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[Indépendance] Somalie : chroniques d’un Etat continuellement perturbé

Politique

[Indépendance] Somalie : chroniques d’un Etat continuellement perturbé

Par SK 26 juin 2015

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Terre convoité, la Somalie est en guerre depuis la date officielle de son indépendance. En fait, elle est en guerre depuis le Moyen-Âge et depuis les guerres de conquêtes du XIXème siècle.

Une terre prise d’assaut

Les Mores (Arabes) s’installent au Somalie (Somaliland) au Moyen-âge car ce territoire représente le plus grand commerce de myrrhe et d’encens pour les marchands de l’époque. L’Islam est alors adopté par la population somalienne. Le royaume d’Ethiopie veut s’étendre et annexer la Somalie, ce qui rend le climat de la zone particulièrement difficile.

Au XVIème siècle, le Portugal lorgne sur la Somalie mais se fait devancer par la Grande-Bretagne, la France et l’Italie trois siècles plus tard. Les trois puissances se partagent le territoire à partir de 1875. En 1908, l’Italie fait officiellement de la Côte du Benadir (ouverture sur l’océan Indien, le Golfe d’Aden et le Mogadiscio) sa colonie. La population, sous l’égide du roi Mohamed Hassan, tente de résister, en vain. Ainsi, les premières véritables guerres sont celles des colons entre eux, pour l’appropriation du territoire, puis pour l’expansion. L’Italie envahit des villes clés appartenant à la Grande-Bretagne, ce qui débouche sur une guerre que perd l’Angleterre, en août 1940. L’Organisation des Nations Unies, qui veille au grain(pour se faire un allier dans la région), attribue  une partie du sud-est de la Somalie (l’Ogaden) à l’Ethiopie. En 1949, les mêmes Nations Unies accordent leur protection à l’Italie pour maintenir ses colonies du Somaliland (protectorat). Le pays est divisé en deux : Au nord la Grande-Bretagne, au Sud l’Italie.

En Octobre 1954, un drapeau est adopté, celui que l’on connaît actuellement.

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La première guerre de la Somalie indépendante

En 1960, comme beaucoup de colonies africaines, la Somalie accède à l’indépendance le 26 juin, ce qui donne naissance à la réunification des deux parties du pays et à la République démocratique de Somalie. Le nouvel Etat tente de s’autogouverner en adoptant un système calqué sur les démocraties occidentales. Sans succès. La division du nord et du sud, le tribalisme, et les tensions avec les pays limitrophes (Ethiopie, Erythrée…) donnent lieu à des luttes claniques. Une période d’instabilité renforcée par l’assassinat d’Abdirashid Ali Shermarke, deuxième président de la Somalie indépendante ; et par un premier coup d’état, celui du général Mohamed Siyaad Barre, le 21 octobre 1969.

En juillet 1977, la Somalie entre en guerre contre l’Ethiopie pour récupérer l’Ogaden. Le conflit dure jusqu’en mars 1978. La situation est critique : l’Ethiopie est soutenue par l’Union Soviétique, pourtant prétendu allié de Barre. Ce dernier s’éloigne alors du régime d’Europe de l’est et perd le combat. Les Etats-Unis voient là l’opportunité de récupérer un allié dans la lutte contre le communisme en Afrique et se rapprochent de la Somalie. Avec la guerre de l’Ogaden arrive une extraordinaire famine qui décime la population et qui empire jusqu’à son summum en 1984.

http://www.al-kanz.org/2011/07/30/somalie-famine/

Un pays qui plonge dans le chaos

En 1991, Mohamed Siyaad Barre quitte le pouvoir, enfonçant la Somalie dans un chaos indescriptible. Une guerre civile éclate entre les pro-Barre et ceux qui soutiennent son successeur. Le pays est à la dérive, la politique est inexistante, le pillage est institutionnalisé et la Somalie verse dans la vente d’armes et le trafic de drogue. Les clans se disputent le pouvoir et affament le peuple pour asseoir leur domination. On comptabilise plus d’un  million de réfugiés et de migrants pour cette période.

L’ONU se décide à réagir en 1992, avec l’opération ONUSOM (Opération des Nations Unies en Somalie). Les casques bleus sont écrasés par les milices somaliennes, ce qui pousse les Etats-Unis à surenchérir. Est alors mise en place la première mission menée au nom du droit International d’ingérence humanitaire baptisée Restore Hope (rendre l’espoir) en 1993. Pourtant, c’est un échec cuisant, des dizaines de soldats américains et de casques bleus sont tués, ainsi que des centaines de milliers de somaliens. Les Etats-Unis se retirent de Mogadiscio (capitale et théâtre des affrontements), laissant la Somalie à son sort.

Le pays sombre dans la guerre civile, ce ne sont plus deux clans qui s’affrontent mais quatre clans (plus des sous-clans), de petits clans qui revendiquent des droits floues et qui s’entretuent. Les armes circulent librement. En 1997, le Kenya et l’Ethiopie essaient de s’en mêler, sans succès. L’année d’après, le nord du pays se proclame République du Puntland, indépendante de la Somalie.

 

Une première tentative de restauration

Tant bien que mal, depuis l’étranger, le parlement de transition réussit à mettre en place une charte qui établit des institutions fédérales pour la phase de changement. Lançant ainsi la République fédérale de Somalie. En raison du conflit qui fait rage, les institutions gouvernent depuis le Kenya.  Le 10 octobre 2004, Abdulahi Yusuf Ahmed est nommé président intérimaire du Puntland et Ali Mohamed Ghedi, à la tête du gouvernement fédéral de transition. Le but de ces conciliations est de réunir tous les clans afin de rétablir la paix en Somalie. Les représentants des quatre principaux clans sont intégrés aux discussions ainsi qu’à  la phase de transition. Bien qu’il y ait une légère évolution de la situation, les chefs de guerres somaliens ne reconnaissent pas l’autorité de cette institution fédérale qui siège hors du pays.

En décembre 2004, le Tsunami fait quelques ravages en Somalie, plusieurs villages sont détruits et plus d’une centaine de personnes tuées.

Ce n’est qu’en 2006 que le gouvernement de transition réintègre la Somalie. Les Etats-Unis soutiennent ce gouvernement fédéral qui lui, s’allie également à d’autres pays frontaliers. Avec l’Erythrée, l’Ethiopie, le Soudan, le Djibouti, l’Ouganda et le Kenya, il forme l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement). De l’autre côté, les seigneurs de guerre et chefs de clans se regroupent au sein de l’ARPCT (Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme).

http://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fwww.amnesty.fr%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2F156266_Somali_children_look_at_a_TFG_soldier_carrying_a_belt_of_machine_gun_ammunition_during_patrol_along_the_Indian_Ocean_coastline_in_Burgabo.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Fwww.amnesty.fr%2FNos-campagnes%2FCrises-et-conflits-armes%2FActualites%2FGrands-exportateurs-armes-et-traite-sur-le-commerce-des-armes-5567&h=480&w=640&tbnid=dOaRQ6XdE19SJM%3A&zoom=1&docid=sglm7_wuHSQ07M&ei=tiKNVYrkKYTXUYamqrgE&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=254&page=1&start=0&ndsp=26&ved=0CGYQrQMwFg

Somali children look at a Transitional Federal Government (TFG) soldier carrying a belt of machine gun ammunition during patrol along the Indian Ocean coastline in Burgabo, south of Kismayu in Somalia December 14, 2011.

De nouvelles problématiques qui entravent la restauration

En 2006, une nouvelle forme de terreur s’installe en Somalie : le terrorisme islamique. Cette menace fait même fuir les anciens seigneurs de guerre, à qui la plupart des pays de l’IGAD refuse l’asile. Quelques mois plus tard, toujours en 2006, l’armée éthiopienne parvient à neutraliser les terroristes et prend le contrôle du pays. En fin 2011, le Kenya intervient, sans toutefois réussir à déloger complètement ces militaires éthiopiens, Ethiopie qui, par ailleurs, a toujours rêvé d’annexer la Somalie.  Impuissant, Abdulahi Yusuf Ahmed, président intérimaire, démissionne le 29 décembre 2008. Désemparé, le parlement fédéral s’efforce de gouverner depuis le Djibouti et par défaut, installe Sharif Sheikh Ahmed, ancien chef de l’Union des tribunaux islamiques (ancien ennemi), à la tête de la République somalienne.

En 2011, la Somalie est frappée par une autre crise alimentaire, qui complète une famine pas totalement endiguée, et sévit dans toute la corne de l’Afrique.

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