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[INTERVIEW] LA BLÉDARDISE : « Le savoir-faire au service de l’African way of life… »

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[INTERVIEW] LA BLÉDARDISE :  « Le savoir-faire au service de l’African way of life… »

Par Noella 7 octobre 2014

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Wilfried Essomba, créateur camerounais de la marque de vêtements LA BLÉDARDISE, a bien voulu jouer au jeu du questions-réponses. Découvrez l’histoire de ce jeune homme talentueux, engagé, passionné, mais surtout blédard assumé. Interview.

En quelques mots, qui est Wilfried Essomba ?

Wilfried Essomba est un jeune entrepreneur d’origine camerounaise qui, à 23 ans, a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat. Pour le reste, j’aime le marketing, la mode.

Comment a démarré l’aventure de La Blédardise ?

L’aventure a démarré par un simple blog, Blingcool Le Blédard, portant sur ma vie d’immigré et mes déboires de blédard. J’ai décidé, en 2012, de sauter le pas et d’élargir le concept à un véritable univers que j’ai appelé « La Blédardise ».

Pourquoi ce nom atypique pour te représenter ?

Mine de rien, c’est un nom qui se retient assez facilement tant il ne laisse pas indifférent. Et puis, il y a ce challenge personnel de rendre hype un terme qui, pour beaucoup, avait une connotation péjorative jusqu’à présent. Désormais, « Blédard » n’évoque plus seulement un simple stéréotype, mais également une jeune marque de vêtements décalée et authentique.

Explique-nous un peu ton cursus scolaire…

Je suis titulaire d’un Bac S, mais les études scientifiques ne m’intéressant pas plus que ça, je me suis tourné vers le commerce. J’ai donc obtenu un DUT Techniques de commercialisation, puis je suis allé effectuer une année d’études en Angleterre à l’issue de laquelle j’ai validé une licence en Marketing.

De la création de ta marque à maintenant, as-tu traversé des moments difficiles ?

L’entrepreneuriat n’est jamais vraiment facile, surtout lorsque l’on démarre avec peu de moyens dans un domaine aussi concurrentiel que celui du prêt-à-porter. Des moments difficiles, j’en traverse constamment, mais ça permet également de se forger et ça accentue la détermination.

As-tu déjà rencontré des difficultés dans ta vie quotidienne comme professionnelle à cause de ta nationalité ?

Je suis camerounais d’origine mais aujourd’hui je suis français. À mon arrivée en France, le choc culturel n’a pas été évident et le fait que j’aie un accent ne m’a toujours facilité les relations avec les autres. Mais j’ai choisi l’autodérision en m’autoproclamant « Blédard » et en faisant ma particularité. Professionnellement, c’est difficile à dire car ma mère nous a toujours appris que nos origines ne devaient en rien constituer un frein dans la vie.

Aux débuts de la marque, ton entourage t’a-t-il toujours soutenu, ou as-tu senti des réticences ?

Heureusement pour moi, ma famille m’a toujours soutenu et poussé. Il est vrai qu’elle aurait été plus sereine de me voir intégrer une entreprise et jouir de la sécurité de salariat, car être un jeune entrepreneur n’est pas évident. Mais, face à mon implication, ma famille ne peut que m’encourager. Je n’ai jamais spécialement senti de véritables réticences dans le reste de mon entourage, mais, disons que ça a pris du temps pour que l’on commence enfin à prendre mon projet au sérieux.

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Ta dernière collection, que nous aimons beaucoup d’ailleurs, est une ligne sportive aux lignes travaillées. Peux-tu nous en dire quelques mots, tes inspirations, ton choix de matières ? Artistes, mouvements, pays, tendances…

Pour l’instant, c’est vraiment un aperçu de ce que j’aimerais proposer en termes d’offre plutôt qu’une véritable collection. Je suis un néophyte dans le domaine de la mode, et je prends encore le temps de découvrir les matières, les techniques de production, etc.

Pour l’instant, je n’ai travaillé qu’avec le coton (tee-shirt, sweatshirts) et le wax. C’est un bon compromis car cela illustre l’état d’esprit de la marque qui se veut entre modernité et traditions, entre le Cameroun (l’Afrique) et la France (l’Europe/l’Occident).

La Blédardise comprend des tee-shirts, des sacs, quel autre type de vêtement aimerais-tu développer par la suite ?

J’aspire à proposer une gamme plus habillée, avec des nœuds papillons en tissus africains, des pièces féminines telles que des jupes, des robes, mais aussi des pièces du vestiaire masculin comme des chemises, mais également des bonnets. Surtout, je souhaite des pièces basiques mais parfaitement coupées et aux finitions intactes, jouant sur les imprimés africains. Car Blédardise, à long terme, ce sera ça : le savoir-faire au service de l’African Way Of Life (rires).

Ta campagne publicitaire reprenant des titres de musiques connues est très ludique et attractive. Pourquoi ce choix ?

J’adore le travail de photographes africains tels que Malick Sidibé, Seydou Keita, ou encore Samuel Fosso. Mais ça reste des photographes qui ne sont pas toujours connus auprès de cibles jeunes. L’idée était donc de les associer à la culture urbaine, et en particulier la culture américaine qui a le vent en poupe auprès de ma cible. Raison pour laquelle j’ai associé un titre ou des extraits de paroles de grands tubes à des clichés forts. Entre tradition et modernité, au-delà de l’état d’esprit de Blédardise, la campagne Fresh Like A Bledard vise à promouvoir les photographes issus du continent africain, ou qui ont y réalisé des reportages photos remarquables.

Décris-nous la clientèle La Blédardise…

La clientèle de Blédardise va de 16 et 30 ans, et le cœur de cible se situe entre 18 et 25 ans. Elle est jeune, cosmopolite, éclectique et adhère aux valeurs universelles de la marque qui sont l’autodérision, le dépassement de soi, l’ouverture d’esprit, ou encore l’authenticité. Elle est branchée mais cultive sa propre personnalité.

Parlons de toi et de ta vie de businessman, décris-nous LA journée de  Wilfried Essomba…

Eh bien jusqu’à présent, je n’avais pas de journée type, mais je commence me discipliner car la marque évolue vite. Il n’en reste pas moins que j’ai des heures où je suis productif et d’autres où je me laisse aller à rêver, à perdre la notion du temps pour trouver l’inspiration (rires).
Mais, plus généralement : je me lève en milieu de matinée, je consulte mes mails, j’y réponds et je passe les coups de fil importants. Ensuite, j’expédie les commandes préparées la veille. Puis, je commence à animer les réseaux sociaux de la marque. Un peu plus tard, je me penche sur la stratégie de développement de la marque. De temps en temps, je suis consultant pour d’autres entrepreneurs, donc j’effectue mes missions en parallèle. Je traîne quelques heures sur toutes mes plates-formes d’inspiration que sont Pinterest, Tumblr et autres. Généralement, je fixe toujours mes rendez-vous dans l’après-midi, donc, j’y vais. Et à mon retour, j’avise. Je ne compte pas mes heures, je peux rester jusqu’à très tard la nuit car je suis plus productif à ce moment-là.

Y a-t-il quelqu’un, ici ou ailleurs, noir ou pas, que tu rêverais d’habiller ?

J’aimerais habiller des personnalités au style bien affirmé comme Stromae, Asap Rocky, Johnny Depp, mais aussi des personnalités africaines comme Fally Ipupa, ou encore Wizkid. Pour les personnalités féminines, je dirais Solange Knowles, Inna Modja, Zoe Kravitz et, pourquoi pas,  Rihanna.

Si tu devais décrire ton propre style vestimentaire en trois mots que dirais-tu et pourquoi ?

Dandy, blédard, éclectique.

Aujourd’hui tu as cette marque, ton bébé si je puis dire, où te vois-tu si on devait se donner rendez-vous dans un an ?

Je vois ma marque distribuée un peu partout en France et, pourquoi pas, à l’étranger ! J’espère aussi que j’aurai eu le temps de développer le pôle événementiel.

Si tu devais t’associer à un styliste ou à une marque pour une collection capsule lequel/laquelle se serait et pourquoi ?

Sans hésitation, Stella Jean car je trouve son travail exceptionnel.

Peut-on dire que La Blédardise est une démarche « noire & fière » ?

Sans forcément parler de race, j’aime à dire qu’elle est identitaire (African Way Of Life), mais pas communautaire.

Quels conseils donnerais-tu à une personne qui, comme toi, veut se lancer dans la mode ?

Je lui dirais de bien étudier le secteur et de discuter avec les acteurs du milieu car ce n’est pas évident. Il faut aussi, au préalable, déterminer si l’on souhaite se lancer en tant que marque ou en tant que créateur(trice) car l’approche marketing ne sera pas la même.

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

De continuer de promouvoir La Blédardise avec le même engouement !

Retrouvez les créations de La Blédardise ici !

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