Après Charlie Hebdo, des Noirs se mobilisent pour le Nigéria
Société

Par Sandro CAPO CHICHI 13 janvier 2015
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De nombreux afro-descendants se sont manifestés ces derniers jours contre les exactions de plus en plus meurtrières de Boko Haram qui ont fait plus de 2000 morts au Nord-Est du Nigeria.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
Le 8 janvier dernier, soit un jour après les attentats de Charlie Hebdo, nous publions un article mentionnant des critiques de certains de nos lecteurs nous ‘sommant’ de publier un article en réponse à la tragédie de Charlie Hebdo. Nous leur rétorquions qu’ils ne semblaient malheureusement pas manifester autant d’ardeur à nous réclamer des articles sur des tragédies en Afrique, notamment celles au Kivu ou la destruction de seize villes au Nord-Est du Nigéria par Boko Haram annoncée peu de temps auparavant ce jour même et dont le bilan fait aujourd’hui plus de 2000 morts. De nombreuses personnes ont depuis surfé sur cette vague lançant notamment le hashtag #JesuisNigeria en réponse au désormais célèbre #JesuisCharlie.

Cartoon : « Victimes du massacre du Nigéria : Maman, pourquoi le monde ne marche-t-il pas pour nous non plus? / Un monde inégal? »
L’acteur allemand d’origine ghanéenne Boris Kodjoe a par exemple interpellé les chefs d’Etats du monde au sujet de cette tragédie qui en quelques jours entraîné 2000 morts et qui ne mobilise manifestement pas autant leur attention. Une rhétorique malheureusement récupérée ces tous derniers jours par divers bobos des capitales occidentales dans des émissions de radio libre ou sur les réseaux sociaux.

‘Dimitri le Bobo’ : « Et pourquoi on en parle pas de tous ces petits Africains qui meurent dans le tiers-monde? Je connais bien tout ça, j’ai fait un voyage humanitaire au Bénin »
Contrairement à ce que l’on peut lire de la part de certains d’entre eux, ainsi que de celle de certains Afro-descendants, les médias occidentaux généralistes n’ont absolument pas occulté les tragédies en cours au Nigéria. C’est même chez plusieurs de ces derniers que nous avions appris la destruction des seize villes par Boko Haram jeudi dernier. Il est en outre toutefois tout à fait légitime pour des populations de se soucier de catastrophes touchant des populations plus proches d’elles, car elles pourraient, à cause de cette proximité culturelle ou géographique, les toucher aussi. Il s’agit là d’un simple instinct de survie. Les membres d’une véritable union des Noirs dans le monde devrait réagir comme tel, car une véritable solidarité ne se prouve être effective que quand les membres d’un même groupe ressentent la perte d’un des leurs comme une menace pour eux-mêmes. Le monde occidental dominant n’est pas l’ami du monde noir. Ce qui est en revanche plus malheureux est que des chefs d’états du monde noir aient affaibli leur propre poids dans la balance pour renforcer celui des autres.
Comparez avec:
Comme le disait Malcolm X, « on ne peut pas songer à se faire accepter par d’autres avant d’avoir réussi à être acceptables pour nous-mêmes »; que des bobos veuillent ou non relayer le message dans leur éternelle crise d’adolescence avant de se rendre à une manif pour le Tibet ne doit pas obscurcir cet objectif.