siècle, certains penseurs voyaient deux modèles de civilisation opposés : la thalassocratie et la tellurocratie. Ce sont des modèles de civilisation qui différencient deux types d’Européens : l’Européen d’Europe de l’Ouest et l’Européen d’Europe de l’Est.

GEOPOLITIQUE MARITIME

Historiquement, la civilisation européenne, et in extenso la civilisation occidentale, a été caractérisée par la thalassocratie comme modèle. Par thalassocratie (du grec θαλασσα qui signifie mer, et κρατος qui signifie pouvoir), on entend la domination militaire et commerciale exercée par une entité politique sur un espace maritime. Cette forme de pouvoir, si l’on s’en tient à son étymologie, servait initialement au commerce entre les différents peuples. Mais ce modèle sur lequel l’Europe a prospéré a dégénéré avec le temps. Ce sera précisément le pouvoir maritime exercé pour lancer la course coloniale, par l’intermédiaire des explorateurs et des missionnaires occidentaux, vers ce qu’ils appelaient les « terrae nullius », c’est-à-dire, selon eux, les terres à conquérir et à civiliser. C’est précisément là que réside l’origine des maux subis par le continent Africain, mais aussi par l’Amérique du Sud et l’Asie. Vue d’un point de vue géopolitique et moderne, la thalassocratie représente une hégémonie occidentale empreinte d’une éthique conquérante et non sédentaire. Symboliquement, la thalassocratie représente tout ce qui est mondialisme, unipolarisation du monde, modernisme, néolibéralisme. La thalassocratie est donc un modèle nomade qui vise à créer une société ouverte du monde sans frontières et sans identités.

GEOPOLITIQUE TERRESTRE

Si la thalassocratie représente le pouvoir maritime, mais aussi le pouvoir expansionniste d’un point de vue géohistorique et géopolitique, la tellurocratie, quant à elle, représente le pouvoir terrestre, sédentaire, stable, sans contact avec la mer, et anti-expansionniste. Selon divers analystes et penseurs géopolitiques du début du XXe siècle, notamment Halford Mackinder, considéré comme l’un des pères de la géopolitique, la tellurocratie se retrouve dans le Heartland eurasien, représenté par l’actuelle Russie, et dans tous les territoires de l’ancienne Union soviétique et l’ancien Empire russe.
Qu’est-ce que le Heartland ? Heartland signifie « cœur de la terre » dans la discipline géopolitique, et peut être entendu comme un « épicentre ». Selon Mackinder, dans l’opposition entre civilisations maritimes et civilisations terrestres, l’Eurasie était le cœur de la terre parce qu’elle était inattaquable ou impénétrable par toute forme de thalassocratie. Cette théorie a également été reprise par certains penseurs de la révolution conservatrice (école de pensée qui a mis au centre un retour à l’héroïsme sous le concept d’Empire vu comme un bloc de la Civilisation, idéologiquement anti-libéral, anti-atlantiste, anti -parlementaire, anti-démocratie dans son sens moderne décadent, anti-oligarchie financière) qui formulera la théorie des grands espaces.
Il est important de souligner que le modèle tellurocratique tend à être très conservateur sur le plan culturel, préservant les particularités de civilisation, sans aucun anéantissement inhérent aux pénétrations exogènes.

LES GRANDS ESPACES CIVILISATIONNELS

Daria Dugina Platonova, martyr de la cause multipolaire.

La théorie des grands espaces civilisationnels est donc le corollaire de la dichotomie Terre-Mer évoquée plus haut. Cette théorie s’articule autour des différentes idéologies fédératrices telles que le Panafricanisme (qui a donc pour objectif la création de l’Imper-Afrika/l’Afrique impériale/l’Etat fédéral africain/les Etats-Unis d’Afrique), le Panaméricanisme latin (qui vise la création d’une Amérique du Sud unie), l’Eurasisme (qui vise à la création d’un Empire eurasien), etc. Le concept de Civilisation qui remplacerait le concept moderne de Nation, remplacerait aussi la vision désormais stérile de certaines idéologies modernes telles que le libéralisme, le communisme, le fascisme, déterminant ainsi une voie alternative intégrant le Traditionalisme intégral, la multipolarité, l’eschatologie, la sotériologie, l’anti-universalisme, l’anti-américanisme, le droit de défendre sa propre pensée civilisationnelle selon ses propres particularités. J’appelle cette vision «  Négritude intégrale » dans son contexte Négro-africain, en Russie on l’appelle «  Quatrième Théorie Politique » , défendue par l’idéologue Alexandre Douguine, et elle était également défendue par sa fille décédée, mon amie Daria Dugina Platonova. Cette vision est defendue sous d’autres noms aussi par d’autres civilisations qui résistent à l’occidentalisation du monde . C’est une vision essentiellement antiraciste, car elle défend le droit de vivre et de préserver ses propres cultures, face à l’universalisme néolibéral, mondialiste, ennemi des civilisations plurimillénaires.

LE POUVOIR DE L’AFRIQUE

Monument de la renaissance africaine.

Notre Mère Afrique, si elle devait former un Empire du Sud au Nord (ce que j’appelle ImperAfrika) constituerait un pôle n’appartenant ni à la thalassocratie (pour les valeurs) ni à la tellurocratie (pour la géographie). Or, dans son ontologie le Continent Matrice de l’Humanité (qui sera en ce siècle la tombe du mondialisme) rejette les valeurs du libéralisme occidental, de la démocratie, de la modernité incarnées par la civilisation thalassocratique occidentale aujourd’hui noyée dans l’Age du Fer généralisé, mais bien que l’Afrique, géographiquement, ne soit pas une tellurocratie, elle peut voir dans la tellurocratie, sur le plan éthique, de défense culturelle, une voie de salut face à la mondialiste suprematie. On parlerait donc d’une Afrique autodéterminée qui incarnera la Tradition, qui retrouvera son paradigme historique et culturel, rejetant les valeurs modernes des élites hégémoniques nomadisées. D’où la naissance de l’Afrocratie, un modèle pleinement en harmonie avec nos réalités africaines. Il s’agit d’un pouvoir africain sédentaire, endogène, reconquise sous tous ses aspects à l’ère de l’emergence de différentes civilisations. En etant puissants, nous irons inevitablement vers le Zep Tepi (l’âge d’or dans la vision traditionaliste africaine). Texte écrit par Farafin SANDOUNO.

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