USA : CONTRÔLER LA PRESSE POUR EVITER LES ATTAQUES TERRORISTES ?
Société

Par SK 14 janvier 2015
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Le pays de l’Oncle Sam, toujours ébranlé par les événements du World Trade Center joue la prudence. Si le premier amendement de la constitution américaine garantit la liberté de la presse, le pays doit faire face aux nouvelles menaces de notre monde.
Aujourd’hui, le terrorisme représente un risque réel et frappe quasiment partout sur la planète. Aussi, Barack Obama a une responsabilité morale quant à la protection des citoyens. Josh Earnest, porte-parole du point presse de la Maison Blanche (photo), tenait une conférence de presse lundi 12 janvier face aux journalistes. Il a annoncé que le président Obama interviendrait désormais lorsque certaines publications seraient susceptibles d’attiser la fureur des djihadistes.
Selon la Maison Blanche, il est de la responsabilité du président de donner son avis lorsqu’un article peut constituer une provocation envers ces « terroristes » et les pousser à commettre (à nouveau) des actes contre la vie des citoyens américains. Les journalistes doivent bien sûr prendre eux-mêmes les décisions quant au contenu de leurs publications. Toutefois, le risque étant très élevé, et depuis l’attaque de Charlie Hebdo, le président se réserve le droit de contester aux médias toute parution assimilable à une attaque (implicite ou explicite) contre l’islamisme radical.
Depuis le début de son mandat, Barack Omaba s’efforce de travailler à la revalorisation de l’image de l’islam. Mettant en avant le caractère pacifique de cette religion, il défend tout amalgame entre Islam et terrorisme. A plusieurs reprises, notamment lors de son intervention au Caire en 2009, il avait rappelé les différentes contributions de l’Islam à l’histoire du monde et à l’histoire américaine.
Néanmoins, engagé dans la lutte contre le terrorisme, il a récemment prit des mesures. Plus de 500 millions de dollars ont été injecté dans le budget de la sécurité en décembre 2014, comprenant la protection des journalistes contre les menaces étrangères. La presse doit être libre et la politique ne doit pas interférer avec ce droit, mais Josh Earnest assure qu’il ne s’agit pas d’ingérence. Il serait ici question de sécurité nationale, le bien du plus grand nombre devant être préservé quitte à faire quelques concessions. Comment respecter le 1er amendement et donc la liberté des journalistes, tout en se réservant le droit de « suggérer » la teneur subversive ou non d’une production ?
C’est en tout cas une question que tous les états brandissant la liberté d’expression auront à se poser continuellement dans les prochaines années. Comment protéger la liberté quant elle peut mettre en danger les citoyens, sans toutefois tomber dans les travers d’un état policier ? Par ailleurs, cette décision est aussi compréhensible qu’inacceptable pour les journalistes américains. Car elle impose explicitement à la presse de changer son comportement et donc de s’adapter aux volontés des terroristes.
En ce qui concerne le magazine satirique français, Washington était déjà intervenu pour appeler l’Elysée à la prudence, après l’incendie des locaux de Charlie Hebdo en 2012. Josh Earnest déclarait à cette époque que ces caricatures provocantes (celles du prophète Mohammed) pouvaient faire courir des risques aux citoyens américains à l’étranger, mais aussi à la nation américaine.