CAMEROUN – COMORES : LA CAF DE TROP !
Sport

Par Dozilet Kpolo 25 janvier 2022
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L’arbitre de la rencontre Cameroun – Comores a failli voler la vedette aux valeureux Comoriens, déjà lésés par la CAF.
À Yaoundé, dans le stade d’Olembé, où la fête sera malheureusement ternie par une bousculade qui aurait fait au moins 8 morts et 50 blessés, le tableau d’affichage indique moins de dix minutes pour le 8ème de finale : Cameroun – Comores (2-1). Le milieu de terrain Nicolas Ngamaleu se retourne, se projette et pense ainsi échapper à son adversaire comorien : Nadjim Abdou. L’avant-bras lacéré par le brassard noir de capitaine, le défenseur central se lance à la poursuite de son adversaire du soir et lui marche sur la cheville. Le numéro 3 camerounais se tord de douleur. L’arbitre éthiopien Bamlak Tessema Weyesa consulte les images vidéo avant de revenir sur la verte pelouse pour expulser…Nadjim Abdou. C’est gâté !
Décimés par le COVID-19 qui a touché une douzaine de personnes de leur délégation, dont 7 joueurs, excédés par le fait que la Confédération Africaine de Football ait refusé d’autoriser le portier Ali Ahamada à jouer, et surtout obligés de mettre le défenseur de formation Chaker Alhadur dans les buts, les Cœlacanthes – leur surnom – refusent pendant quelques instants de poursuivre la rencontre. Puis finalement, les dix joueurs reprennent le match, se battent et perdent les armes à la main au terme d’une soirée rocambolesque. Retour sur ce rencontre abracadabrante, cette CAF de trop !
SAMUEL ETO’O 1 – PATRICE MOTSEPE 0

Cette Coupe d’Afrique des Nations, la 33ème édition, n’aurait jamais dû avoir eu lieu ! Du moins si tu en crois les actions menées jusqu’au bout par Patrice Motsepe, président sud-africain de ladite organisation africaine.
Après le report pour cause de COVID-19, c’était le retard des infrastructures et la logistique qui inquiétaient. Avant que des clubs européens – notamment anglais – ne menacent mi-décembre de garder leurs internationaux africains face à Omicron. Dommage ! Oui dommage qu’ils mettent plus d’ardeur pour enfreindre la libre circulation de leurs propres joueurs dont certains sont régulièrement victimes de racisme sans que cela ne cesse (le Sénégalais Kalidou Koulibaly, l’Ivoirien Wilfried Zaha, etc.) !
Dommage surtout qu’ils aient oublié que l’Euro 2021 remporté par l’Italie se soit déroulé en plein COVID-19, sur le Vieux Continent avec de sérieuses conséquences sanitaires.
EUROSEMENT QU’IL A EU LIEU
Ainsi, selon une étude britannique, 9402 cas de coronavirus auraient été recensés pendant la compétition. Le non-respect des gestes-barrière aurait favorisé l’explosion des cas.
Peu avant les fêtes de fin d’année 2021 et face à la menace qui planait au-dessus de la fête du football africain, le tout frais président de la Fédération Camerounaise de Football, la FECAFOOT, le frère de David, Samuel Eto’o saisit la perche tendue par Canal + Afrique pour demander qu’on lui donne « une raison valable [pour justifier que la CAN ne pourrait effectivement avoir lieu au Cameroun, NDLR] »
Finalement quelques jours plus tard, Motsepe confirme que la CAN aura bel et bien lieu.
« Le 9 janvier, je viendrai voir [le match d’ouverture, NDLR] entre le Cameroun et le Burkina Faso. » déclare-t-il. Samuel Eto’o 1 – Patrice Motsepe 0.
C’est donc dans un contexte anxiogène et particulier que la CAN a effectivement commencé le 9 janvier dernier.
JANNY SIKAZWE, DOCTEUR STRANGE

Le premier tour de la compétition est peut-être terminée avec son lot de surprises dont l’élimination du champion en titre par la Côte d’Ivoire (One, two, three, viva Babi !) mais le bureau des plaintes lui est toujours ouvert. Et fonctionne même à plein régime.
Il y a eu pêle-mêle : le Burkina Faso qui a mis en cause les tests anti-COVID pratiqués par une équipe médicale envoyée par la CAF, l’état des pelouses qui aurait empêché certaines équipes comme l’Algérie de pratiquer leur beau jeu, les horaires pourtant à priori définis au préalable qui ont fait réagir le capitaine sénégalais Sadio Mané.
« Ce n’est pas évident. C’est malheureux de joueur deux fois de suite à 13 heures, alors que certaines équipes n’ont pas joué à cette heure-là. Ce n’est pas équitable. On n’est pas content. » a-t-il déclaré en zone mixte, après le match nul contre la Guinée.
Il est vrai qu’un temps plus frais, moins sec, aurait subitement permis au finaliste de la dernière édition de développer ce jeu beau et léché qui leur fait défaut depuis tant d’années.
Mais l’événement le plus marquant, le fait le plus reproché à la CAF, ce sont ces erreurs manifestes d’arbitrage commises par un arbitre suspendu pour soupçons de corruption dans le passé : Janny Sikazwe.
Pour rappel, lors de Tunisie – Mali (0-1), le Zambien avait arrêté le match avant la fin du temps réglementaire déclenchant la fureur des Tunisiens lésés. Même Docteur Strange qui ramène des méchants d’univers parallèles dans Spider-Man : No Way Home, où l’émotion araignée, n’a jamais joué avec le temps comme ça !
Sans le savoir, M. Sikazwe, l’homme en noir qui aurait été victime d’insolation ce jour-là, a lui aussi ouvert la porte à toutes les fenêtres, tous les excès. Le dernier en date a eu lieu lors de ce Cameroun – Comores.
DE COMBATIFS COMORIENS FONT TRANSPIRER LES LIONS INDOMPTABLES

N’eût été le fameux changement de protocole polémique qui a eu lieu la veille du match, obligeant notamment un joueur testé positif à faire un confinement de 5 jours, Ali Ahamada, testé positif le 22 janvier puis négatif ce lundi, n’aurait pas été interdit de stade par la CAF.
N’eût été cette manière de fausser la rencontre, alors que trois joueurs tunisiens – dont Wahbi Khazri – avaient bénéficié d’une dérogation de la même CAF, Chaker Alhadur n’aurait pas étalé sa classe en mondovision.
Dans ce match où finalement le seul intérêt était de savoir à quel moment l’arbitre allait encore faire parler de lui, les Comores se sont appliqués à défendre en bloc et surtout relancer correctement depuis l’arrière avec ce gardien de luxe. En espérant que quelqu’un ait coupé la connexion à Guardiola, tant il est capable de mettre Kevin De Bruyne gardien juste pour le voir relancer, depuis les buts mancuniens, après une roulette zidanesque. Mais en face, il y avait le Cameroun, Karl Toko Ekambi, premier buteur à la 29ème minute et surtout Vincent Aboubakar.
VINCENT ABOUBAKAR DÉPASSE SAMUEL ETO’O

Après la superbe double parade d’Alhadur à la 53ème minute, son but refusé pour hors-jeu à la 65ème minute, le capitaine camerounais fait un appel tranchant qui fait toute la différence avant d’inscrire son 6ème de la compétition. L’ancien joueur du FC Porto bat ainsi le record de Samuel Eto’o (5 buts).
Mais le meilleur c’était pour la fin, c’était pour Youssouf M’Changama, futur homme du match.
À la 81ème minute, son lointain coupfranc puissant vient mourir dans la lucarne d’un Onana, auteur d’une belle prestation aujourd’hui. Cameroun 2 – Comores 1.
Dommage que l’arbitre – encore lui – ait arrêté le match avant la fin du chronomètre déclenchant l’ire des Comoriens qui en ont bavé. Et pendant ce temps-là un match inattendu sur Twitter se déroulait entre frères ennemis. Des Camerounais d’un côté et des Ivoiriens de l’autre.
CAMEROUN – CÔTE D’IVOIRE, L’AUTRE MATCH DE LA SOIRÉE
Par tweets interposés ou Space dosés, les premiers reprochaient aux seconds d’avoir soutenu les Comores…comme de nombreux internautes, plus David que Goliath. Morceaux choisis de cette passe
d’armes.
La Confédération Africaine de Football, elle, a déjà réussi sa Coupe d’Afrique des Nations en gâtant une compétition qu’elle voulait reporter.
Peu importe si le Cameroun, dont le président de la FECAFOOT aurait du faire quelque chose pour que ces règles iniques et tardives ne soient pas appliquées, remporte cette compétition. L’opprobre a déjà été jeté sur les Lions Indomptables du Cameroun avec cette gaffe de trop.