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Le magazine afro-britannique BlackHair à « accidentellement » mis un mannequin blanc en première page

Société

Le magazine afro-britannique BlackHair à « accidentellement » mis un mannequin blanc en première page

Par Mathieu N'DIAYE 24 novembre 2016

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Après que les lecteurs se soient offusqués du fait que le modèle en couverture du magazine Blackhair n’était pas noire, le magazine a publié une déclaration et le mannequin a présenté des excuses.

Le mannequin Emily Bador n’a rien d’une burkinabè ou d’une nigériane. Cette évidence ne mériterai pas que l’on s’attarde dessus. Néanmoins, la question de sa (non)négritude s’est poser lorsque le magazine afro Blackhair a fait le choix de l’afficher en une du numéro de Décembre/Janvier. Non pas que cela soit scandaleux qu’une blanche fasse la une d’un journal noir, mais Blackhair s’est fait une fierté de se présenter comme :

 « Un magazine bimensuel international pour la femme noire consciente du style. Bourré de centaines d’inspirations pour les cheveux, de mode, de style de vie et d’entrevues de célébrités, nous sommes l’une des principales publications pour les femmes de couleur en Europe. »

Cet incident crée le malaise. Il est d’autant plus étonnant que le modèle choisi à clairement était « négrifiée ». En effet, les cheveux d’Emily Bador sont raides comme la justice. Pourquoi alors l’avoir coiffée d’une perruque afro, la faisant ainsi passer pour  une afrodescendante ? N’y a-t-il as assez de femmes noirs au Royaume-Unis ?

Déclaration publiée sur le Facebook de "Blackhair" par son éditrice Keysha Davis

Déclaration publiée sur le Facebook de « Blackhair » par son éditrice Keysha Davis

Le magazine, par la voix de Keysha Davis, son éditrice prétend n’avoir pas été au courant qu’une femme blanche avait été choisie :

« Ce matin, on nous a signalé que le mannequin de notre numéro de décembre/janvier n’était pas noire ou métisse. Nous n’étions évidemment pas au courant de cela avant de sélectionner l’image. Nous demandons souvent aux sociétés de relations publiques/salons de soumettre des images pour le magazine, spécifiant précisément que les mannequins doivent être noires ou métisses. Nous ne pouvons que les croire sur parole et bien sûr, essayer d’utiliser notre propre jugement. »

Ce serait donc la société de relations publiques qui aurait floué le magazine ? A vous de vous faire votre avis.

Le magazine n’a pas été le seul à faire son mea culpa et à jouer la carte de la transparence. En effet, Emily Bador, notre « fausse femme noire » s’est elle aussi platement excusé sur son compte Instagram :

« Je présente mes profondes et sincères excuses à tout le monde pour cela, et aux femmes noires en particulier. Je tiens à préciser, qu’il me semble que ce shooting photo date de quand j’avais environ 15 ans et je n’avais pas compris ce qu’était l’appropriation culturelle ou son impact qu’il a sur personnes de couleur. Je n’étais pas instruite, ce qui n’est évidemment pas une excuse, ignorante et immature. Ayant grandis dans une ville très blanche, je n’avais aucune idée des luttes auxquelles les femmes noires faisaient face et combien de fois elles étaient persécutées pour leurs cheveux. Je ne comprenais pas à quel point on disait constamment aux femmes noires que leurs cheveux naturels étaient inappropriés/peu professionnels pour le lieu de travail, ou à quel point on disait aux jeunes filles qu’elles ne pouvait pas aller à l’école avec des cheveux naturels. »

Ceci n’est qu’un court extrait des longues excuses d’Emily Bador . Cette dernière a aussi indiqué qu’elle n’avait nullement donné son autorisation pour la publication de cette photo.

Les polémiques sur la diversité ethnique dans le magazines (en particulier les magazines afro de mode et de beauté) ont encore de longs jours devant elles. Pour notre part, il semble important que les magazine afro ne tombent pas (volontairement ou non) dans les même travers que les magazine mainstream. Leur responsabilité est de donner la parole à la communauté noire et d’être dans une démarche d’élévation de celle-ci.