Quand le Marathon de Paris devient un lieu de revendication
Société

Par Noella 13 avril 2015
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Ce que Siabatou Sanneh fait au Marathon de Paris 2015 force le respect. On vous en dit plus…
Un signal d’alerte pour éveiller les consciences…
Ce week-end étaient réunis dans la cité parisienne coureurs amateurs et professionnel à l’occasion du Marathon de Paris – d’ailleurs félicitation au Kényan Mark Korir, qui en ressort grand vainqueur. Pendant ce temps là une marathonienne pas comme les autres, Siabatou Sanneh, était là dans un autre but que battre son chrono au 42,195 km. Sensibiliser les spectateurs aux difficultés d’accès à l’eau en Afrique, tel était le message de la Gambienne au dossard n°64173 armée de ses sandales, d’une tenue traditionnelle, sa pancarte et un bidon d’eau sur la tête. Sa participation symbolique voulait alerter l’opinion publique aux longues distances aller/retour que parcours les populations africaines pour quelques litres l’eau.
« En Afrique, les femmes parcourent chaque jour cette distance pour de l’eau potable, aidez-nous à réduire la distance », disait la pancarte de Siabatou Sanneh.
Une action coup de « pied » menée par Water For Africa…
Ce fût un défi de taille pour Siabatou Sanneh de participer au marathon : quitter son pays pour la première fois et intégrer un événement sportif des quelque 54 000 coureurs qui ont répondu présent force le respect. Le Marathon de Paris est un rendez-vous sportif qui invite au dépassement de soi, à l’endurance et à la convivialité de cette pratique. Avec Siabatou Sanneh, ce moment dominical a prit une toute autre dimension. Alors qu’elle doit puiser de l’eau jusqu’à trois fois par jour avec ses deux petites filles de 4 et 10 ans en parcourant une distance équivalente, elle a entrepris cette démarche personnelle pour elle, aider sa famille et son village.
« Chaque jour, on va chercher de l’eau et c’est très loin. Les Africains sont fatigués. Qu’on les aide à avoir de l’eau. […] Depuis que je suis née, j’ai vu mes parents faire ça, je le fais, et je le montre à mes enfants. […] L’eau n’est pas très bonne et les enfants tombent malades, ont des diarrhées à cause de l’eau ». s’est confiée Siabatou Sanneh à l’AFP.

Pendant que les coureurs reçoivent des jets d’eau fraîche (et potable) pour se désaltérer, Siabatou Sanneh marche avec son bidon. Entre clivage et réalité…
Par cette action coup de « pied » orchestrée par Water For Africa, l’ONG britannique lance sa campagne de collecte de fonds pour financer des pompes à eau d’une valeur de 4 900 € à Bullenghat, village de Siabatou Sanneh et dans d’autres villages. Il s’agit aussi de « montrer le contraste entre l’opulence et la beauté de Paris comparé à la pauvreté de l’Afrique« , a déclaré Sheryl Greentree la fondatrice à l’AFP. Water For Africa a déjà financé par le passé près de 120 projets de ce type en Gambie. À ce jour il faudrait entre 200 et 300 pompes à eau juste en Gambie pour approvisionner les populations et pallier aux 40 à 60% de puits ou systèmes de pompage défectueux déjà en place selon l’organisation.