Charles Barkley soutient la décision du jury de Ferguson et les policiers américains
Société

Par Sandro CAPO CHICHI 3 décembre 2014
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La semaine dernière, nous vous disions que toute la communauté noire américaine était opposée au verdict du jury dans l’affaire de Ferguson… Toute ? Non ! Car un irréductible ex-basketteur du nom de Charles Barkley résiste encore et toujours à l’opinion publique. Et sa critique n’est pas facile pour ses compatriotes noirs s’étant opposés au verdict en manifestant dans plusieurs villes américaines.
Par Sandro Capo Chichi / nofi.fr
L’ancien basketteur de la NBA Charles Barkley a déclaré le 25 novembre 2014 dernier, à la suite de la décision du jury d’acquitter Darren Wilson, le policier qui avait tiré à mort sur le jeune Michael Brown, 18 ans, le 9 août dernier à Ferguson, Etats-Unis. Si la communauté noire de ce pays avait en grande partie condamné cette décision, Barkley a pris le contre-pied de ce courant.
« La vérité a été dite par le jury(…)Je ne peux plus croire quoique ce soit que j’entends à la télévision. Et c’est pour cela que je n’aime plus parler de problèmes raciaux dans les médias, parce que ceux-ci adorent ça et à cause d’eux les gens tirent des conclusion trop rapides. Les médias ne devraient pas le faire. Ils ne font jamais ça quand les Noirs s’entretuent. »
« On devrait vraiment faire attention avec les policiers, parce que s’il n’étaient pas là, ce serait vraiment le Far West dans nos quartiers. On ne peut pas choisir quelques incidents qui ne nous plaisent pas et faire comme si tous les flics étaient mauvais… Vous savez comment certains quartiers seraient foutus s’il n’y avait pas de flics? »
« Ils ne devraient pas faire ça Mike (Missanelli, nom du présentateur). Ils ne tirent pas de conclusions quand les Noirs se tuent entre eux. Ca fait partie de leur quotidien. Mike, vous savez, je suis à Philadelphie tous les étés. Ca me rend triste, chaque jour de voir des Noirs tuer des Noirs Ca me rend vraiment triste. Comme je l’ai dit, je suis à Philadelphie pendant tout l’été, je suis là quatre mois dans l’année. Ca me rend vraiment triste, tous les jours. Pas un seul jour. Pas que le lundi. Pas que le mercredi. Tous les jours, les crimes de Noirs contre des Noirs et personne ne s’en émeut. »
Charles Barkley a montré par le passé être préoccupé par le problème du crime entre Noirs aux Etats-Unis décidant, en juillet 2014, de financer les funérailles de trois enfants afro-américains et de leur mère tués lors d’un crash précédant le viol de cette dernière et son braquage. L’un des deux suspects était afro-américain.
Barkley pointe effectivement un important problème de société américain, celui du crime entre Noirs (Black-on-Black crime) qui touchait, en 2008, 20 crimes sur 100000 aux Etats-Unis. Cette référence au nombre important de crimes entre Noirs a également été évoquée par d’autres personnalités comme l’ancien maire de New York Rudolph Giuliani. Ce dernier a déclaré dimanche dernier que des policiers blancs ne seraient pas dans les quartiers des Noirs si ceux-ci « ne s’entretuaient pas ».
De notre côté, si l’on ne peut qu’apprécier l’intérêt de Barkley pour ce problème du crime entre Noirs américains qui ronge cette communauté de l’intérieur, on peut se demander en quoi se pencher sur le phénomène du crime entre Noirs doit empêcher de questionner le degré de culpabilité de la police (et de civils non-noirs) en tuant de jeunes innocents. Devra-t-on attendre qu’il n’y ait plus qu’un seul crime entre Noirs pour que les stéréotypes contre les enfants noirs disparaissent de l’imaginaire américain et qu’ils puissent obtenir le droit de ne plus se faire tuer sans raison?