Bavure policière : « Ils m’ont dit : ‘Tu vas mourir sale noir !' »
Société

Par Makandal Speaks 5 juin 2018
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Mohamed Diakité, âgé de 24 ans, a déposé plainte pour « violences « . Il s’était vu prescrire l’équivalent de douze jours d’ITT, après avoir été blessé lors de son interpellation violente aux relents racistes. « Ils m’ont dit : ‘Tu vas mourir sale noir !' » raconte-il.
Les faits remontent au 2 mai 2018, dans le centre de Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine). Ce soir là, Mohamed Diakité, 24 ans, avait été appelé par l’un de ses frères, blessé en pleine rue par un projectile ressemblant à un plomb [1]. Une fois sur les lieux, Mohamed a vu ses deux frères en plein contrôle de police. Après s’être adressé aux policiers de la Brigade Anti-Criminalité, ces derniers aurait agressé le jeune homme atteint de la drépanocytose, en pratiquant sur lui une « prise d’étranglement« .
« L’un des policiers m’a dit « Dégage ! Comme je ne voulais pas dégager alors que mon frère avait été blessé, il m’a ceinturé et plaqué contre le sol. Il a commencé à m’étrangler et à m’étouffer avec ma capuche. »
Selon Maitre Grégory Saint-Michel, l’avocat de Mohamed Diakité, le jeune drépanocytaire a fait une crise liée à sa maladie. Les policiers l’ont relâché et Mohammed s’est alors réfugié dans un bâtiment. Il y sera rattrapé par la police et sera tabassé « à coups de matraque et de poings » par les policiers. Lors de son témoignage pour nos confrère de 20 minutes, Mohammed racontera:
Ils m’ont dit : ‘Tu vas mourir sale noir !’
Mohamed Diakité raconte avoir été roué de coups par des policiers. © V.Vantighem
Suite à son passage à tabac, le jeune homme sera amené au commissariat puis à l’hôpital qui lui prescrira 12 jours d’incapacité temporaire de travail (ITT). Après sa garde à vue, Mohamed Diakité a été renvoyé au tribunal correctionnel pour « violences » et « rébellion« . Un comportement classique d’inversion accusatoire régulièrement usité par les policiers qui se sont rendus coupables de bavures policières.
Toutefois, Mohamed porta plainte pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » auprès de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Le service à compétence nationale chargé du contrôle des directions et des services de la direction générale de la police nationale et de la préfecture de police a ouvert une enquête, ce qu’a confirmé le parquet de Nanterre le 4 juin 2018.
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Notes et références
[1] « Hauts-de-Seine: «Tu vas mourir sale noir!»… Un jeune dépose plainte contre des policiers« , 20minutes.fr, publié le 4 juin 2018