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Vidéo – Bavure policière aux Etats-Unis : un policier (blanc) tire huit balles à bout portant dans le dos d’un homme (noir) non armé

Société

Vidéo – Bavure policière aux Etats-Unis : un policier (blanc) tire huit balles à bout portant dans le dos d’un homme (noir) non armé

Par Sébastien Badibanga 9 avril 2015

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L’Amérique se réveille encore avec une nouvelle affaire de bavure policière. Samedi 4 avril, Michael Slager, policier de 33 ans, arrête un automobiliste, un homme noir de 50 ans, Walter Scott, avant que ce dernier tente de s’enfuir. C’est là que le policier lui tire dans le dos huit balles à bout portant. Les faits se sont déroulés à North Charleston, en Caroline du Sud.

Les bavures se multiplient, les scènes se ressemblent. En effet, le scénario ne change pas : un policier blanc ouvre le feu sur un homme noir. A chaque fois, la victime ne présente aucun danger n’étant même pas armée ou disposant d’une arme factice. Dans ces affaires, la tentative de fuite de l’interpellé précède le (s) tire (s) du représentant de l’ordre.

« Un homme qui circulait samedi 4 avril dans un véhicule avec un feu cassé est arrêté par la police, dans la ville de North Charleston, en Caroline du Sud. Mais l’homme sort de la voiture pour s’échapper dans un petit jardin public voisin », rapporte Le Monde Afrique. Et d’ajouter : « Rattrapé par un policier, l’incident tourne alors au drame. L’automobiliste, un homme noir de 50 ans, tente à nouveau de s’échapper et commence à courir ». « Le policier dégaine et lui tire dans le dos à huit reprises. L’homme s’effondre », précise le site.

La scène de l’arrestation :

La scène des faits :

« Légitime défense » ?

Le policier lui passe ensuite les menottes. Avant de maquiller la scène de l’homicide pour défendre sa thèse de légitime défense. « Dans un premier temps, le policier, Michael Slager, 33 ans, avait invoqué la légitime défense pour justifier son geste, prétextant que l’homme avait tenté de se saisir de son pistolet paralysant et que sa vie était menacée », indique Le Monde Afrique. Et de poursuivre : « Facteur aggravant, dans la vidéo révélée par le New-York Times on voit le policier, après avoir passé les menottes à l’homme qui gît par terre, ramasser quelque chose, qu’il laisse ensuite tomber près du corps. »

Après la publication de cette vidéo, montrant clairement qu’il s’agit au mieux d’une bavure policière et au pire d’un homicide déguisé, le policier en question a été interpellé, arrêté et inculpé. Il risque une peine de prison à perpétuité voire la peine de mort s’il est reconnu coupable.

Tamir Rice, Eric Garner, Michael Brown  : ces Noirs tués par la police américaine

C’est la loi des séries. L’année 2014 a été une année particulièrement meurtrière pour les Noirs des Etats-Unis. Effectivement, les bavures policières ont défrayé la chronique. Précisément, trois affaires ont provoqué l’émoi de la communauté noire américaine. En l’occurrence, la mort de Tamir Rice (12 ans),  Eric Garner (44 ans) et Michael Brown (18 ans).

Rappelons que l’adolescent de 12 ans, tué sans sommation à Cleveland (Etat de l’Ohio) en août, ne faisait que jouer avec son pistolet factice. Quant à ce père de famille, étranglé de toutes parts, n’a cessé de crier « I can’t breathe » (Je ne peux plus respirer) aux policiers new-yorkais qui n’ont pas daigné le laisser respirer. Enfin, n’oublions pas l’affaire de Ferguson (Etat du Missouri) et ce jeune diplômé abattu.

Pire, ces forces de l’ordre n’ont même pas été inculpées par le grand jury. D’où la révolte populaire. Souvenons-nous de ces deux slogans – « Black people life matters » (La vie des Noirs compte) et « We can’t breathe » (Nous ne pouvons plus respirer) – repris en chœur même par les leaders d’opinion et stars noirs américains.

Le silence meurtrier de Barack Obama

« We can’t breathe », president Obama ! On serait presque tentés d’apostropher le premier président Afro-Américain des Etats-Unis. Et pour cause ? Le silence assourdissant du locataire de la Maison Blanche commence à devenir coupable.

Après les émeutes de Ferguson et les manifestations de New-York, Barack Obama a exhorté son ministre de la Justice à prendre des mesures pour améliorer les relations entre policiers et minorités ethniques ainsi que pour changer les méthodes policières. Alors question : est-ce suffisant ?

Quand est-ce le chef d’Etat américain va-t-il taper du poing sur la table pour mettre définitivement fin à ces brutalités policières visant surtout les Noirs américains ?

Il lui reste deux ans de mandat afin de redorer son blason. Car, l’affaire Ferguson a tout l’air d’un échec cuisant d’autant plus qu’on parle d’un dirigeant noir, homme le plus puissant du monde soi-disant.

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