Peau noire, masques blancs
Culture

Par Naya 8 octobre 2014
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En 1952 sortait l’ouvrage Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon. Le livre traite du sentiment de supériorité du blanc sur le noir et d’infériorité du noir sur le blanc, héritage du passé colonialiste, et essaye d’éveiller les consciences sur le fait qu’il est nécessaire pour le noir de se libérer de ses chaines.
Né le 20 Juillet 1925 à Fort de France, le psychiatre et essayiste Frantz Fanon a largement contribué à promulguer la pensée anticolonialiste et la lutte contre les individus opprimés. C’est grâce à son expérience et à son vécu que Frantz Fanon écrira Peau noire, masques blancs qui aura pour but de détruire le complexe psychologique d’infériorité du noir, fruit du colonialisme. La notion de hiérarchisation des races y est mise en avant. Une aliénation psychologique dans les rapports entre noirs et blancs s’est créée dans les mentalités et reste encore d’actualité aujourd’hui, plus de soixante années après la publication de l’ouvrage.
Fanon exprime le fait que le noir colonisé se plie à la vision inférieure que le blanc se fait de lui, au lieu de s’en détacher. Comme de nombreux activistes et militants noirs, il montre que le noir est le plus souvent associé à la noirceur et le blanc à la blancheur, elle-même associée à « la justice, à la vérité et à la virginité ». Sans détour le livre traite aussi du débat autour de l’auto-culpabilisation des blancs face à l’esclavage en le dénonçant comme étant du sentimentaliste tiers-mondiste.
L’ouvrage commence par une citation d’aimé Césaire « Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme ». C’est donc naturellement qu’il s’attarde plus particulièrement sur les antillais et leur rapport au langage comme outil de dévalorisation, sa quête à sans cesse voir le blanc comme figure emblématique et à vouloir lui ressembler au lieu de se créer sa propre identité. Le livre insiste sur le fait que l’image négative du noir aujourd’hui n’est pas seulement fruit de la vision blanche mais reste une co-construction où le noir participe bel et bien.
Peau noire, masques blancs reste définitivement un livre qui tente de marquer les esprits et de réveiller les noirs enterrés dans leurs statuts de colonisés. Encore aujourd’hui les sujets abordés par le livre restent d’actualité. De nombreux ouvrages traitant de l’aliénation des noirs sortent chaque année afin d’éveiller les consciences vers un avenir ou le noir doit se détacher du rôle que le blanc lui a attribué.