Afrique du Sud : des étudiants demandent le retrait de la statue d’un colon dans une université
Société

Par Sandro CAPO CHICHI 21 mars 2015
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Des étudiants de l’Université du Cap en Afrique du Sud ont manifesté la semaine dernière pour le retrait de la statue du colon britannique Cecil B. Rhodes.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
Le 13 mars dernier s’étaient rassemblés plusieurs centaines d’étudiants et membres du personnel de l’Université du Cap en Afrique du Sud. La finalité de ce rassemblement était de s’entretenir sur le sort de la statue du magnat et colon britannique Cecil B. Rhodes (1853-1902) présente de manière très visible sur le campus de l’Université. Rhodes, qui s’était été enrichi sur l’exploitation des richesses en diamants et en or d’Afrique australe et avait donné son nom à la colonie et la république de Rhodésie rebaptisée en 1980 en Zimbabwe. Il avait notamment déclaré:
« Je postule que nous sommes la meilleure race du monde et que la plus grande partie du monde nous habiterons, le mieux ce sera pour la race humaine. Regardez ces parties qui sont à présent habitées par les specimens les plus misérables de la race humaine quelle changement pourrait leur être apporté si ils étaient placés sous l’influence anglo-saxonne, regardez quels emplois supplémentaires offre un nouveau pays à nos colonies. »
Rhodes avait offert une partie de ses possessions territoriales à l’Université et une partie de sa fortune à des bourses dont bénéficient toujours les étudiants de l’université. Cela n’a pas empêché certains d’entre eux de jeter des excréments sur la statue et d’autres d’affirmer qu’ils ne pouvaient s’identifier avec l’Université lorsque celle-ci était représentée comme telle.
Le Vice-Chancelier de l’Université Max Price s’est prononcé en faveur du retrait de la statue, mais non de sa destruction, suggérant son placement dans un musée.
Ce genre de problèmes semble malheureusement consubstantiel aux communautés comprenant des descendants de populations noires avec un degré de conscience historique élevée et majoritaires ainsi que des descendants de leurs bourreaux d’origine européenne vivant sur le même sol que leurs ancêtres. En Guadeloupe par exemple, des descendants d’Européens ont récemment cherché à honorer la mémoire de leurs ancêtres colons européens à travers une stèle, une initiative rapidement condamnée par des populations descendantes d’Africains.