[RCA] DE BARRACUDA À SANGARIS, LA FRANCE S’EST TOUJOURS ENGAGÉE EN CENTRAFRIQUE AU GRÉ DE SES INTÉRÊTS STRATÉGIQUES
Politique
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Par SK 17 octobre 2014
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Imbibée dans l’instabilité depuis son « indépendance » en 1960, la Centrafrique a vu l’armée française débarquer chez elle à plusieurs reprises. En dépit de cette présence de l’ancien colonisateur, la situation ne fait qu’empirer. De Barracuda, en 1979, à Sangaris aujourd’hui, la France s’est toujours engagée en Centrafrique au gré de ses intérêts stratégiques De 1965 à 1979, l’Hexagone était aux côtés de l’empereur Jean-Bedel Bokassa qui a dilapidé les ressources naturelles du pays au profit des entreprises occidentales et les a gâchées en projets inutiles qui ont plombé le budget centrafricain.
Si la France, dirigée à l’époque par Valéry Giscard d’Estaing, a déposé Bokassa via l’opération Barracuda en 1979, c’est parce qu’il s’était trop rapproché de la Libye de Kadhafi, menaçant les intérêts français au Tchad.
David Dacko, lié aux services secrets français, a ainsi repris le pouvoir mais, trop proche de la Chine communiste, il est renversé en 1981, toujours avec l’aide des services militaires français, qui installent au pouvoir le général André Kolingba.
La France le lâche pour Ange-Félix Patassé, lui-même renversé au profit de Bozizé, toujours soutenu par l’Hexagone. Rappelons que Bozizé fut proche de Bokassa, de Kolingba et chef d’état major de Patassé.
Exilé, Bozizé fomente son coup d’Etat avec le soutien du Tchad et de la France, qui l’a toujours soutenu, comme en 2007, où l’armée française l’a aidé à mater la rébellion au nord-est du pays.
Mais Bozizé venait de signer des contrats de prospection avec les firmes pétrolières chinoises tel CNPC (China National Petroleum Corporation), dévoilant des réserves pétrolières se chiffrant en millions de barils, menaçant de fait les intérêts de Total et des firmes occidentales, en général. Exit Bozizé !
Avec l’opération Sangaris, Hollande n’a certainement pas envoyé 1 600 soldats pour les beaux yeux des Centrafricains. Cette rhétorique « humanitaire » saupoudrée de « lutte contre le terrorisme » a fait son temps : il faut que l’opération Sangaris qui, selon la France, coûte 50 millions d’euros, trouve un retour positif, autrement dit dans le jargon du business : un retour sur investissement.
La France pourrait obtenir, à partir de cette intervention, des contrats miniers à ses entreprises pour l’exploitation des diamants centrafricains, sécuriser sa position dans la région, et faire main basse sur les ressources pétrolières.
La force terroriste en Centrafrique, c’est bien la France.