RÉTROSPECTIVE DE L’HOMME DE 2014
Société

Par Noella 12 décembre 2014
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L’année s’achève bientôt, il est donc temps de faire une analyse sur l’évolution stylistiques, « code-istiques » et linguistiques de la gent masculine ces douze derniers mois.
Décrire l’homme de 2014 en mots ? Ok c’est parti !
Entre janvier et mars, l’homme a besoin de chaleur, c’est d’ailleurs la période où il est le plus volage. Il se pare et se couvre de fourrure tel un rappeur afro-américain, mais sans le bling-bling. Plus besoin d’épiler la toison sur les pectoraux saillants, enfin… Torse poilu, caleçon apparent, top transparent tel est l’adage de la saison ou le retour du fantasme velu : des poils à perte de vue. Au plus près du buste, donc, la fourrure roule des mécaniques et adopte une allure plus sportive façon pull ou sweat-shirt à l’image des gangsters du Bronx. Qu’on se le dise, l’homme 2014 est un animal urbain. Quand il n’est pas couvert de peaux de bêtes – vrais ou synthétiques – il se rhabille de vestes en tweed, de parkas doublées d’agneau shearling, de costumes en chevron et de gilets col châle bien chauds. Bon on parle de lorsqu’il est en publique, car en mode OFF c’est jogging Lacoste sur t-shirt déteint à la machine. Le haut du buste est bien couvert pourtant, pour le bas, il optera pour un pantalon effet rétréci avec chaussettes fluo apparentes. Un savant mix hybride entre Pharrell Williams et Stromae. Les premiers mois de l’année sont des mois où, vestimentairement, monsieur joue les hommes-enfants qui a besoin de gros câlins et d’un bon chocolat avant de dormir, mais toujours avec une touche « mauvais garçon ».
Avril/Mai marque le temps des premiers bourgeons, des primevères et des chants d’oiseaux tout doux. Tel un jeune faon entrant dans sa période de papillonnage (cf le dessin animé Bambi, rires), vous vous parez de vos plus jolies imprimés fleuris après cette longue période d’hibernation. Fin de la toison, le printemps rime avec frais et renouveau donc épilation. Une saison où l’on a envie de (re)tomber amoureux, d’avoir un bébé – ou pas, rires – et de reprendre quelques couleurs. Abbas ce visage palot à la Twilight il est temps d’éblouir la gent féminine avec un superbe teint chocolaté.
Les gardes-robes s’allègent :
- les grosses laines sont rangées dans les valises – enfin pas toute,
- les UGG d’Inuits ont été remplacées par des tennis en coton,
- les doudounes de ski par des parkas plus légères,
- les bas, et bien les bas restent les mêmes : effet « rétréci » à la limite du pantacourt ou du bermuda.
Primus tempus (« printemps » en latin) certes, mais cette saison 2014 a été fraîche et assez pluvieuse avec un Monsieur Solĭcŭlus (« soleil » en romano-gaulois) qui n’a eu de cesse de jouer à cache-cache avec nos nerfs, grrr !
Entre juin et août, qui dit saison estivale dit « tomber la chemise ». Bien qu’il fasse chaud, notre bipède a besoin de plus de chaleur – va comprendre… Ça doit être « suave e caliente« , du coup il se met en chasse d’une proie aux courbes ravageuses qui sera faire encore plus monter la température. Calor calor ! Au pire il aura pu se payer des vacances à Cancún. Cette année l’homme de 2014 n’a pas réellement eu le temps de profiter du soleil. C’est que l’été est venu un peu tard, on ne peut pas lui en vouloir, enfin si ! C’EST INADMISSIBLE de ressortir sa polaire Quechua en plein juillet quand même. Vers août on pouvait réellement parler « d’été » : sortie des micro shorts, stéréo à fond dans les Renaud 5 sans climatisation, cheveux défrisés rabattus en chignon façon footeux (d’ailleurs IL NE FAUT PLUS JAMAIS REFAIRE ÇA !) et activités nautiques en tout genre (du « prélasse-age » sur la plage aux batailles d’eau, de vrais gamins). Contrairement à l’hiver, l’homme s’exprime plus. Le froid congelant sa bouche et son cerveau (du moins certaines régions cérébrales), lorsque la température externe dépense les 25°C, il est plus détendu. Du coup, il a plus de conversation – pas forcément censée, ça c’était trop demander.
Septembre c’est la rentrée : le moment du renouveau, aussi bien dans les « amis » Facebook que dans le régime alimentaire (ça ne serait pas le moment de reprendre les kilos perdus pendant ce court été n’est-ce pas). Il faisait encore chaud jusqu’à la troisième semaine de septembre, puis s’est lentement installé l’automne, saison des récoltes (de numéros de téléphone de jolies demoiselles en détresse) et de la décadence (c’est pas nous qu’il l’avons dit, rires). D’après le Larousse, la décadence est un terme relatif à « quelqu’un/quelque chose qui perd progressivement de sa force et de sa qualité ; c’est le commencement de la chute, de la dégradation ». Autrement dit, malgré le désir de renouvellement de certains aspects de la vie, l’homme se meurt. Il se fatigue, son tonus est en déclin, malgré l’abonnement sur six mois à la salle de sport, les vitamines C et les revues pour adultes histoire de se stimuler un peu, la motivation décroit de jour en jour. Sans parler du stress qu’il l’attend pour les fêtes de fin d’année…
Entre Octobre et Décembre c’est reparti pour les grosses laines, les cols roulés en polyester et les tubes à foison de Lysopaïne ! Le retour du froid strident… Ça pourrait être le nom d’un film fantastique signé Disney. La bonne humeur, enfin ce qu’il en reste, est toujours là – il faut bien – on essaie de résister tant bien que mal à la fraîcheur en accumulant les couches. Ça c’est ce que ferait une personne « normale ». L’homme de 2014, lui, défie vents et marrées ! Il porte des petites vestes (trop) cintrées en similicuir griffées Caporal pas vraiment chaudes laissant entrevoir son corps en V, les pantalons effet « rétréci » sont, à notre grand désespoir, toujours là ainsi que la tignasse défrisée. Les jours passent et nous voilà en décembre, mois de Nelson Mandela, Rosa Parks ou encore Martin Luther King (ça c’est pour le côté histoire). L’homme de 2014 gère d’une main de maître la longue et contagieuse frénésie des fêtes. Entre achat du sapin, quête de LA surprise de Noël pour la belle famille, ne pas attraper la grippe des collègues du bureau et faire la lessive, l’homme 2.0-14 se démène pour survivre dans cette jungle festive.
En conclusion, 2014 fût une année tumultueuse pour les hommes, mais en toutes saisons leur instinct de séducteur intrépide est resté en éveil. C’est une triste réalité : l’homme vit pour dormir, manger, se couvrir, se découvrir, séduire et re-séduire avec une soif insatiable de nouveautés pour pimenter le train-train quotidien. Cet animal sur deux pattes est comme une fleur, en temps chaud il est en forme et resplendissant, quand il fait froid ce n’est même plus la peine de le chercher… Vous tomberez sur son répondeur.