Nigeria : 58 personnes ont été tuées après un double attentat-suicide dans un camp de réfugiés
Société

Par SE 11 février 2016
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Cinquante-huit personnes ont été tuées ce mardi 9 février lors d’un double attentat-suicide perpétré par deux kamikazes dans le camp de Dikwa situé au nord-est du Nigeria à environ 90 kilomètres de la capitale de l’Etat Borno, Maiduguri, ancien fief du groupe islamiste Boko Haram.
Une troisième kamikaze se rétracte
Trois femmes déguisées en réfugiés sont arrivées mardi matin dans le camp de Dikwa où se trouvaient 50 000 déplacés de six zones de l’Etat de Borno (Gamboru Ngala, Marte, Bama, Mafa et Dikwa même) puis deux d’entre elles ont déclenché leurs explosifs. La troisième s’est retractée après qu’elle se soit aperçue que ses parents, ses frères et ses soeurs étaient dans le camp de réfugiés. Celle-ci s’est rendue aux autorités locales. Selon un responsable des services d’urgence, la kamikaze qui ne s’est pas faite exploser a prévenu les militaires du camp des nouvelles attaques à venir dans la région.
Le bilan du nombre des victimes a été publié hier par les services de secours nigérians. Un premier bilan communiqué par le chef des services d’urgence de l’Etat de Borno faisait état de 35 morts et 78 blessés qui ont été évacués vers deux hôpitaux de Maidiguri.
Une vengeance ?
Ce double attentat-suicide dans le camp de Dikwa semblerait avoir été mené en représsailles après une attaque militaire opérée la semaine dernière par l’armée nigériane dans trois villages considérés comme des bastions de Boko Haram. Des dizaines de combattants du groupe islamiste avaient été abattus et une centaine de femmes issues en grande partie de la tribu arabe Shuwa avaient été secourues après avoir été enlevées. Le 11 septembre dernier, sept personnes avaient été tuées dans une explosion à la bombe dans le camp de Malkohi près de Yola dans l’Etat voisin d’Adamawa, où des femmes et des enfants libérés par l’armée avaient trouvé refuge.
Depuis le début des attaques meutrières causées par Boko Haram, plusieurs nigérians ont dû abandonner leurs domiciles pour aller se réfugier dans des camps notamment à Maiduguri, frappé de nombreuses fois par des attentats ces derniers mois.
Un combat qui dure
Ce double attentat-suicide de Dikwa intervient alors que le gouvernement à Abuja tente de mener une politique de retour dans leur foyer des civils ayant fui les exactions du groupe islamiste. Par ailleurs, les autorités nigérianes ont annoncé mardi l’arrestation d’un « recruteur de l’EI en Irak et en Syrie » après la découverte par les services secrets de ses « antécédents terroristes et son intention d’endoctriner et de recruter des jeunes crédules dans le pays ».
De l’autre côté au Cameroun ce mercredi matin, 10 personnes ont été tuées et plus de 30 blessées parmi lesquelles des enfants qui assistaient à une veillée de deuil dans le village de Nguetchewe, une région frontalière du Nigeria.
Depuis 2009, l’insurrection de Boko Haram a fait 17 000 morts et provoqué 2,6 millions de déplacements. Pour y rémédier, le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigeria ont décidé de créer une Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) dotée de 8.700 militaires.