Cameroun : un nouvel attentat-suicide près d’une école dans l’Extrême Nord
Société

Par SE 29 janvier 2016
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Un double attentat-suicide a eu lieu ce jeudi 28 janvier à 11 heures (heure française) près d’une école à Kerawa, une localité située dans l’Extrême-Nord du Cameroun, à la frontière du Nigéria. Environ six personnes dont deux kamikazes ont été tuées et 19 autres blessées.
Six attentats en 4 jours dans l’extrême nord
Les attaques meurtrières s’enchaînent dans l’extrême-nord du Cameroun depuis le début de cette semaine. Pas plus tard que ce lundi, 37 personnes avaient été tuées lors de quatre attentats-suicide dans le village de Bodo, dans la même région que Kerawa. Le bilan qui au départ faisait état de 29 morts et plus de 80 blessés, a été modifié suite au décès de personnes qui ont succombé à leurs blessures. C’est l’une des pires attaques dans cette région régulièrement visé par le groupe islamiste Boko Haram.
« Il y’a eu de nouveaux attentats-suicides ce matin à Kerawa » a déclaré une source sécuritaire régionale contactée par l’AFP. « Quatre civils ont été tués, beaucoup d’autres ont été blessés » a t’il ajouté.
« Ce sont deux femmes qui sont à l’origine de ces attentats » a précisé un membre du comité de la vigilance de Kerawa qui évoque la mort de « six personnes » en comptant les deux kamikazes. Les attentats ont eu lieu près d’une école qui servait de refuge à des personnes ayant fui les exactions de Boko Haram.
« Cinq femmes au total planifiaient de se faire exploser ce jour à Kerawa mais deux d’entre elles ont été arrêtées et la cinquième est en fuite » explique la source sécuritaire régionale qui précise que « l‘une des kamikazes arrêtées est l’épouse de l’un des chefs de Boko Haram dans la zone de Kerawa ». Toujours selon cette source, les assaillants ont profité de l’absence des membres du comité de vigilance convoqués dans la ville voisine de Mora par le gouvernement pour recevoir médailles et argent en récompense de leur rôle dans la prévention des attentats et infiltrations de Boko Haram.
Pour le moment, cet attentat n’a pas encore été revendiqué par le groupe islamiste mais son implication ne fait aucun doute pour les autorités camerounaises. En effet, l’organisation nigériane qui a prêté allégeance à Daech, multiplie depuis plusieurs mois des attentats-suicides à l’extême-nord du Cameroun.
1 200 morts en deux ans…
En 2013, 1 200 personnes dont 67 militaires et 3 policiers sont mortes dans les attaques terroristes menées dans cette région. Des chiffres publiés début janvier par le porte-parole du gouvernement camerounais et le ministre de la communication Issa Tchiroma Bakary. Les autorités camerounaises ont également précisé que Boko Haram est à l’origine d’une trentaine d’attentats-suicides perpétrés par des adolescentes ou des femmes et qui visaient principalement des marchés ou des mosqués ces deux dernières années.
L’armée camerounaise mène dans plusieurs localités des opérations de « ratissage » pour affaiblir les djihadistes. Le port du voile intégral a été interdit car il permettait aux kamikazes de camoufler des ceintures d’explosifs.
Le pays est devenu la cible du groupe Boko Haram depuis qu’il s’est allié avec le Tchad et le Niger pour combattre le terrorisme aupès du Nigéria.